In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 24 juin 2023

PhP - Londres (2019)
Une image et des mots.

Je suis un homme libre-- et j'ai besoin de ma liberté. J'ai besoin d'être seul. J'ai besoin de méditer ma honte et mon désespoir dans la retraite; j'ai besoin du soleil et du pavé des rues, sans compagnons, sans conversation, face à face avec moi-même, avec la musique de mon coeur pour toute compagnie... que voulez-vous de moi ? Quand j'ai quelque chose à dire je l'imprime. Quand j'ai quelque chose à donner, je le donne. Votre curiosité qui fourre son nez partout me fait lever le coeur. Vos compliments m'humilient. Votre thé m'empoisonne. Je ne dois rien à personne. Je veux être responsable devant Dieu seul ... s'il existe !
Henry Miller, Tropique du Cancer (1934)

dimanche 18 juillet 2021

Kees Scherer - Seeking shells (1955)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe néerlandais Kees Scherer (1920-1993).
Il débute sa carrière comme photographe indépendant en 1945, après la libération, pour divers journaux et magazines. Il se fait remarquer par ses reportages sur la catastrophe des inondations de 1953 aux Pays-Bas et l'insurrection hongroise de 1956. En 1955, il co-fonde World Press Photo, qui deviendra le concours de photographie de presse le plus prestigieux au monde.

K. Scherer - London (1960s)







Scherer devient un photojournaliste globe-trotter.
Publiant notamment dans des magazines tels que Margriet et Avenue, à la création desquels il a participé, il appartient à cette génération de photographes qui ont démocratisé la photographie de reportage.
Son style s'exprime en noir et blanc dans des images honnêtes et sans fard de la vie quotidienne des années 50 et 60, qui portent parfois l'empreinte des idéaux socialistes hérités de son père docker.

dimanche 12 janvier 2020

Cas Oorthuys - Calle Mayor, Madrid (1957)
Le vide-grenier du dimanche.
"On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter", écrivait La Fontaine... Alors ici, rencontre ? Ou pas ? Un proverbe malinké nous avertit aussi que le chasseur rencontre le gibier là où ils n'ont pas pris rendez-vous. Deux clichés de Casparus Oorthuys (1908-1975), photographe néerlandais dont l’œuvre illustre l’engagement social, notamment durant l’Occupation allemande des Pays-Bas. Architecte, il se tourne vers la photographie dans les années 30 au sein de l’association progressiste Arbeidersfotografie (« photographie ouvrière »), convaincu que l’image pouvait être un outil de transformation sociale.

C.O. - London (1953)
II débute comme photographe militant pour des publications telles que le journal social-démocrate Wij. Avec l’invasion allemande, il se consacre à la réalisation de portraits destinés à de fausses cartes d’identité, activité pour laquelle il est brièvement emprisonné au camp d’Amersfoort. Il rejoint ensuite le groupe clandestin De Ondergedoken Camera, qui documente les réalités de l’Occupation et de la libération. Ses images marquent par leur humanité : elles témoignent de la famine et des souffrances de l’hiver 1944-1945, la Hongerwinter, et demeurent des documents essentiels.
Après la guerre, Oorthuys délaisse la propagande politique pour se consacrer à la libération, à la reconstruction urbaine et au quotidien des Néerlandais.
Il construit ainsi une œuvre à la fois humaniste et rigoureuse, attentive aux gestes et aux visages, et en même temps empreinte d’une profonde conscience historique. Son immense fonds photographique est conservé au Nederlands Fotomuseum, qui poursuit aujourd’hui sa numérisation.

dimanche 24 novembre 2019

R.F. - The Americans
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Frank (1924-2019), photographe et cinéaste suisse naturalisé américain, disparu au début de ce mois. Né à Zurich, il gagne très jeune les États-Unis et, sur les conseils de Walker Evans, sillonne le pays de 1955 à 1957 avec femme et enfants. De ce voyage naîtra The Americans (1958), livre mythique qui dresse un portrait sans fard de l’Amérique d’après-guerre : bars, autoroutes, juke-boxes, visages anonymes… Pas de spectaculaire, mais une suite d’images abruptes, parfois mélancoliques, qui révèlent les fractures sociales, raciales et culturelles d’un pays en mutation. Proche des artistes de la Beat Generation, il voulait, disait-il, « un documentaire contemporain dont l’impact visuel le dispenserait de commentaires ». 
Cette série de 84 clichés, publiée en France dès 1958, a bouleversé l’histoire de la photographie documentaire.

R.F. - The Americans
Frank s’écarte délibérément de l’esthétique conventionnelle qui domine alors la photographie : cadrages obliques, contrastes rugueux, flous assumés, comme si la spontanéité comptait plus que la perfection formelle. Cette approche directe, presque instinctive, fera école et inspirera toute une génération de photographes, notamment ceux de la street photography et du documentaire social.
"Of all the photographs in The Americans, I think there were only two or three photographs where I did talk to the person, but most of the time I was completely silent, walking through the landscape, through the city, and photographing and turning away. Well, that is my temperament, to be silent, just looking on..." 
Par la force de son regard, Robert Frank a montré que la photographie pouvait être à la fois un carnet de voyage, un témoignage critique et une confession intime.

dimanche 8 août 2010

René Groebli - London (1949)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du suisse René Groebli (b.1927), pionnier de l'emploi du flou dans la représentation du mouvement, mais aussi du dye-transfer cher à William Eggleston.
Il assoit sa réputation en 1939 avec sa série Magie der Schiene (Magie du rail) qui le place d'emblée parmi les photographes majeurs de l'après-guerre. Il achète son premier Leica, et passe trois mois à Paris où il rencontre Brassaï et Robert Frank.
René Groebli - London (1949)

En 1954, deux ans après avoir épousé Rita Dürmüller, il réalise sa très belle série Das Auge der Liebe (l'oeil de l'amour). 
Il y documente leur séjour à Paris, dans un hôtel du quartier Montparnasse, avec des clichés d'une émouvante et délicate sensualité. Certains critiques ont voulu établir un parallèle avec le Sentimental Journey du Japonais Nobuyoshi Araki, consacré lui aussi à sa femme Yoko. Pour ma part je trouve ce rapprochement un peu hâtif : Araki me semble dépourvu de la finesse, de la pudeur et de la justesse émotionnelle que je perçois chez Groebli. Mais ce n’est là que mon sentiment.
À Zurich pourtant, où le Neue Zürcher Zeitung (NZZ) parle de pornographie, les photos font scandale. Le puritanisme calviniste coule en Suisse des jours heureux.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...