In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 8 mai 2022

T.H.B. - The waterboy (1946)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et muraliste américain Thomas Hart Benton (1889-1975).peintre et muraliste américain emblématique du mouvement régionaliste, aux côtés de Grant Wood et John Steuart Curry. Né à Neosho, dans le Missouri, Benton est surtout reconnu pour ses représentations vibrantes et détaillées de la vie rurale et urbaine américaine, souvent marquées par une touche de réalisme social.
Ses œuvres, au style dynamique et fluide, reflètent les luttes et les expériences des travailleurs ordinaires, capturant les scènes quotidiennes de l’Amérique rurale, notamment pendant la Grande Dépression.
Après avoir étudié à l'Art Institute of Chicago puis à l'Académie Julian à Paris, Benton s'est détourné de l'art moderne pour adopter un style personnel qui mêle influences du réalisme et du style expressif.
Dans les années 1930, ses fresques murales, comme celles réalisées pour le Capitole de l'État du Missouri, sont devenues célèbres pour leur engagement dans la documentation de l'histoire et de la culture américaines. Benton cherchait à transmettre une vision authentique et parfois critique des États-Unis, opposée aux esthétiques européennes alors en vogue.
T.H.B. - Departure of the Joads (1939)

En tant que professeur à l'Art Students League de New York, il a également formé Jackson Pollock, qui deviendra une figure majeure de l'expressionnisme abstrait. Benton a ainsi laissé un héritage artistique durable, en influençant non seulement la peinture figurative américaine mais aussi la prochaine génération d'artistes américains.
Son travail, qui donne à voir la vie quotidienne des gens ordinaires, est fortement rattaché à la région du Midwest, en particulier à son Missouri natal ; les œuvres de Benton demeurent aujourd'hui un témoignage culturel important, célébrant à la fois les défis et la résilience de l'Amérique au XXe siècle.

J'ai une sorte d'intime conviction que malgré toutes les limitations possibles de mon esprit et les effets perturbateurs de mes méthodes, malgré toutes les luttes et tous les échecs contradictoires que j'ai traversés, je suis arrivé à quelque chose qui est à l'image de l'Amérique et du peuple américain de mon temps.

BS3
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samedi 7 mai 2022

Gennady Blohin - Collection (2012)
Une image et des mots. Le cliché est du russe Gennadi Blohin, déjà présenté en février 2015, et le texte est de Nietzsche, extrait de Aurores (1881).

Au fond, ce qu'on sent aujourd'hui, à la vue du travail - on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. 
Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières.
[....] Êtes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu'à produire le plus possible et à s'enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l'addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu'est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c'est que respirer librement ?

dimanche 1 mai 2022

P. van Lint - Le travail récompensé
Le vide-grenier du dimanche. Pour ce 1er mai, voici par Pieter van Lint (1609-1690) une belle allégorie du Travail récompensé par l'Abondance et par la Paix, sous le regard de Minerve et du Temps. Van Lint est un peintre flamand baroque originaire d'Anvers, surtout connu pour ses œuvres religieuses, ses scènes historiques, ses portraits et quelques scènes de genre.
Après avoir été formé dans l’atelier d'Artus Wolffort, un artiste influencé par Rubens, van Lint devient en 1632 maître de la guilde de Saint-Luc, ce qui marque à l'âge de 23 ans le début de sa carrière professionnelle.

P. van Lint - Voyageurs endormis
Van Lint voyage en Italie peu après, de 1633 à 1640, où il réside à Rome et à Naples. Ce pays a eu un impact majeur sur son style et sa technique, l'exposant au classicisme et à l'influence de peintres comme les Carrache.
Pendant cette période, il développe un goût pour des compositions équilibrées et un certain raffinement dans le traitement des figures humaines. En plus de ses grandes œuvres, il produit des esquisses pour des fresques et des retables, démontrant une capacité à fusionner la vivacité du baroque flamand avec l’élégance italienne.
De retour à Anvers, van Lint travaille principalement sur des commandes religieuses pour les églises locales, produisant également des illustrations pour des ouvrages dévotionnels.
Son style est reconnu pour sa lumière douce et ses couleurs subtiles, qui accentuent l'expression et l'atmosphère sacrée de ses scènes religieuses.
Son œuvre inclut aussi des portraits, souvent de figures bourgeoises ou aristocratiques, dans un style réaliste et détaillé. Moins connu que ses contemporains comme Rubens ou Van Dyck, van Lint a cependant laissé une empreinte notable dans la peinture baroque flamande, alliant l'influence italienne au dynamisme de l'école anversoise.

dimanche 24 avril 2022

J. Mehoffer - Soleil de mai (1911)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre polonais Józef Mehoffer (1869-1946), formé à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie où il deviendra à son tour, en 1902, enseignant.

J.M. - Place Pigalle (1894)
Figure majeure de l'Art nouveau et du symbolisme polonais il fut un des principaux acteurs du mouvement moderniste Jeune Pologne.
Il fut aussi, avec Stanislaw Wyspianski, la personnalité la plus emblématique de la Sécession polonaise. À la fois influent et novateur, Józef Mehoffer a contribué à l'émergence de l'art moderne en Pologne, et son travail continue d'être célébré pour son esthétique unique et sa capacité à mêler tradition et modernité.

samedi 23 avril 2022

Une image et des mots. Pour accompagner cette image, dont j'ignore la provenance et dont j'apprécie la malice, quelques lignes d'un ouvrage passionnant de l'historienne Maguelonne Toussaint-Samat : Histoire naturelle et morale de la nourriture (2013).

Née du seul désir de s'enrichir, la colonisation, toujours évidemment accompagnée de violences, ne s'embarrassait pas du désir de "civiliser". Alors, afin de remplacer les populations amérindiennes rapidement décimées, on videra l'Afrique noire de sa "substance humaine" et, au nom de la civilisation et par la grâce de ces nouvelles habitudes alimentaires venues d'ailleurs, de ces superflus devenus indispensables, du sucre, du chocolat, du café, du thé et de bien d'autres gourmandises, commencera un véritable roman d'aventures en autant d'épisodes qu'il y avait de rayons chez l'épicier, un roman haut en goût, en couleur, mais aussi en jouissances et en effrois. Un roman dont le prologue avait, du reste, été écrit depuis des siècles...

RW3
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Markus Hartel - Sans titre Une image et des mots.  Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur parta...