In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 14 septembre 2008

O.Winston Link - Solitude Siding, Virginia (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Ogle Winston Link (1914-2001), dont le travail porte témoignage des derniers jours des trains à vapeur dans l'Amérique des 50s. I wanted to record history as it was happening.
O.W.L. - Hot Shot, Eastbound (1956)

Les trains, sur leur chemin compact de pierraille et de cendre, comme l'écrit Émile Verhaeren, puissantes métaphores, lieux de solitude et de romance, convoyeurs romanesques de vies qui regardent en rêvant défiler les paysages insaisissables d'un temps qui nous échappe... Peut-être Winston Link ne les voyait-il que comme de magnifiques machines, mais la splendide composition de ses clichés, toujours d'une extrême qualité technique, charge chacune de ces images d'une intense poésie.

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dimanche 7 septembre 2008

Albert Rieger - Clair de lune

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Venise.

A.R. - Traversée au clair de lune








Je dois dire qu'une bonne partie de son oeuvre me laisse plutôt insensible, ses vues de Venise par exemple ou encore ses représentations orientalistes. En revanche, j'aime assez ses saisissantes marines sur une mer du Nord souvent tourmentée, ou ses paysages alpins dont voici un bel exemple, avec ces deux scènes baignées de lune à l'atmosphère très romantique.

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samedi 6 septembre 2008

M. B-W. - American Woolen Co (1935)
Une image et des mots. Des ouvriers de la filature American Woolen Co., photographiés en 1935 par Margaret Bourke-White.
Les mots pour accompagner cette image sont extraits du pamphlet d'Alain Fleig, Lutte de con et piège à classe, publié chez Stock (1977).

Le discours de la révolution n'est rien d'autre que le discours du système. C'est avec les mots du maître que l'esclave nomme sa situation, sa révolte et ses espoirs et toutes les tentatives de prise de parole de ces dernières années, même si elles n'ont pas le profil de la lutte des classes traditionnelle, ne font qu'en réalité suivre le système, suivre ses lignes de faille.
Le système évolue et les petits révolutionnaires cavalent derrière, s'efforçant au fur et à mesure de retisser, comme de petites ouvrières leurs dentelles, tout ce qui craque dans la trame de leur théorie, sur le terrain que le système a précisément choisi de dévoiler, c'est-à-dire le terrain qu'il a déjà virtuellement abandonné.

dimanche 31 août 2008

M.N. - Soir au bord du lac
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre allemand Max Nonnenbruch (1857-1922), réputé pour ses paysages et ses scènes de genre. Né en Thuringe, il a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Munich, et ses premières oeuvres révèlent l'influence qu'ont eu sur son travail l'école de Munich et celle de Barbizon.

M.N. - Dunes sur la plage (1914)
Max Nonnenbruch a aussi été marqué par les maîtres hollandais du 17ème, en particulier pour leur travail sur la lumière et la couleur, et par ses voyages en Italie et en Espagne qui l'ont confronté à des styles et traditions artistiques différents. L'influence des peintres de la Renaissance, par exemple, se retrouve dans son sens aigu du classicisme et son souci de la composition formelle.

samedi 30 août 2008

F.W. - Self portrait, Providence, Rhode Island (1976)
Une image et des mots. L'image, c'est un des plus de cinq cents autoportraits de la photographe américaine Francesca Woodman, sur qui je reviendrai probablement.
Pour aller avec, j'ai pensé à ce célébrissime poème en prose de Baudelaire, Enivrez-vous. Après tout, c'est aussi ce à quoi voudrait modestement inviter ce blog.

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise. Mais enivrez-vous !

Et si quelque fois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, 'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge ; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.

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