In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 2 mai 2009

B. E. Murillo - Enfants jouant aux dés (c.1650)
Une image et des mots. C'est au peintre espagnol Bartolomé Estebán Murillo que l'on doit cette huile sur toile, "Niños jugando a los dados" (c.1650), conservée à la Pinacothèque de Munich. Ici, à la différence du Caravage par exemple, le jeu n'est pas prétexte à entourloupe ; la scène au contraire est empreinte d'une grande innocence.
Les mots auxquels j'ai pensé pour accompagner ce tableau sont du regretté André Dhôtel (1900-1991), extraits de La nouvelle chronique fabuleuse (1984) :

« … il n’y a aucun mystère dans le monde. L’affaire est beaucoup plus embarrassante que cela. Nous devrions savoir d’abord que tout est loin à jamais, sinon ce ne serait pas la vie.
Nous ne pouvons rien faire d’autre que regarder les lointains où sont parfois des êtres chers ; ainsi que nous-mêmes d’ailleurs, parfaitement perdus dès l’origine dans la voie lactée. Mais nous ne voulons pas l’avouer.
Seule l’enfance reconnaît ces lointains, je veux dire la pure vérité des perspectives infinies et non pas nos fichus mystères
» .

Bah c’est ça. ...  Solitaires pour toujours aux lisières imprécises du vide, et ce n'est que ça. On se dit que les dés sont jetés depuis longtemps et on se fige dans une immobilité toujours plus immobile.
Ou bien on bavasse, on scribouille, on écrivaille que vaille… ; on s’agite un peu et parfois le soir venu on se retourne sur les mondes morts d’une enfance magique. Sed ite missa est ...

JP4 ICI