In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 20 décembre 2009

Larry Sultan - Portrait of my father (1988)
Le vide-grenier du dimanche. Deux photographies de Larry Sultan (1946-2009) qui s'est éteint dimanche dernièr, le 13 décembre, à son domicile californien. Ces deux clichés sont issus d'une série que le photographe a réalisée sur sa famille, pendant la décennie 80, et qui a fait l'objet d'une publication en 1992 sous le titre Pictures of home.
"Je crée avec mes images une architecture de la mémoire."

L.S. - série Pictures of home




De quelle solitude, dans ses Pictures of home, Larry Sultan veut-il rendre compte ? Cette double solitude où sont tous les amants qu'évoquait Anna de Noailles ? Ou bien simplement la douce absence de regards dont parle Kundera ?

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samedi 19 décembre 2009

Louis Dalrymple - The fool and his money (1896)

Une image et des mots. L'illustration est du dessinateur de presse américain Louis Dalrymple (1866-1905), qui diffusait ses caricatures parfois osées dans Puck ou dans Judge, avant de devenir l'illustrateur en chef du Daily Graphic à New York, puis de finir sa vie dans un asile.
Pour aller avec, voici quelques lignes du roman de Dostoïevski, Les frères Karamazov (1880).

À l'heure actuelle, chacun s'efforce de goûter la plénitude de la vie en s'éloignant de ses semblables et en recherchant son bonheur individuel. [.....] L'homme amasse des biens dans la solitude et se réjouit de la puissance des biens qu'il croit acquérir, se disant que ses jours sont désormais assurés. Il s'habitue [.....] à ne compter que sur lui-même, ne croit plus à l'entraide, oublie, dans sa solitude, les vraies lois de l'humanité, et en vient finalement chaque jour à trembler pour son argent, dont la perte le priverait de tout.

dimanche 13 décembre 2009

Fulvio Roiter - Umbria (1954)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'italien Fulvio Roiter (b.1926), membre du cercle néo-réaliste La Gondola, "école" d'avant-garde depuis 1948 et vivier de grands noms de la photographie comme Luciano Scattola ou Gianni Berengo Gardin.
Le vénitien Roiter a consacré à sa ville un livre magnifique, Being Venice, un des livres de photographie les plus vendus dans le monde. 

F.R. - Zaterre, Venezia (1975)

Bien au delà de la Venise frivole des mascarades, il y donne à voir avec un esthétisme délicat une cité enfantine et vivante, parfois mélancolique, comme ici avec cette vue de Zaterre, les quais du quartier de Dorsoduro.
BH1
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dimanche 6 décembre 2009

Une illustration du Tacuinum sanitatis
Le vide-grenier du dimanche. Cette belle illustration de l'alimentation au Moyen-Âge, où l'on voit une femme qui étale la pâte sur une table en bois, est tirée du Tacuinum sanitatis, un ouvrage médiéval sur la santé inspiré du Taqwin al-sihhah, traité médical arabe écrit par le médecin irakien Ibn butlan (1001-1066).

Lady Fanshawe - Recette de la crème glacée
Le deuxième document est extrait du livre de recettes élaboré par Lady Ann Fanshawe (1625-1680), mémorialiste anglaise du 17e dont Cornelis van Ceulen a réalisé un joli portrait. Cet ouvrage, où figure pour la première fois en Europe la recette de la crème glacée, est conservé à l'université de Warwick, en Angleterre.

samedi 5 décembre 2009

F.H. - Quartier des Halles, Paris (1957)
Une image et des mots. Un cliché de Frank Horvat, pris dans le restaurant Le chien qui fume, quartier des Halles, à Paris en 1957.

« Et ce n’est qu’une sauvage et triste superstition qui interdit de prendre du plaisir.
Car, en quoi convient-il mieux d’apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie? Tels sont mon argument et ma conviction.
Aucune divinité, ni personne d’autre que l’envieux ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine et ne nous tient pour vertu les larmes, les sanglots, la crainte, etc., qui sont signes d’une âme impuissante.
Au contraire, plus nous sommes affectés d’une plus grande joie, plus nous passons à une perfection plus grande, c’est-à-dire qu’il est d’autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine.
C’est pourquoi, user des choses et y prendre plaisir autant qu’il se peut [.....] est d’un homme sage. C’est d’un homme sage, dis-je, de réconforter et de réparer ses forces grâce à une nourriture et des boissons agréables prises avec modération, et aussi grâce aux parfums, au charme des plantes verdoyantes, de la parure, de la musique, des jeux du gymnase, des spectacles, etc., dont chacun peut user sans faire tort à autrui
.[.....]
Spinoza, Éthique.