In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 28 février 2010

A.L. - The Tron Steeple, Glasgow (1927)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'écossais Andrew Law (1873-1967). Une bourse de la Glasgow School of Art, où il recevait l'enseignement de Francis Newbery, lui permit en 1896 de passer six mois à Paris, pour y prendre des cours à l'académie Delécluse, et y suivre l'enseignement de l'américain Robert Henri (lui-même élève de Bouguereau).

A.L. - Waterloo Street, Kilmarnock

Portraitiste réputé, qui travaillait beaucoup sur commande, il s'est aussi attaché à peindre les rues et les environs de Kilmarnock, la petite ville du nord-ouest de l'Écosse où il a grandi et étudié avant de partir à la Glasgow School of Art.
Très discret, autant que modeste, Andrew Law n'a pratiquement jamais exposé en dehors de Glasgow, et il a été décrit comme "one of the Scotland's unsung heroes of the art world."

samedi 27 février 2010

Ernest Brooks
Une image et des mots.
Depuis six mille ans la guerre plait aux peuples querelleurs, et Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs, écrivait Victor Hugo dans Les Châtiments (1853), où il illustre la dualité tragique entre la beauté du monde et la violence des hommes. 
Le cliché est de Ernest Brooks (1878-1957), premier photographe officiel de guerre du Royaume-Uni pendant la Grande Guerre ; et les mots que j'ai choisis pour l'accompagner sont un extrait de Sur l'eau, de Maupassant, un récit de voyage publié en 1888.

Les petits lignards qui courent là-bas sont destinés à la mort comme les troupeaux que pousse un boucher sur les routes. Ils iront tomber dans une plaine, la tête fendue d’un coup de sabre ou la poitrine trouée d’une balle ; et ce sont des jeunes gens qui pourraient travailler, produire, être utiles. Leurs pères sont vieux et pauvres ; leurs mères qui, pendant vingt ans, les ont aimés, adorés comme adorent les mères, apprendront, dans six mois ou un an peut-être, que le fils, que l’enfant, le grand enfant élevé avec tant de peine, avec tant d’argent, avec tant d’amour, fut jeté dans un trou comme un chien crevé... [...] Les hommes de guerre sont les fléaux du monde. Nous luttons contre la nature, l’ignorance, contre les obstacles de toute sorte, pour rendre moins dure notre misérable vie. Des hommes, des bienfaiteurs, des savants usent leur existence à travailler, à chercher ce qui peut aider, ce qui peut secourir, ce qui peut soulager leurs frères. [...] La guerre arrive. En six mois les généraux ont détruit vingt ans d'efforts, de patience, et de génie.
DS1

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dimanche 21 février 2010

J.B. & H.R. - Le repos
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Jan Brueghel l'Ancien (1568-1625) et Hans Rottenhammer (1564-1625), qui ont ici combiné leurs talents uniques pour produire des œuvres d’une richesse inégalée. Jan Brueghel l’Ancien, peintre flamand renommé et fils de Pieter Brueghel l’Ancien, était célèbre pour ses paysages minutieusement détaillés et ses scènes naturalistes baignées de lumière et de couleur.

J.B.(II) & H.R. - Paysage d'hiver
L'allemand Hans Rottenhammer, très marqué quant à lui par son séjour en Italie, s'est distingué par ses petites peintures sur cuivre et ses compositions d'une élégance raffinée. Imprégné du maniérisme et de l'esthétique classique, il excellait dans la représentation des figures humaines, auxquelles il conférait une grâce et une finesse héritées de la tradition italienne, comme on le voit dans ce Repos pendant la fuite en Égypte. Leur collaboration s’appuyait donc sur une répartition des tâches - l'un s'occupait des paysages, l'autre des personnages -, qui magnifiait leurs talents respectifs. Ces œuvres conjointes témoignent d’une harmonie exceptionnelle entre deux approches complémentaires de l’art.

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dimanche 14 février 2010

S. Ghadirian - Be colourful
(2002)
Le vide-grenier du dimanche. Par ses photographies - et particulièrement celles de la série Like everyday ("Domestic life") réalisée en 2000-2002 -, l'artiste iranienne Shadi Ghadirian questionne la condition féminine et ouvre un double débat : celui d'une expression féministe dans un pays où la femme ne peut être photographiée sans son voile, et celui de l'irruption du voile dans l'espace public occidental.

S. Ghadirian - Like everyday (2001)
" Il n'est pas facile d'être une femme; il est encore moins facile, en Iran, d'être une femme photographe qui travaille sur la condition féminine. Pour donner vie à ses idées, il faut avancer masquée. Le rêve de travailler pour l'amélioration de notre condition se heurte au fait même d'être femme."
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dimanche 7 février 2010

J.G. Meyer - Listening at the door (1866)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre allemand Johann Georg Meyer von Bremen (1813-1886), un représentant de l' École de Düsseldorf.
Ce courant, émanation du romantisme allemand, aura une influence significative sur l'école paysagiste américaine de la Hudson River.

J.G. Meyer - Sleeping beauty
(1867)

À partir de 1833 il étudie à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf où il suivra l'enseignement de Wilhem von Schadow et de Karl Sohn.
Après avoir d'abord pris ses sujets dans les scènes et personnages bibliques, Meyer von Bremen s'est ensuite attaché à représenter avec beaucoup d'empathie des moments de la vie domestique paysanne.
C'est cet aspect de son oeuvre que j'ai choisi de présenter aujourd'hui.

samedi 6 février 2010

Aitor Lara - Sans titre
Une image et des mots. Le cliché est du photographe philosophe espagnol Aitor Lara (b.1974), et les mots sont extraits de la Biologie de l'amour (1985) du psychiatre Marcel Schwob.

"Une fois passée la phase d'excitation due aux catécholamines du "choc amoureux" (le coup de foudre), le cerveau émotionnel s'installe dans un état que l'on pourrait qualifier d'euphorie-dépendance.
En effet, cette phase correspond pour la personne amoureuse à la présence de l'autre ; à elle seule, elle suffit à donner une joie intérieure, tout à fait différente de l'excitation amoureuse initiale, faite de calme et de sérénité. Mais cette présence, de suffisante, devient peu à peu nécessaire, puis indispensable. L'absence de l'être aimé crée un état d'angoisse que seul son retour apaise. [.....] Il faut se rappeler que le système limbique, avec en son sein le septum, centre de l'orgasme, fonctionne en grande partie avec des morphines endogènes. 
Ces endorphines qui voient leur sécrétion accrue lors de l'état amoureux, grâce à la stimulation du système de plaisir, entraînent la sensation d'euphorie ressentie par la personne qui a trouvé l' "élu de son coeur". Saturant les circuits nerveux du système limbique, elles imprègnent de bonheur toute la vie affective de la personne."
TC1

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