In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 18 juillet 2021

Kees Scherer - Seeking shells (1955)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe néerlandais Kees Scherer (1920-1993).
Il débute sa carrière comme photographe indépendant en 1945, après la libération, pour divers journaux et magazines. Il se fait remarquer par ses reportages sur la catastrophe des inondations de 1953 aux Pays-Bas et l'insurrection hongroise de 1956. En 1955, il co-fonde World Press Photo, qui deviendra le concours de photographie de presse le plus prestigieux au monde.

K. Scherer - London (1960s)







Scherer devient un photojournaliste globe-trotter.
Publiant notamment dans des magazines tels que Margriet et Avenue, à la création desquels il a participé, il appartient à cette génération de photographes qui ont démocratisé la photographie de reportage.
Son style s'exprime en noir et blanc dans des images honnêtes et sans fard de la vie quotidienne des années 50 et 60, qui portent parfois l'empreinte des idéaux socialistes hérités de son père docker.

dimanche 12 janvier 2020

Cas Oorthuys - Calle Mayor, Madrid (1957)
Le vide-grenier du dimanche. 
"On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter", écrivait La Fontaine dans une de ses fables..
Rencontre ? Ou pas ? Un proverbe malinké nous avertit aussi que le chasseur rencontre le gibier là où ils n'ont pas pris rendez-vous.
Deux clichés du photographe néerlandais Casparus Oorthuys (1908-1975), reconnu pour son rôle important dans la photographie documentaire, en particulier durant l'Occupation allemande des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il a commencé comme photographe ouvrier communiste, travaillant pour des publications comme le journal social-démocrate Wij. Avec l'invasion allemande, il a quitté son poste pour se consacrer à la création de portraits destinés à de fausses cartes d'identité, une activité pour laquelle il a été brièvement emprisonné au camp d'Amersfoort.
Cas Oorthuys - London (1953)
Oorthuys a rejoint un groupe clandestin de photographes, De Ondergedoken Camera, qui a documenté les réalités de l'Occupation et de la libération. Ses photos, marquées par une forte humanité, ont capturé la famine et les souffrances de l'hiver 1944-1945, la Hongerwinter, et constituent des témoignages puissants de cette période.
Après la guerre, son travail a évolué, se concentrant moins sur la propagande politique et davantage sur des sujets liés à l'intérêt humain et au quotidien.
Il a produit de nombreux livres photo, souvent considérés comme des archives visuelles des transformations économiques et sociales des Pays-Bas et au-delà.
Son œuvre comprend également des clichés emblématiques de paysages, d'industries et de scènes urbaines, qui reflètent un regard à la fois critique et empreint de sensibilité. Aujourd'hui, son immense collection d'archives photographiques est conservée au Nederlands Fotomuseum, qui continue à la numériser pour les générations futures. Son impact sur la photographie documentaire, qui mêle une vision engagée et une profonde empathie humaine, reste essentiel​.

dimanche 24 novembre 2019

R.F. - The Americans
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Frank (1924-2019), dont le nom a déjà été évoqué ici et qui vient de nous quitter au début de ce mois. Proche des artistes de la Beat Generation, il voulait, disait-il, réaliser un documentaire contemporain dont l'impact visuel le dispenserait de commentaires.
R.F. - The Americans

Il est justement célébré pour sa série The Americans, un projet dans lequel il s'était lancé sur les conseils de Walker Evans et pour lequel, de 1955 à 1957, il a sillonné l'Amérique avec femme et enfants. Robert Frank s'y distingue par la spontanéité d'une photographie qui capture l'essence de la vie et de la culture américaine des 50s et 60s, s'attachant le plus souvent à documenter la vie des marginaux et des laissés-pour-compte, notamment les afro-américains et les Amérindiens. Cette série de 84 clichés, qui est considérée comme ayant révolutionné l'art de la photographie documentaire, a fait l'objet d'une publication en France en 1958, sous le titre Les Américains.
"Of all the photographs in The Americans, I think there were only two or three photographs where I did talk to the person, but most of the time I was completely silent, walking through the landscape, through the city, and photographing and turning away. Well, that is my temperament, to be silent, just looking on..."

dimanche 8 août 2010

René Groebli - London (1949)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du suisse René Groebli (b.1927), pionnier de l'emploi du flou dans la représentation du mouvement, mais aussi du dye-transfer cher à William Eggleston.
Il assoit sa réputation en 1939 avec sa série Magie der Schiene (Magie du rail) qui le place d'emblée parmi les photographes majeurs de l'après-guerre. Il achète son premier Leica, et passe trois mois à Paris où il rencontre Brassaï et Robert Frank.

René Groebli - London (1949)








En 1954, deux ans après avoir épousé Rita Dürmüller, il réalise sa très belle série Das Auge der Liebe (l'oeil de l'amour). 
Il y documente leur séjour à Paris, dans un hôtel du quartier Montparnasse, avec des clichés d'une émouvante et délicate sensualité. Loin, à mon avis, du travail qu'a pu proposer le japonais Nobuyoshi Araki avec le Sentimental Journey consacré à sa femme Yoko, et avec lequel certains critiques ont voulu établir un parallèle à mon sens trop hâtif.
Pourtant, à Zurich où le Neue Zürcher Zeitung (NZZ) parle de pornographie, les photos font scandale. Le puritanisme calviniste coule en Suisse des jours heureux.