In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 5 janvier 2014

Christopher Broadbent - Still life
Le vide-grenier du dimanche. Le photographe anglais Christopher Broadbent (b. 1936) a étudié le cinéma et la photographie à l'Institut des Hautes Études Cinématographiques de Paris avant de faire une remarquable carrière internationale dans la publicité.
Mais s'il figure dans mes archives c'est pour ses belles natures mortes, extrêmement soignées et d'une subtile poésie, comme ici avec cette présence maline du valet de coeur dans un panier à salade.

Ch.Broadbent - Untitled
Le second cliché, qui lui est attribué, m'intrigue; et je compte sur un des innombrables lecteurs de ce blog pour m'éclairer sur son origine, en même temps que pour me confirmer - ou pas - que Christopher Broadbent en est bien l'auteur.
Toujours est-il que j'aime assez l'humour gentiment fripon de cette photo prise je ne sais quand, en tout cas devant le très beau Saint Marc prêchant à Alexandrie des frères Bellini, que l'on peut admirer à la pinacothèque de Brera, à Milan. 
"Tout en venant rétrécir le champ de la conscience, écrivait Eugène Minkowski, l'attention doit constamment, si elle veut progresser et être productive, venir s'alimenter aux sources vives qui l'entourent et qui la baignent."

samedi 4 janvier 2014

Georg Nicolai Achen - Intérieur (1911)
Une image et des mots. Du peintre naturaliste danois Georg Nicolai Achen : Intérieur (1911). Pour la splendide composition, pour la transparence du voilage et la croisée estompée, pour les reflets du jour sur le parquet, sur les tableaux, et sur les angles des meubles.
Pour aller avec, j'ai pensé à ce poème de Juarroz:

Un reflejo en la pared
despierta a una palabra
que funda nuevamente al infinito.

Porque también el infinito muere
o se repliega entre paréntesis
Y sólo un punto de luz o su reflejo
puede instaurarlo de nuevo.

Ningún infinito
despierta a otro infinito.


***

Un reflet sur le mur
éveille une parole
qui fonde nouvellement l'infini.

Parce que l'infini aussi meurt
ou se replie entre parenthèses.
Et seul un point de lumière ou son reflet
peut l'instaurer de nouveau.

Aucun infini
n'éveille un autre infini.

dimanche 29 décembre 2013

Phil Bergerson - Untitled (2010)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du canadien Phil Bergerson (b.1947). Formé d’abord à la gravure, il se consacre à la photographie à partir des années 1970. Influencé par l’approche documentaire de Walker Evans et Robert Frank, il parcourt les États-Unis durant plusieurs décennies, appareil à la main, à la recherche de vitrines, enseignes, murs, slogans ou objets abandonnés. C'est là, dans les traces de l'activité humaine, dans ce qu'il nomme "les excentricités du paysage social", qu'il trouve sa matière.

Phil Bergerson (2010)
Pas ou peu de présence humaine dans des clichés qui composent un portrait indirect de la société de consommation, de ses rêves, de ses contradictions et parfois de son absurdité. Juste des vestiges parfois poignants d'un rêve américain en perte de gloire, une vision de la culture américaine et de la condition humaine ni misérabiliste ni moqueuse, mais au contraire pleine d'ironie et de poésie.
It is a personal view that does not attempt to be all inclusive but strives instead to be meaningfully expressive about those things discovered throughout my journeys.

dimanche 22 décembre 2013

Saul Leiter - Smoking (1934)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Saul Leiter (1923-2013), qui vient de s'éteindre. Né à Pittsburgh dans une famille marquée par des tensions avec son père, rabbin, opposé à sa vocation artistique, Saul Leiter découvre très tôt l’art dans les livres de la bibliothèque. ; il est fasciné par des artistes comme Picasso, Bonnard ou encore par les estampes japonaises et l’expressionnisme allemand, et il commence par peindre avant de s’intéresser à la photographie qu'il découvre grâce au peintre expressionniste abstrait Richard Pousette-Dart.

S. Leiter - Snow (1960)
Installé à New York en 1946, Leiter se consacre à la fois à la peinture et à la photographie, mais c’est la photo de mode qui pendant près de 40 ans lui permet de gagner sa vie. Il travaille pour des magazines comme Harper’s Bazaar, Life ou British Vogue, mais développe aussi une démarche très personnelle ; il aime jouer avec le flou, la buée, les reflets, pour créer des images pleines de douceur et de poésie.
Bien que ses photographies aient été incluses dès 1953 dans des expositions au MoMA, notamment sous l’impulsion d’Edward Steichen qui l'avait sollicité pour sa monumentale exposition itinérante The Family of man, Leiter ne cherchait pas activement la reconnaissance, et ce n’est qu’à partir de 2006, avec la publication de son livre Early Color, qu’il reçoit enfin l’attention qu’il mérite. Aujourd’hui, ses œuvres figurent dans les collections des plus grands musées, comme le Whitney Museum of American Art à New York ou le Victoria and Albert Museum à Londres.

VM2
ICI

samedi 21 décembre 2013

Alan Maley - Untitled
Une image et des mots. L'illustrateur anglais Alan Maley (1931-1995) est une référence dans le monde du cinéma pour son travail sur les effets spéciaux, en particulier avec le procédé de la peinture sur cache ou matte painting. Mais aujourd'hui, c'est sa peinture de la Belle Époque (ou de l'époque édouardienne selon qu'on se place du côté français ou du côté britannique) que je veux mettre à l'honneur.

Et pour aller avec, je pense à ces quelques mots de Jean-Michel Maulpoix, extraits de Pas sur la neige (2004) : Nous ne sommes que pas sur la neige, empreinte légère, fugace, brouillée souvent, mais brillante, puisque le poids de notre corps comprime en cristaux la précaire poudre de ce monde.

Phil Greenwood - Leaf fall (1979) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graveur et aquafortiste gallois Philip Greenwood (b.1943). I...