In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 15 novembre 2025

Diogo Battista - Black Beast (2020)
Une image et des mots. Panique, ils réclament sans savoir un paradis perdu, écrit Georges-Emmanuel Clancier dans Contre-Chants (2000).

Pour accompagner ce cliché du photographe portugais Diogo Battista, et comme pour prolonger le très court poème de G-E Clancier, en voici un autre, ou plutôt un extrait, tiré du recueil de Victor Hugo Les chansons des rues et des bois (1865)


Le cheval luttait ; ses prunelles,
Comme le glaive et l'yatagan,
Brillaient ; il secouait ses ailes
Avec des souffles d'ouragan.

Il voulait retourner au gouffre ;
Il reculait, prodigieux,
Ayant dans ses naseaux le soufre
Et l'âme du monde en ses yeux.

Il hennissait vers l'invisible ;
Il appelait l'ombre au secours ;
À ses appels le ciel terrible
Remuait des tonnerres sourds.
[.....]
Moi, sans quitter la plate-longe,
Sans le lâcher, je lui montrais
Le pré charmant, couleur de songe,
Où le vers rit sous l'antre frais.

Je lui montrais le champ, l'ombrage,
Les gazons par juin attiédis ;
Je lui montrais le pâturage
Que nous appelons paradis.

samedi 1 novembre 2025

Anon.
Une image et des mots. "Entre les forts et les faibles c’est la loi qui protège et la liberté qui opprime", disait Lacordaire. Pour aller avec ce cliché dont je ne connais pas l'auteur, voici quelques lignes de Hugo, extraites des Misérables (1862) :

Tant qu'il existera, par le fait des lois et des moeurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d'une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l'homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, ,dans certaines régions, l'asphyxie sociale sera possible ; en d'autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.

dimanche 31 mai 2015

Victor Hugo - Ma destinée (1867)
Le vide-grenier du dimanche. "En art point de frontière", disait Victor Hugo. Voici deux dessins parmi les plus de 4000 qu'il a réalisés, le plus souvent sur papier au stylo et à l'encre noire délavée.
"L'encre, cette noirceur d'où sort une lumière" (Océan, Oeuvres posthumes)

V.H. - Paysage avec 3 arbres (1850)





Ces dessins, où l'imagination pour s'exprimer est délivrée des contraintes de l'écriture, Victor Hugo les faisait disait-il "à des heures de rêverie presque inconsciente, avec ce qui restait d'encre dans ma plume".
Restés de son vivant dans le cercle des intimes, ils n'ont été portées à la connaissance du public qu'après sa disparition.

samedi 27 février 2010

Ernest Brooks
Une image et des mots.
Depuis six mille ans la guerre plait aux peuples querelleurs, et Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs, écrivait Victor Hugo dans Les Châtiments (1853), où il illustre la dualité tragique entre la beauté du monde et la violence des hommes. 
Le cliché est de Ernest Brooks (1878-1957), premier photographe officiel de guerre du Royaume-Uni pendant la Grande Guerre ; et les mots que j'ai choisis pour l'accompagner sont un extrait de Sur l'eau, de Maupassant, un récit de voyage publié en 1888.

Les petits lignards qui courent là-bas sont destinés à la mort comme les troupeaux que pousse un boucher sur les routes. Ils iront tomber dans une plaine, la tête fendue d’un coup de sabre ou la poitrine trouée d’une balle ; et ce sont des jeunes gens qui pourraient travailler, produire, être utiles. Leurs pères sont vieux et pauvres ; leurs mères qui, pendant vingt ans, les ont aimés, adorés comme adorent les mères, apprendront, dans six mois ou un an peut-être, que le fils, que l’enfant, le grand enfant élevé avec tant de peine, avec tant d’argent, avec tant d’amour, fut jeté dans un trou comme un chien crevé... [...] Les hommes de guerre sont les fléaux du monde. Nous luttons contre la nature, l’ignorance, contre les obstacles de toute sorte, pour rendre moins dure notre misérable vie. Des hommes, des bienfaiteurs, des savants usent leur existence à travailler, à chercher ce qui peut aider, ce qui peut secourir, ce qui peut soulager leurs frères. [...] La guerre arrive. En six mois les généraux ont détruit vingt ans d'efforts, de patience, et de génie.

samedi 17 octobre 2009

(A/U)
Une image et des mots. L'image, ou comment remettre les idées en place au 19e siècle (j'ignore l'origine et le contexte de cette photo).
Les mots sont un extrait de l'introduction au Guide de l’exposition universelle de 1869, rédigée par Victor Hugo depuis son exil à Guernesey.

"Au vingtième siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d’être libre.
Elle sera illustre, riche, pensante, pacifique, cordiale au reste de l’humanité. Elle aura la gravité douce d’une aînée. [.....] Elle considérera le gaspillage du sang humain comme inutile.
Elle aura la suprême justice de la bonté. Elle sera pudique et indignée devant les barbaries. [.....]
Le continent fraternel, tel est l’avenir. Qu’on en prenne son parti, cet immense bonheur est inévitable
."

Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...