In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

samedi 1 juillet 2017

Eugène Boudin - Deauville à marée basse (1863)
Une image et des mots. Où il sera question du poids des nuages... Il n'est pas surprenant que les nuages, phénomènes météorologiques fugitifs et éphémères, et dont les formes changeantes sont propices aux errements de l'imagination, soient un sujet poétique majeur. Leur évocation abonde dans la littérature: soyeux, fibreux, cotonneux, les plumes les plus admirées ont pour les évoquer filé à l'envi la métaphore textile.
Mais, plutôt qu'une oeuvre littéraire, j'ai choisi pour accompagner cette image un extrait d'un article publié sur le site de la chaîne météo.

"En calculant la surface couverte par un nuage (de quelques dizaines de mètres pour un petit cumulus à plusieurs dizaines de kilomètres pour un foyer orageux) et son extension verticale, et connaissant la densité d'eau du nuage en question (de 0,5g/m3 à 5 g/m3) il est aisé ensuite de calculer son poids, et de se rendre compte que ce sont parfois de véritables icebergs qui flottent au-dessus de nos têtes lorsqu'il s'agit des cumulonimbus. Si le brouillard ne pèse que quelques kilos par m3, un cumulus pourra contenir de 1000 à 2000 tonnes d'eau. Un cumulonimbus (nuage d'orage) de bonne taille pourra peser de 50.000 à 300.000 tonnes d'eau, pouvant atteindre 800.000 tonnes pour les plus gros.
Lorsqu'ils forment un orage de taille classique, de 50 km² par exemple, ils pourront peser un million de tonnes. Enfin, un orage multicellulaire (formé d'un amas de cumulonimbus qui génèrent les gros orages d'été) pourra peser jusqu'à 25 millions de tonnes."

L'image, c'est une toile d'Eugène Boudin, "Deauville à marée basse", que j'ai retenue après avoir hésité pour ses beaux ciels ennuagés avec un autre tableau peint quelques années plus tard, en 1874, par Courbet : la "Vue sur le lac Léman".
Pourtant, à en croire Bernardin de Saint-Pierre, aucun pinceau ne peut rendre, ni aucune langue exprimer, la beauté des nuages...

dimanche 25 juin 2017

G.T. - Jeune fille dans un centre pour
réfugiés, Barcelone (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photojournaliste allemande Gerda Taro (1910-1937), la première femme à aller au front comme reporter de guerre, et la première à y mourir.
En 1934, jeune juive réfugiée à Paris pour fuir le nazisme, elle y rencontre Endre Friedman, un photographe hongrois qui peine à se faire un nom dans le monde du photojournalisme... Ce nom, elle va donc avoir l'idée de le changer, et elle invente le personnage du photographe américain Robert Capa; dès lors la carrière de Friedman décolle.

G.T. - Enfants sur une barricade
Barcelone
(1936)
En 1937, alors que depuis un an elle couvre la Guerre d'Espagne sur le front républicain, elle meurt écrasée par un char.. Rafael Alberti, qui disait qu'elle avait "le sourire d'une jeunesse immortelle", reconnaît le corps, Pablo Neruda prononce l'éloge funèbre, et Gerda Taro glisse dans l'oubli...
Ce n'est qu'en 2007, avec l'apparition de la "valise mexicaine", ICI, et son extraordinaire contenu de 4500 négatifs sur la guerre d'Espagne, que le monde découvre son travail.
RP1
ICI

dimanche 18 juin 2017

Le vide-grenier du dimanche. 

De Gaulle

Le secret du bonheur c'est la liberté, et le secret de la liberté c'est le courage, disait Thucydide (465-c.400 av. J.-C.).

samedi 17 juin 2017

W. Martin - Cleaning Jesus (1939)
Une image et des mots. Une photo de Walter Martin, prise en 1939 sur le perron d'une église allemande des environs de Leipzig.
Et, pour l'accompagner, le début de la préface de la thèse de médecine que Louis-Ferdinand Céline a consacrée en 1924 au médecin hongrois Ignace Semmerweis.

La forme n'a pas d'importance, c'est le fond qui compte. Il est riche à souhait, je suppose. Il nous démontre le danger de vouloir trop de bien aux hommes. C'est une vieille leçon toujours jeune. Supposez qu'aujourd'hui, de même, il survienne un autre innocent qui se mette à guérir le cancer. Il ne sait pas quel genre de musique on lui ferait tout de suite danser ! [.....] Rien n'est gratuit en ce bas monde. 
Tout s'expie, le bien, comme le mal, se paie tôt ou tard. 
Le bien, c'est beaucoup plus cher, forcément.

JL2
ICI

dimanche 11 juin 2017

L. Andersen Ring - Au petit-déjeuner (1898)

Le vide-grenier du dimanche. Deux toiles du peintre danois Laurits Andersen (1854-1933), plus connu sous le nom qu'il emprunta à sa ville natale, Ring. Il est considéré comme l'un des plus grands peintres danois du tournant du XXème siècle, de ceux qui furent dans son pays les pionniers du symbolisme et du réalisme social. Son magnifique "Jour d'été dans le fjord de Roskilde" a été inclus en 2006 dans le Danish Culture Canon, qui consiste en une sélection de 108 oeuvres d'excellence de la culture danoise.

L.A.R. - Au mois de juin
(1899)
Après deux années de leçons particulières, Laurits Andersen s'inscrit en 1875 à l'Académie danoise des Beaux-Arts où il étudie quelque temps avec Peder Severin Krøyer.
À une époque où le Danemark traversait une période troublée, il milite au sein du "Rifle Movement", un groupe d'étudiants révolutionnaires qui s'entraîne au maniement des armes dans la perspective d'une rébellion, et  Laurits est alors de plus en plus concerné par la justice sociale et le sort des classes populaires.
Dans ses tableaux il avait par ailleurs pour habitude de placer un ou plusieurs objets chargés de sens ; ainsi dans ce tableau où un bouquet de myrte, symbole d'Aphrodite dont on pare la mariée au Danemark, et donc ici symbole de son amour pour elle, surplombe la tête de son épouse.

JM1 ICI