In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 27 juillet 2019

Frans Lantig - Tamanoir
Une image et des mots. Un beau cliché du photographe animalier Frand Lantig. Ce bel animal, au caractère plutôt placide mais pourvu de fortes griffes très dissuasives, est un fourmilier géant, ou tamanoir. Il s'agit, avec le cycliste (en huit lettres également) du plus grand mammifère insectivore connu. Il a deux petits cousins arboricoles, le doux tamandou et le mignon myrmidon. On peut observer le tamanoir dans les grandes savanes tropicales d'Amérique du Sud mais aussi, bien que plus difficilement, dans la jungle. Ceux qui n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent peuvent en faire une expérience culinaire rare qu'ils ne répèteront pas ; je peux en témoigner. Les mots que j'ai choisis pour accompagner cette image sont extraits d'un article de l'AFP paru le 11 juillet 2017.

"La sixième extinction de masse sur Terre est plus rapide que prévu et se traduit par un "anéantissement biologique" de la vie sauvage, alerte une nouvelle étude". Il s'agit d'un anéantissement biologique qui survient au niveau global, même si les espèces auxquelles appartiennent ces populations existent toujours quelque part sur Terre", affirme l'un des auteurs de l'étude, Rodolfo Dirzo, professeur de biologie à l'Université de Stanford.
Les chercheurs ont dressé la carte de la répartition géographique de 27.600 espèces d'oiseaux, amphibiens, mammifères et reptiles, un échantillon représentant près de la moitié des vertébrés terrestres connus. Ils ont analysé les baisses de population dans un échantillon de 177 espèces de mammifères de 1900 à 2015.
Sur ces 177 mammifères, tous ont perdu au moins 30% de leurs aires géographiques et plus de 40% en ont perdu plus de 80%. Plus de 30% des espèces de vertébrés sont en déclin, à la fois en termes de population et de répartition géographique, indique cette étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Science (PNAS). [...] Le déclin des animaux sauvages est attribué principalement à la disparition de leur habitat, à la surconsommation des ressources, la pollution ou le développement d'espèces invasives et de maladies. Le changement climatique pourrait aussi y contribuer de plus en plus. [...] Cette "perte massive" en termes de populations et d'espèces "est un prélude à la disparition de nombreuses autres espèces et au déclin des écosystèmes qui rendent la civilisation possible", avertit l'auteur principal de l'étude, Gerardo Ceballos, de l'Université nationale autonome du Mexique."

En conclusion, j'ajouterai à ce texte quelques mots de Jean Rostand qui, en 1959, notait dans son Carnet d'un biologiste: "Je me sens très optimiste quand à l'avenir du pessimisme". Et quant à Baltasar Gracián, dans son précieux Oráculo manual y arte de prudencia (1646, paru en français je crois sous le titre L'homme de cour), il nous dit: "Comienzan a ver algunos cuando no hay qué" (Certains commencent à voir lorsqu'il n'y a plus rien à voir).
PM4

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dimanche 21 juillet 2019

B.D. - Rose on a hillside (2009)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre, écrivain, et musicien américain Robert Allen Zimmerman (b.1941), dit Bob Dylan.
Il a pris de mai à juillet 1974 des cours de dessin auprès d'un artiste russe immigré à New York, Norman Raeben, qui avait lui-même suivi l'enseignement d'artistes de l'Ashcan School.

D.B. - Brooklyn Heights (2017)
Son influence, d'après Dylan, a eu un impact jusques sur sa façon d'écrire des chansons, Raeben lui donnant des conseils sur l'emploi de techniques narratives non linéaires.
I was convinced I wasn't going to do anything else, and I had the good fortune to meet a man in New York City who taught me how to see. He put my mind and my hand and my eye together in a way that allowed me to do consciously what I unconsciously felt.
MP1
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dimanche 14 juillet 2019

Albert Fié - Le bal du 14 juillet 44
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Albert Fié (1923-2017), grande figure de la Résistance et dessinateur. Plus de 130 de ses dessins, légendés par l'auteur et dans lesquels il documente la vie de son bataillon de maquisards, ont été sélectionnés et publiés par la maison d'édition Mémoire de la Drôme sous le titre Scènes de vie, scènes de résistance.

A.F. - Jaillans, 1944.
Le marin sur cette gouache est là pour rappeler que Paul Pons, le commandant de sa compagnie, était officier de marine marchande.
Le second dessin nous montre un groupe d'hommes de la compagnie Pons réunis au matin du 21 juillet 44 devant la fontaine de Jaillans avant d'aller prendre position. Douze d'entre eux perdront la vie ce jour là.

dimanche 7 juillet 2019

Lewis Hine - Johnnie and the shucking-boss (1911)
Le vide-grenier du dimanche. Le colorisateur anglais Tom Marshall (ICI) a restauré et colorisé dix clichés de Lewis Wickes Hine (1874-1940), un des pionniers de la photographie sociale aux États-Unis. 
Convaincu que l’image peut éveiller les consciences, il l’utilise très tôt comme un outil de réforme. Formé à la sociologie, il documente avec rigueur les conditions de vie des immigrants à Ellis Island, puis les réalités souvent brutales du monde ouvrier.

Lewis Hine - Garment workers (1910)
Dans les années 1910, son travail pour le National Child Labor Committee le conduit à parcourir le pays pour dénoncer l’exploitation des enfants. 
Il photographie, souvent au péril de sa sécurité, les petites mains de l’industrie textile, des mines ou de la pêche. “There is work that profits children, and there is work that brings profit only to employers.” Johnnie, petit écailler de Louisiane, a 9 ans en 1911 ; les jeunes ouvrières du textile, âgées de 5 à 12 ans, ont été photographiées à New York le 26 janvier 1910. Ces images contribueront à faire évoluer la législation sur le travail des enfants.
Mais Lewis Hine ne se limite pas à la dénonciation : il célèbre aussi la dignité du labeur, notamment dans ses célèbres clichés des ouvriers sur le vertigineux chantier de l’Empire State Building. Son regard, à la fois empathique et rigoureux, conjugue engagement social et exigence esthétique. Si je pouvais raconter l’histoire en mots, je n’aurais pas besoin de traîner un appareil photo.

ZU3
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C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...