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In girum imus nocte et consumimur igni
dimanche 24 août 2008
dimanche 17 août 2008
L.F. - New York, bridge at night (1947) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Louis Faurer (1916-2001). Natif de Philadelphie, il commence sa carrière comme illustrateur de mode avant de se tourner vers la photographie dans les années 40. Son travail nous donne souvent à voir des clichés spontanés de citadins ordinaires, capturant la beauté et la tragédie de la vie urbaine.
"I'm looking for something else in a photograph than just somebody walking across the street. I'm looking for a photograph that has emotional content".
Au nombre de ses influences, on peut citer Eugène Atget, photographe des rues parisiennes au début du 20e siècle et à qui je pourrais consacrer tout un blog ; Walker Evans, dont il admirait le style documentaire et la capacité à saisir l'essence de la vie américaine pendant la Grande Dépression ; Henri Cartier-Bresson bien sûr et Saul Leiter dont il était l'ami ; mais aussi le peintre expressionniste abstrait Willem de Kooning pour son exploration des états émotionnels.
Bien qu'ayant été publié par divers magazines, comme Harper's Bazaar et Life, et inclus dans plusieurs expositions collectives au MoMA, sa notoriété est demeurée discrète sa vie durant et ce n'est que depuis peu que ses photographies commencent à être exposées dans des manifestations majeures autour du monde. Pour son compatriote Joel Meyerowitz, qui bien sûr sera présenté ici, les photos de Louis Faurer sont comme des tableaux de Hopper amenés à la vie. Son travail a une qualité cinématographique à la fois intime et universelle.
dimanche 10 août 2008
H.P. Wirth - Un jardin en fleurs (1904) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre post-impressionniste Henri Prosper Wirth (1869-1947). Il nait et passe toute sa vie à Paris, qui restera au coeur de son univers artistique, exception faite de quelques voyages en France et en Europe pour exposer son travail ou étudier celui d'autres artistes.
C'est là qu'il se forme, à l'École des Beaux-Arts, puis qu'à son tour il enseigne : à l'Académie Julian, à l'Académie de la Grande Chaumière, et à l'École des Beaux-Arts où il eut entre autres Suzanne Valadon comme élève.
Si ses premiers travaux montrent clairement l'influence de l'Impressionnisme, en particulier dans son emploi de la couleur et de la lumière pour capturer l'essence d'une scène, Henri Wirth a aussi été inspiré par la fauvisme d'Henri Matisse et d'André Derain, comme on peut le voir sur cette Entrée du port de Sauzon, et admirait Cézanne pour le soin apporté à la structure et à la forme.
Henri Wirth, qui défendait l'idée que l'important était de saisir l'essence d'un sujet ou d'une scène plutôt que de s'efforcer à en donner une représentation fidèle, était réputé pour encourager ses étudiants à éprouver différents styles et techniques ; il était convaincu que l'expérimentation et l'innovation étaient essentiels pour produire des oeuvres d'art significatives.
dimanche 3 août 2008
H. Cartier-Bresson - À l'Immortelle (1959) |
Quand un sujet mériterait un blog entier à lui seul, il vaut mieux opter pour la concision...
Militant acharné de la lutte anti-fasciste, écologiste de la première heure aux côtés de René Dumont, humaniste convaincu, théoricien de "l'instant décisif"..., autant de formules auxquelles est bien loin de se réduire l'immense photographe qui disait "Tes 10.000 premières photos seront les pires".
"Il n'y a rien dans le monde qui n'ait son moment décisif, et le chef-d'oeuvre de la bonne conduite est de connaître et de prendre ce moment", disait le Cardinal de Retz (1613-1679).
samedi 2 août 2008
Rembrandt - Ronde de nuit (1642) |
Ce tableau, oeuvre majeure de l'art baroque hollandais, est une commande du Kloveniersdoelen, siège des compagnies militaires formées par les citoyens d'Amsterdam. Elle est célèbre pour sa composition dynamique et complexe, ainsi que pour son utilisation magistrale de l'ombre et de la lumière ; Rembrandt crée ainsi un effet de profondeur et de clair-obscur qui attire l'oeil sur les personnages centraux.
J'associerai cette image avec un extrait d'un ouvrage d'un autre philosophe, Nietzsche, qui dans Naissance de la tragédie explore l'opposition entre les forces apolliniennes, qui représentent la clarté, la raison et la mesure, et les forces dionysiaques, qui sont celles de l'ombre, de la déraison et du chaos. Il y affirme que la tragédie grecque, née de l'interaction entre ces deux forces, est un reflet de la vie humaine elle-même, marquée par la confrontation de l'ombre et de la lumière.
"La tragédie grecque ne représente pas une lutte entre les vices et les vertus, mais entre les forces divines qui habitent la nature humaine elle-même. Elle révèle la vérité cachée de notre existence, qui est marquée par la dualité entre l'ordre et le chaos, la raison et l'instinct, l'ombre et la lumière. Cette vérité est insupportable pour l'esprit humain, qui cherche à tout prix à éviter le chaos et à maintenir l'ordre, mais elle est révélée de manière éclatante par la tragédie, qui montre que la vie ne peut être comprise qu'à travers la confrontation entre ces forces contradictoires."
dimanche 27 juillet 2008
Anders Zorn - Notre pain quotidien (1886) |
"La chose la plus importante en peinture est d'avoir le sentiment.
Si vous ne l'avez pas, toutes les connaissances du monde ne vous serviront à rien".
Formé à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Stockholm, puis à l'École des Beaux-Arts de Paris, Anders Zorn a d'abord été influencé par le Réalisme, très populaire dans la Suède de la fin du 19ème, comme en témoignent ses représentations de la vie rurale dans sa région natale de Dalarna.
Mais l'Impressionnisme français l'a aussi fortement marqué, en particulier l'art d'Édouard Manet pour son travail sur l'ombre et la lumière, ainsi que l'art japonais alors apprécié en Europe.
Il s'intéressa ensuite à la gravure, influencé par le travail de Rembrandt et du français Félix Braquemont qui fut d'ailleurs un des précurseurs en France de la découverte de l'art japonais.
Il est en tous cas difficile de faire un choix...., et je publierai donc certainement d'autres oeuvres d'Anders Zorn.
samedi 26 juillet 2008
Harold Pierce Cazneaux |
Les mots pour l'accompagner sont de l'américain Cormac McCarthy, extraits de son roman "De si jolis chevaux", traduit et publié chez Actes Sud en 1993.
"Il pensait que dans la beauté du monde il y avait un secret qui était caché. Il pensait que pour que batte le coeur du monde il y avait un prix terrible à payer et que la souffrance du monde et sa beauté évoluaient l'une par rapport à l'autre selon des principes de justices divergents et que dans cet abyssal déficit de sang des multitudes pourrait être le prix finalement exigé pour la vision d'une seule fleur."
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