In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 6 août 2023

O.W.L. - Eastbound freight train, Tennessee

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Ogle Winston Link, déjà présenté ici en février 2009.

O.W.L. - Waiting-room, Virginia Creeper

samedi 5 août 2023

Louis Buisseret - Silence (1919)
Une image et des mots.
Le silence n'est pas seulement l'absence de bruit, nous dit l'historien Alain Corbin dans son Histoire du silence, paru en 2016 chez Albin Michel. Nous l'avons presque oublié. Les repères auditifs se sont dénaturés, affaiblis, désacralisés. La peur voire l'effroi suscités par le silence se sont intensifiés.
Dans le passé, les hommes d'Occident goûtaient la profondeur et les saveurs du silence. Ils le considéraient comme la condition du recueillement, de l'écoute de soi, de la méditation, de l'oraison, de la rêverie, de la création ; surtout comme le lieu intérieur d'où la parole émerge. Ils en détaillaient les tactiques sociales. La peinture était pour eux parole de silence.
En voici une qui l'est à double titre, puisqu'elle le représente ; elle est de Louis Buisseret (1888-1956), un graveur et peintre belge de l'École de Mons.

MD1
ICI 

samedi 29 juillet 2023

Barthelemy l'Anglais - De proprietatibus rerum
Une image et des mots. 
Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, [....] il meurt lentement celui qui ne change pas de cap, écrivait Néruda.
Cette belle enluminure, oeuvre de Barthélémy l'Anglais, frère franciscain de la famille des comtes de Suffolk, est extraite de son encyclopédie en 19 tomes rédigée en latin "De proprietatibus rerum" (Les propriétés des choses) (ca.1230). Traduite en six langues, elle l'a été en français dès le 14ème siècle par l'ermite de Saint Augustin Jean Corbichon.
Les mots que j'ai choisis pour aller avec sont de l'homme aux semelles de vent ...

Comme je descendais des fleuves impassibles
je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
porteurs de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Arthur Rimbaud, Le bateau ivre (1871)
CG1

ICI

JP4 ICI