In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 26 septembre 2020

Depuis La Perdicie, à Jumilhac-le-Grand, Dordogne (2011)
Une image et des mots. L'image, c'est cette vue sur les vallons de la campagne périgourdine prise il y a quelques minutes depuis La Perdicie.
Les mots sont de Stevenson (bien qu'il les signe W.P. Bannatyne), extraits de son Voyages avec un âne dans les Cévennes.

"We travelled in the print of olden wars; yet all the land was green; and love we found, and peace, where fire and war had been. They pass and smile, the children of the sword - No more the sword they wield; and O, how deep the corn, along the battlefield!"

***

"Nous allions sur les traces des guerres d'autrefois; pourtant la contrée entière était verdoyante, et nous trouvions l'amour et la paix là où il y avait eu le feu et la fureur. Ils passent et ils sourient, les enfants de l'épée qu'ils ne brandissent plus, et oh! Qu'elles sont profondes les racines du blé sur les champs de bataille!"

Ce paysage chaque jour sous mes yeux, il dit ce qu'est la résilience des hommes et des sols meurtris. Il dit aussi le devoir que l'on a de garder vive la mémoire des sacrifices anciens qui ont fait notre monde, et de nous-mêmes ce qu'aujourd'hui nous sommes.

AM1
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dimanche 20 septembre 2020

Claude Monet - Impression soleil levant (1872)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Claude Monet (1840-1926). Après tout pourquoi s'abstenir, au motif qu'il est célébrissime et qu'à ce titre tout le monde ou presque l'a déjà vu cent fois, de publier encore ce tableau? Impression, soleil levant est une révolution. La ligne d'horizon disparaît dans la brume et les reflets, l'oeuvre baigne dans l'esthétique du flou déjà explorée par l'éblouissant précurseur J.M.W. Turner, découvert par Monet lors de son séjour à Londres en 1870. 

Monet veut peindre l'invisible, "je veux peindre l'air dans lequel se trouve le pont, la maison, le bateau. La beauté de l'air où ils sont, et ce n'est rien d'autre que l'impossible."

C.M. - Bouquet de soleils
(1881)
Le tableau, lorsqu'il est dévoilé à Paris en avril 1874, fait scandale; le critique Louis Leroy, pour s'en moquer, reprend son titre et qualifie Monet et ses amis d'impressionnistes.  Le mouvement Impressionniste est né, et ce tableau marque simplement le passage de la tradition à la modernité. La couleur, écrit Monet, est mon obsession, ma joie et mon tourment.

Quelle oeuvre choisir pour l'accompagner ? La promenade (ou femme à l'ombrelle), Les nympheas, Les coquelicots, ou l'une des sublimes vues de Londres ? En clin d'oeil à un autre géant, je choisis ces tournesols, une oeuvre considérée mineure. 
Alors, ... qui c'est le plus fort ? Monet ou Van Gogh ? Monet bien sûr ! Douze tournesols dans le vase de Van Gogh, alors que j'en compte au moins dix-sept dans celui de Monet ! Alors hein, pouet-pouet ! La critique d'art, c'est tout un art.

dimanche 13 septembre 2020

Robert Demachy - Sans titre

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Demachy (1859-1936), figure de proue du mouvement pictorialiste français. Cette école revendiquait une démarche résolument artistique et voulait considérer la photographie "comme un moyen d'interprétation et non comme un moyen d'enregistrement" (in L'impressionnisme, les arts, la fluidité, de Philippe Fontaine et Frédéric Cousinié, publié en 2013 aux Presses Universitaires de Rouen). 

Robert Demachy - Sans titre







Issu d'une famille fortunée Demachy découvre très tôt la photographie, à l'âge de 12 ans. Son père ayant contrarié son souhait d'étudier la peinture à l'académie Julian, il se tourne entièrement vers cette activité dès son retour du service militaire et va lui consacrer toute sa vie de rentier oisif. Outre ses liens très étroits avec le Linked Ring anglais (une communauté de photographes opposés à une approche purement technique de leur pratique), Robert Demachy entretient une correspondance régulière avec Alfred Stieglitz (voir publication de nov.2011), figure majeure du courant pictorialiste américain.

AJ1
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dimanche 6 septembre 2020

B. McL. - Saturday 9th September
(2001)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du britannique Ben McLaughlin (b.1969). Né à Londres il est d'abord formé à la Central St.Martin's School of Art puis au Camberwell College of Art. McLaughlin crée des compositions souvent énigmatiques qui semblent suspendues dans le temps ; des éléments d'ombre et de lumière jouent un rôle important dans des scènes à la fois familières et étranges, et baignées dans des atmosphères parfois mélancoliques qui peuvent évoquer Sickert ou Hopper.

B. McLaughlin - House (2014)
Mais il est aussi inspiré par la photographie - ses influences vont de Steichen à Stieglitz -, et par la littérature avec des auteurs comme TS Eliot et Graham Greene. McLaughlin explore souvent l’isolement et l’intimité, laissant libre cours à l’interprétation tout en incitant à une réflexion personnelle sur la solitude et le passage du temps, père de la vérité, disait Rabelais.

Markus Hartel - Sans titre Une image et des mots.  Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur parta...