In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 8 mai 2011

Alfred Stevens - Mappemonde
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du belge Alfred Stevens (1823-1906), élève d'Ingres et ami de Manet, aussi brillant dans la peinture de la belle société du Second-Empire que dans la représentation de la pauvreté (voir "C'est ce qu'on appelle le vagabondage", que l'on peut admirer au Musée d'Orsay).
Au faîte de la célébrité, à l'abri de toutes les contingences et alors que rien ne l'y obligeait, il demande au maire de Paris l'autorisation de s'engager dans la Garde Nationale pour combattre au côté de ses amis français lors du siège de Paris, en 1870.
" Je suis à Paris depuis vingt ans, j'ai épousé une parisienne, mes enfants sont nés à Paris, mon talent, si j'en ai, je le dois en grande partie à la France."

A.S. - Symphonie en vert (1892)

Ces deux femmes ont reçu une lettre. Le premier tableau, "Mappemonde", porte aussi le titre de "Nouvelles de l'absent". Le pli qui contenait la lettre a été décacheté à la hâte par des mains fébriles. La destinataire l'a laissé choir, et son regard se perd maintenant dans de lointaines géographies. Elle est pensive, comme l'est aussi la dame en vert, qui regarde sans le voir l'oiseau posé à sa fenêtre.
La rêverie, nous dit Flaubert dans Madame Bovary, c'est une chambre d'écho où l'âme fait vibrer les sons lointains qu'elle y a entendus, mais c'est aussi une impasse où elle se perd, et où, si elle s'attarde, elle finit par se dissoudre.

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