F.W. - Self portrait, Providence, Rhode Island (1976) |
Une image et des mots. L'image, c'est un des plus de cinq cents autoportraits de la photographe américaine Francesca Woodman, sur qui je reviendrai probablement.
Pour aller avec, j'ai pensé à ce célébrissime poème en prose de Baudelaire, Enivrez-vous. Après tout, c'est aussi ce à quoi voudrait modestement inviter ce blog.
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise. Mais enivrez-vous !
Et si quelque fois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, 'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge ; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.
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