In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 5 avril 2008

Gravure de Abraham Ortelius (1527-1598)
Une image et des mots. Il ne reste plus qu'un seul exemplaire de cette gravure sur cuivre qui représente, d’après l’œuvre de Thomas More, l’île d’Utopie et ses cités vertueuses, et il fait partie d’une collection privée.
La gravure est l’oeuvre du cartographe et géographe belge Abraham Ortelius (1527-1598), communément considéré l’inventeur du premier atlas moderne : le Theatrum Orbis Terrarum imprimé à Anvers en 1570.

« En quête d’épreuves nouvelles, et au moment même où je désespérais d’en rencontrer, l’idée me vint de me jeter sur la littérature utopique, d’en consulter les « chefs d’œuvre », de m’en imprégner, de m’y vautrer.
À ma grande satisfaction, j’y trouvai de quoi rassasier mon désir de pénitence, mon appétit de mortification. Passer quelques mois à recenser les rêves d’un avenir meilleur, d’une société « idéale », à consommer de l’illisible, quelle aubaine !
Je me hâte d’ajouter que cette littérature rebutante est riche d’enseignements, et, qu’à la fréquenter, on ne perd pas tout à fait son temps. On y distingue dès l’abord le rôle que joue, dans la genèse des événements, non pas le bonheur, mais l’idée de bonheur, idée qui explique pourquoi, l’âge de fer étant coextensif à l’histoire, chaque époque s’emploie à divaguer sur l’âge d’or. Qu’on mette un terme à ces divagations : une stagnation totale s’ensuivrait.
Nous n’agissons que sous la fascination de l’impossible : autant dire qu’une société incapable d’enfanter une utopie et de s’y vouer est menacée de sclérose et de ruine
. »
Cioran, Histoire et utopie, 1960.

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