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M. White - Windowsill (1958) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Minor White (1908-1976). Tourmenté par une homosexualité qu'il voulait tenir secrète, à une époque où il craignait qu'elle pût porter préjudice à ses activités professionnelles, il s'adonne à l'écriture et entame un journal, "Memorable fancies", où il consigne poèmes et pensées tout en poursuivant tant bien que mal des études en botanique.
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M.W. - Two barns and a shadow (1955) |
Lorsqu'il se tourne vers la photographie, Minor White est influencé par Ansel Adams et sa théorie du
Zone System : netteté rigoureuse, maîtrise des contrastes - chaque détail compte. Mais marqué aussi par
l’abstraction lyrique, il ne cherche pas seulement à figer le réel, mais à en révéler les dimensions cachées. Ses photographies sont plus que des images : elles deviennent métaphores, signes d’un monde intérieur que les apparences dissimulent.
« Je photographie les choses non comme elles sont, mais tel que je suis. »
Pour lui, photographier, c’est être attentif à ce qui se passe entre soi et le monde. On ne sait pas toujours ce que c’est, mais ce lien silencieux, cette impression juste, suffit. Plutôt que de capturer une image, il attend qu’elle se révèle ; chacune, selon lui, doit contenir une vie entière.
Dans cette quête de l’essence du monde, il rejoint Paul Klee, pour qui l’art consiste à « rendre visible l’invisible ». Pour Minor White, la lumière, les ombres, la fragilité du temps dessinent un ordre plus vaste, où chaque instant porte en lui l’éternité.
One does not photograph something simply for what it is, but for what else it is. [...] No matter how slow the film, Spirit always stands still long enough for the photographer It has chose.