In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 24 avril 2022

J. Mehoffer - Soleil de mai (1911)

Le vide-grenier du dimanche. , formé à l’Académie des beaux-arts de Cracovie, où il enseignera à partir de 1902. Figure majeure de l’Art nouveau et du symbolisme en Pologne, il fut l’un des acteurs essentiels du mouvement moderniste Jeune Pologne, aux côtés de son ami Stanisław Wyspiański, avec lequel il incarne l’esprit de la Sécession polonaise.
J.M. - Place Pigalle (1894)

Artiste d’une grande érudition visuelle, Mehoffer a su mêler la tradition décorative et religieuse nationale à l’esthétique raffinée du modernisme européen.
Son œuvre, à la fois visionnaire et enracinée, demeure l’une des expressions les plus originales de la modernité polonaise du début du XXᵉ siècle.

samedi 23 avril 2022

Christ died for our Donuts
Une image et des mots.
Le Christ est mort pour nos Donuts. Pour accompagner cette image, dont j'ignore la provenance et dont j'apprécie la malice, voici quelques lignes d'un ouvrage passionnant de l'historienne Maguelonne Toussaint-Samat : Histoire naturelle et morale de la nourriture (2013).

Née du seul désir de s'enrichir, la colonisation, toujours évidemment accompagnée de violences, ne s'embarrassait pas du désir de "civiliser". Alors, afin de remplacer les populations amérindiennes rapidement décimées, on videra l'Afrique noire de sa "substance humaine" et, au nom de la civilisation et par la grâce de ces nouvelles habitudes alimentaires venues d'ailleurs, de ces superflus devenus indispensables, du sucre, du chocolat, du café, du thé et de bien d'autres gourmandises, commencera un véritable roman d'aventures en autant d'épisodes qu'il y avait de rayons chez l'épicier, un roman haut en goût, en couleur, mais aussi en jouissances et en effrois. Un roman dont le prologue avait, du reste, été écrit depuis des siècles...

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dimanche 17 avril 2022

J. Avati - Tobacco Road (1951)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de James Avati (1912-2005), illustrateur et peintre américain renommé, surtout pour ses couvertures de romans de poche populaires qui ont marqué l'esthétique du milieu du XXe siècle. 
Surnommé le « roi des livres de poche » (King of the Paperbacks), Avati a profondément influencé l’imaginaire visuel de la littérature populaire d’après-guerre. Collaborant principalement avec la New American Library pour la collection Signet, il a illustré les ouvrages d’auteurs tels que William Faulkner, Erskine Caldwell, J.D. Salinger ou Tennessee Williams.

J. A. - Street scene (1953)
Ses couvertures, construites à partir de photographies soigneusement mises en scène, frappent par leur justesse et leur intensité émotionnelle. On y lit la fatigue, la peur, le désir ou la tendresse - toute la palette des sentiments humains.
En donnant à ces instants de vie une force presque cinématographique, James Avati a élevé la couverture de livre de poche au rang d’art véritable, offrant un visage aux drames et aux passions contenus dans les pages. Aujourd’hui encore, son art influence de nombreux illustrateurs.

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dimanche 10 avril 2022

H.P. - Under the El, NYC (1949)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire américain Homer Page (1918-1985), qui a étudié l'art et la psychologie sociale à l'UCLA puis à Berkeley. Diplômé en 1940, il fait la connaissance de Dorothea Lange (voir mars 2013), amie de la famille de son épouse Christina Gardner - elle-même photographe et future assistante de Lange. En 1944, Page devient photographe professionnel à plein temps, et trois ans plus tard, il enseigne la photo au futur San Francisco Art Institute, alors dirigé par Ansel Adams (voir avril 2010 et mai 2019), assisté de Minor White (voir août 2013 et sept. 2019). Grâce à Dorothea Lange, il rencontre Edward Steichen, qui dirigeait le département de photographie du Museum of Modern Art (MoMA), et l’invite à participer à plusieurs expositions du musée.
H. Page - New York (1949)

Le travail de Page, centré sur la vie urbaine américaine - New York, San Francisco, et les États-Unis d’après-guerre -, se distingue par sa profonde attention à la réalité humaine et sociale. Dans ses portraits de passants, ses scènes de rue, ses instants suspendus du quotidien, se lit une empathie discrète et une compréhension aiguë de la solitude moderne.
Sous-estimée de son vivant, l'œuvre subtile et lucide d'Homer Page est aujourd'hui presque oubliée.

JP1

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dimanche 3 avril 2022

David Foggie - Le pichet bleu
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre écossais David Simpson Foggie (1878-1948). Formé à la Dundee School of Art, il poursuit ses études à Anvers, Florence et Paris avant de revenir s’installer définitivement en Écosse en 1904.

D.F. - Le Crescent en temps de guerre
(1940)
Au moment de sa disparition, Foggie était l’un des portraitistes les plus reconnus du pays, même si son nom est aujourd’hui largement tombé dans l’oubli.
Voici, parmi les oeuvres que je connais de lui, les deux toiles que je préfère. La seconde, intitulée The Crescent in Wartime, représente sans doute le célèbre Royal Crescent de Bath, remarquable ensemble architectural de style géorgien, endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale lors du Baedeker Blitz.

samedi 2 avril 2022

Ange au creux d'une main (Kurdistan)
Une image et des mots. Un artefact présenté sur Internet comme étant d'origine scytho-cimmérienne, trouvé au Kurdistan, et datant du 6ème siècle av. J-.C. 
Un objet surprenant chez l'une comme chez l'autre de ces deux civilisations de cavaliers nomades, et d'autant plus dissonant si l'on admet que la première représentation connue d'un ange ailé, celle qui figure sur le Sarcophage de Sarigüzel, autrement dit "Sarcophage du Prince", dans la région d'Istanbul, est attribuée à l'époque de l'empereur romain Théodose Ier (379-395). 
On y voit, sur chacun de ses flancs, deux anges en vol qui portent le monogramme du Christ dans une guirlande circulaire.
J'ignore donc la véritable nature et l'origine de cette main gauche au creux de laquelle repose un ange. Si c'est la main de Dieu, c'est celle de la justice, car la droite est celle de la miséricorde.

Pour l'accompagner, voici quelques lignes de Benito Pérez Galdós, extraites de son roman Misericordia.
"En marchant, en marchant tout doucement, mon fils, on va d'un bout du monde à un autre, et si d'un côté nous profitons du bon air et de la vue de choses nouvelles, de l'autre nous sommes convaincus que c'est partout la même chose. Chacune des parties du monde - une supposition - c'est comme le monde en bloc ; c'est-à-dire qu'à n'importe quel endroit où vivent des hommes par exemple, ou des femmes, si tu veux, il y a de l'ingratitude et de l'égoïsme ; il y a aussi ceux qui commandent et qui forcent la volonté des autres. C'est pourquoi nous ne devons faire que ce que nous dicte notre conscience et laisser les uns se battre comme des chiens pour avoir un os, les autres comme des enfants pour un joujou..."
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Peter Turnley Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Peter Turnley (b..1955). P.T. - La Tartine, Paris (2025)