In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 10 mars 2024

M.C. - Emma Dougherty (1942)

Le vide-grenier du dimanche. Au lendemain de la Journée internationale des femmes, voici deux clichés de l'américaine Marjory Collins (1912-1985).
Elle se décrivait elle-même comme une « rebel looking for a cause » et a commencé sa carrière de photojournaliste dans les années 1930 à New York. Installée à Greenwich Village en 1935, elle suit de manière informelle l’enseignement de Ralph Steiner et assiste aux conférences de la Photo League, avant de rejoindre à la fin de la décennie la liste des photographes de la fameuse Farm Security Administration (FSA).
M.C. - Rock Creek Park (1942)

En 1941, elle intègre l’équipe de Roy Stryker au US Office of War Information, où elle documente la vie des citoyens ordinaires et leur engagement dans l’effort de guerre américain. Plus de 3 000 clichés pris en 1942 et 1943 sont aujourd’hui conservés à la Bibliothèque du Congrès. Après la Seconde Guerre mondiale, Collins travaille comme photographe indépendante et voyage aux États-Unis, en Europe et en Afrique, avant que la majeure partie de ses négatifs ne soit détruite par son mari lors de leur divorce en 1950. Durant les années 1950 et 1960, elle s’engage dans des causes sociales et politiques – contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques et les mouvements féministes. Mise à la retraite par le Journal of Public Health, elle crée et anime de 1971 à 1976 le journal féministe Prime Time. Comme elle le racontait elle-même : « Ageism and sexism hit me hard four years ago when I found myself out of a job and forced to go on welfare to have an operation. I became so angry I started Prime Time, a journal for and by older women. »
Ce qui me plaît particulièrement dans ses clichés, c’est évidemment cette capacité à donner une voix et une présence à des personnes ordinaires, tout en mêlant engagement social et sensibilité esthétique : un équilibre qui rend son regard à la fois humain et affûté.

dimanche 26 juin 2022

D. Weiner - Boy with flag (1948)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Dan Wiener (1919-1959), époux de Sandra Weiner présentée ici en août 2011.
Après ses études secondaires, Wiener suit de 1937 à 1940 des cours de peinture à la Art Students League puis au Pratt Institute. C’est au cours de cette période qu’il commence, pour son plaisir, à photographier New York. Pendant deux ans, il est l’assistant de Valentino Sarra, photographe commercial reconnu, avant de décider de consacrer sa vie à la photographie. Il rejoint alors la Photo League, association de photographes new-yorkais active de 1936 à 1951, dont l’ambition était de faire de la photographie un vecteur de changement social. Là, aux côtés de figures comme Dorothea Lange, Aaron Siskind, W. Eugene Smith ou Paul Strand, il découvre l’histoire de la photographie documentaire à travers le travail de Lewis Hine et Jacob Riis.

D.W. - Decatur, Illinois (1953)
Pour Wiener, l’appareil photographique n’est pas un simple outil : Il a la capacité d'extraire des éléments significatifs des complexités de la vie quotidienne. 
La capacité à rendre cohérent, à simplifier à partir de la masse de détails. Je recherche l'intelligibilité car la photographie comme communication est pour moi sa vocation la plus noble. L'art de photographier les relations humaines n'est pas nouveau mais plutôt un héritage de Lewis Hine et de la Farm Security Administration. Le thème de l'humanisme a plus de vitalité que jamais, même s'il est aujourd'hui malmené. La photographie combine ces éléments de spontanéité et d'immédiateté qui disent "ceci est en train de se produire, ceci est réel", elle crée par une curieuse alchimie une image qui va vivre et grandir et prendre plus de sens dans une perspective historique.
Ses photographies témoignent de cette approche : elles saisissent avec une grande sensibilité les moments de vie et les relations humaines, avec la spontanéité et la profondeur qui font le sel de la photographie documentaire américaine de l’époque.

dimanche 18 août 2013

L. Model - Running legs, 5th Avenue (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe documentaire américaine Lisette Model (1899-1983), figure essentielle de la photographie de rue au XXe siècle.
En 1918, âgée de 19 ans, elle entreprend d'étudier la musique avec Arnold Schönberg, puis elle part six ans plus tard à Paris pour y étudier le chant avec la soprano polonaise Marya Freund ; c'est là qu'elle rencontre son futur mari Evsa Model.

L.M. - Marilyn Monroe poster (1950)
Elle abandonne la musique en 1933 pour se tourner vers l'étude des arts visuels, étudiant d'abord la peinture avec André Lhote - que je compte présenter un jour ici -, puis la photographie.
C'est une fois mariée qu'elle émigre aux États-Unis, et le couple s'installe à New York où elle devient photographe professionnelle ; elle collabore régulièrement à Harper's Bazaar et devient membre de la Photo League. Comme son amie Berenice Abbott, Lisette Model enseignera la photographie à la New School for Social Research de New York, où elle aura comme élève Diane Arbus ; elle y restera jusqu'à sa disparition en 1983.
I photograph anything that moves me. I'm always looking for the moment that reveals something about human nature.

dimanche 7 août 2011

S. Weiner - A boy and his dog, NYC (1945)

Le vide-grenier du dimanche. D'origine polonaise Sandra Weiner (b.1921) arrive aux États-Unis en 1928. En 1940, elle y rencontre à la Photo League le photographe Dan Weiner - de qui elle sera l'assistante et qui va lui donner son nom. C'est lui qui avec Paul Strandt va l'initier à la photographie.

S.W. - Clothes lines, NYC (1942)
Bien que n'ayant pas atteint un niveau de notoriété comparable à celui de son mari - que je présenterai ultérieurement -, elle était une photographe accomplie. 
Son travail s'intéressait à la figure humaine, et elle est particulièrement reconnue pour ses séries en noir et blanc centrées sur les enfants des quartiers populaires de Manhattan dans les années 1940 : moments de jeu dans les terrains vagues, rires et regards pleins de vie. À travers ces images, Weiner n’expose pas la misère mais la ténacité, la joie fragile, cette énergie naïve portée par l’enfance - comme dans sa série autour du jeune garçon nommé Mickey dans l’East 26th Street, qui est devenue une référence du documentaire intime et empathique. L'oeuvre de Sandra Weiner constitue l'un des des témoignages les plus touchants sur New York pendant et juste après la guerre.

dimanche 15 mars 2009

H.Feinstein - Storefront, NYC (1951)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Harold Feinstein (1931-2015). Venu très tôt à la photographie, il est à l'âge de 17 ans le plus jeune membre de la Photo League, un collectif de photographes réuni à New York autour des mêmes convictions et préoccupations sociales et artistiques, émanation plus ou moins vague du mouvement et de l'association communistes allemands Arbeiterfotografen et WIR (cet acronyme pour Workers International Relief signifie "nous" en français). Le photographe Eugene Smith, profondément attaché à la valeur de témoignage de la photographie, a dit de lui qu'il était un des rares à révéler, avec tant de force et d'honnêteté, ce qui pour lui relevait de l'ordinaire.

H.F. - Girl with horse (1950)

J'aime beaucoup la photo de cette petite fille qui, le sourcil froncé et les bras ramenés sur la poitrine, semble ne pas se fier à l'oeil doux de ce colosse. Peut-être en a-t-elle la même appréhension que Churchill, qui n'aimait pas beaucoup les chevaux ; un animal, disait-il, dangereux aux deux bouts et inconfortable au milieu.

Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...