In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 19 juin 2022

S.W. - Scene from the street, NY

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Sepp Werkmeister (b.1931), surtout connu pour ses portraits de jazzmen et ses scènes de rue de New York dans les années 1960 et 1970. Ses photographies capturent non seulement des figures emblématiques de la scène jazz comme Duke Ellington, Louis Armstrong, et Ella Fitzgerald, mais également l’atmosphère vibrante de la ville de New York, qu’il a su documenter avec une approche unique en combinant son talent pour le portrait avec une sensibilité pour les scènes urbaines.

S.W. - Lower Manhattan, NY (1968)
Son travail place Sepp Werkmeister dans une tradition bien établie de la photographie de rue européenne et américaine, auprès de grands noms comme Henri Cartier-Bresson, William Klein, Lisette Model, Weegee, Garry Winogrand, Thomas Hoepker ou encore Vivian Maier, dont les œuvres ont récemment été redécouvertes. 
À noter que Sepp Werkmeister fut aussi un pionnier de la photographie de rue en couleur, bien avant que Stephen Shore (voir mai 2010) et William Eggleston (voir mai 2013) ne confèrent à cette approche une légitimité internationale. À cette époque, il s’inspire des impressions en couleur du photographe autrichien Ernst Haas, ainsi que du travail sans concession de Diane Arbus, rencontrée à New York et dont la personnalité marquante laissa une empreinte durable sur sa vision artistique.

dimanche 16 mai 2010

S. Shore - Beverly Boulevard, Los Angeles (1975)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Stephen Shore (b.1947), pionnier de la photographie couleur dite « vernaculaire » aux États-Unis. Dès 1972, il joue un rôle décisif dans la reconnaissance de cette approche comme art à part entière.. Photographe précoce, il entre dans la collection permanente du MoMA à seulement 14 ans grâce à Edward Steichen, alors directeur du département photo. À 17 ans, il fréquente l'atelier de la Factory d’Andy Warhol, documentant son effervescence artistique. 

S. Shore - Room 125, West Bank Motel
Idaho Falls
(1973)
C'est dans les années 1970 que Shore marque l’histoire : influencé par Walker Evans, il entreprend plusieurs voyages à travers les États-Unis, photographiant motels, stations-service, parkings, vitrines, banlieues, dans une esthétique rigoureusement frontale. Son regard est neutre, sans hiérarchie des sujets : une radicalité alors peu admise dans le monde de l’art.
Car tout, pour Stephen Shore, mérite d’être photographié : les architectures banales, les lieux ordinaires, le visage prosaïque de l’Amérique.
Un jour qu'il montrait à son amie photographe Hilla Becher toute une série de photos d'avenues ..
"Alors Stephen, comme ça tu as l'intention de photographier toutes les avenues ?".
"Non, Hilla, c'est ce que toi tu veux faire.. Moi je veux photographier la quintessence de l'avenue".
Ce travail - notamment American Surfaces (1972) et Uncommon Places (1973–81) -, s’inscrit dans la lignée des artistes de la New Topographics, mais avec une approche plus immersive et picturale : usage du grand format, de la lumière naturelle, de cadres soigneusement construits.
Il cite souvent le Bauhaus ou Eugène Atget parmi ses influences.
Avec les deux séries précédemment citées, Stephen Shore impose la couleur comme un outil documentaire crédible et à part entière (elle était jusqu’alors réservée à la publicité ou aux loisirs) et ouvre la voie à des photographes comme William Eggleston, Joel Sternfeld ou Alec Soth.
Son œuvre a redéfini notre manière de regarder le banal.

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