In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0
Affichage des articles dont le libellé est la fontaine. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est la fontaine. Afficher tous les articles

samedi 27 janvier 2024

Tore Johnson
Une image et des mots. Un cliché du photographe suédois, d'origine française, Tore Johnson (1928-1980), présenté ici en novembre 2008.
On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter, nous dit La Fontaine dans la fable L'Horoscope (1678).
Pour accompagner cette image qui illustre si bien ce que l'on nomme "l'ironie du sort", je me suis souvenu de ce passage d'un curieux roman de Cocteau, Le grand écart (1923).

Un jeune jardinier persan dit à son prince:
- J'ai rencontré la Mort ce matin, elle m'a fait un geste de menace. Sauve-moi! Je voudrais être par miracle à Ispahan ce soir.
Le bon prince prête ses chevaux. L'après-midi, ce prince rencontre la Mort.
- Pourquoi, lui demande-t-il, avez vous fait ce matin à notre jardinier un geste de menace?
- Je n'ai pas fait un geste de menace, répond-elle, mais un geste de surprise. Car je le voyais loin d'Ispahan ce matin et je dois le prendre à Ispahan ce soir.

dimanche 12 janvier 2020

Cas Oorthuys - Calle Mayor, Madrid (1957)
Le vide-grenier du dimanche.
"On rencontre sa destinée souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter", écrivait La Fontaine... Alors ici, rencontre ? Ou pas ? Un proverbe malinké nous avertit aussi que le chasseur rencontre le gibier là où ils n'ont pas pris rendez-vous. Deux clichés de Casparus Oorthuys (1908-1975), photographe néerlandais dont l’œuvre illustre l’engagement social, notamment durant l’Occupation allemande des Pays-Bas. Architecte, il se tourne vers la photographie dans les années 30 au sein de l’association progressiste Arbeidersfotografie (« photographie ouvrière »), convaincu que l’image pouvait être un outil de transformation sociale.

C.O. - London (1953)
II débute comme photographe militant pour des publications telles que le journal social-démocrate Wij. Avec l’invasion allemande, il se consacre à la réalisation de portraits destinés à de fausses cartes d’identité, activité pour laquelle il est brièvement emprisonné au camp d’Amersfoort. Il rejoint ensuite le groupe clandestin De Ondergedoken Camera, qui documente les réalités de l’Occupation et de la libération. Ses images marquent par leur humanité : elles témoignent de la famine et des souffrances de l’hiver 1944-1945, la Hongerwinter, et demeurent des documents essentiels.
Après la guerre, Oorthuys délaisse la propagande politique pour se consacrer à la libération, à la reconstruction urbaine et au quotidien des Néerlandais.
Il construit ainsi une œuvre à la fois humaniste et rigoureuse, attentive aux gestes et aux visages, et en même temps empreinte d’une profonde conscience historique. Son immense fonds photographique est conservé au Nederlands Fotomuseum, qui poursuit aujourd’hui sa numérisation.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...