In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 24 novembre 2019

R.F. - The Americans
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Frank (1924-2019), photographe et cinéaste suisse naturalisé américain, disparu au début de ce mois. Né à Zurich, il gagne très jeune les États-Unis et, sur les conseils de Walker Evans, sillonne le pays de 1955 à 1957 avec femme et enfants. De ce voyage naîtra The Americans (1958), livre mythique qui dresse un portrait sans fard de l’Amérique d’après-guerre : bars, autoroutes, juke-boxes, visages anonymes… Pas de spectaculaire, mais une suite d’images abruptes, parfois mélancoliques, qui révèlent les fractures sociales, raciales et culturelles d’un pays en mutation. Proche des artistes de la Beat Generation, il voulait, disait-il, « un documentaire contemporain dont l’impact visuel le dispenserait de commentaires ». 
Cette série de 84 clichés, publiée en France dès 1958, a bouleversé l’histoire de la photographie documentaire.

R.F. - The Americans
Frank s’écarte délibérément de l’esthétique conventionnelle qui domine alors la photographie : cadrages obliques, contrastes rugueux, flous assumés, comme si la spontanéité comptait plus que la perfection formelle. Cette approche directe, presque instinctive, fera école et inspirera toute une génération de photographes, notamment ceux de la street photography et du documentaire social.
"Of all the photographs in The Americans, I think there were only two or three photographs where I did talk to the person, but most of the time I was completely silent, walking through the landscape, through the city, and photographing and turning away. Well, that is my temperament, to be silent, just looking on..." 
Par la force de son regard, Robert Frank a montré que la photographie pouvait être à la fois un carnet de voyage, un témoignage critique et une confession intime.

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