In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 7 novembre 2015

Alexey Titarenko
Une image et des mots. La photographie est de Alexey Titarenko, déjà présenté ici en nov. 2010. Et pour aller avec, un extrait d'un petit ouvrage de Roger Caillois paru en 1977 chez Fata Morgana, Petit guide du XVe arrondissement à l'usage des fantômes.

"Il me vint à l'idée qu'on ne peut pas prendre en filature des humains, mais des simulacres qui leur ressembleraient. Je me souvins alors d'un conte de Léon-Paul Fargue, intitulé La drogue, que je tiens depuis longtemps pour un des chefs-d'oeuvre du fantastique moderne. Ce récit met en scène des êtres flottants, venus d'on ne sait quels limbes et reconnaissables à certains signes mystérieux.
Un jour, ils se sont brusquement condensés en un quartier écarté; un autre, ils s'évanouissent sans crier gare. Il s'affairent dans la cité, profitant de la distraction ou de l'indifférence générale, jusqu'au moment où un passant informé en aperçoit un et se décide à le prendre en chasse jusqu'à épuisement. Alors c'en est fait du malheureux. Il mincit, s'éclaircit, devient transparent, s'enfonce dans le sol, s'élève comme un ballon qu'un enfant a laissé s'échapper ou encore s'aplatit contre un mur poreux qui l'absorbe comme ferait un buvard.
Aucun ne résiste longtemps, il ne fait pas bon pour eux d'avoir été surpris en flagrant délit de "n'être pas des hommes"
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HM1
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dimanche 1 novembre 2015

Henry Moore - Sea (1869)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglais Henry Moore (1831-1895), peintre de marines et de paysages. D'abord formé par son père il entre en 1853 à Londres à la Royal Academy Schools, la plus ancienne école d'art en Grande-Bretagne. 
En 1867, il rejoint la Society of British Artists dont il fera partie jusqu'en 1875.

H. Moore - The rainbow (1865)



Même si ses premières oeuvres sont principalement des représentations de la campagne anglaise, il s’est taillé une place tranquille mais solide dans le paysage artistique britannique du XIXᵉ siècle en se consacrant presque exclusivement à un sujet qui ne l’a jamais lassé : la mer. Mais contrairement à beaucoup de peintres de marines de son époque, Moore s'intéresse moins aux scènes de batailles navales ou aux ports grouillants de vie ; ce qui le fascine, c’est l’eau elle-même. Les vagues, la lumière sur la surface, les nuages lourds au-dessus d'une mer vide. Ou presque.
Chaque jour, on regardait ça : la mer écrite, écrivait Marguerite Duras.

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dimanche 25 octobre 2015

John Bulmer - série Black country (1960)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste anglais John Bulmer (né en 1938), grand admirateur d’Henri Cartier-Bresson et pionnier de la photographie couleur dans les années 1960. C’est aussi à cette époque qu’il documente abondamment les régions minières d’Angleterre et du nord de la France. Ce travail en noir et blanc est celui que j’ai choisi d’illustrer aujourd’hui avec ces deux beaux clichés.

J.B. - Lonely pub, Yorkshire (1964)
I wasn't interested in art photography, I was interested in photography as journalism, the last thing I wanted to do was put my photographs on the walls of galleries; I wanted them in magazines.
En plus de Cartier-Bresson, Bulmer admirait aussi le travail en noir et blanc de Bill Brandt, Larry Burrows, William Klein ou Eugene Smith... Mais à une époque où la couleur est largement délaissée par les photojournalistes, Bulmer va s’imposer comme un véritable pionnier, bien avant des noms comme William Eggleston ou Martin Parr ; cette évolution dans sa pratique fera l'objet d'une prochaine publication.

JC1

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dimanche 18 octobre 2015

Alfred Eberling - Tamara Karsavina (1911)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du polonais Alfred Eberling (1872-1951), issu de l'Académie des Beaux-Arts de Saint Petersbourg, peintre de chambre et photographe de rue avant l'heure.

A. E. - Tamara Karsavina
Professeur à la Société Impériale des Beaux-Arts à partir de 1904, il dirige après la révolution de 1917 l'Association des artistes de la Russie révolutionnaire, et réalise les portraits officiels de Lénine puis de Staline.
Mais il a aussi beaucoup peint les étoiles du théâtre et de la danse, comme ici avec ce beau portrait de Tamara Karsavina, formée aux Ballets de Saint Petersbourg avant d'intégrer la compagnie de Diaghilev, et à la beauté de qui le poète Kuzmin dédia quelques vers.

F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...