PG5 |
In girum imus nocte et consumimur igni
dimanche 21 septembre 2014
samedi 20 septembre 2014
Sans titre |
Une image et des mots.
Les mots sont extraits de Civilisation et frivolité, in Précis de décomposition du philosophe roumain Émile Cioran.
Il faut être reconnaissant aux civilisations qui n'ont pas abusé du sérieux, qui ont joué avec les valeurs et qui se sont délectées à les enfanter et à les détruire. Connaît-on en dehors des civilisations grecque et française une démonstration plus lucidement badine du néant élégant des choses ?
Le siècle d'Alcibiade et le dix-huitième siècle français sont deux sources de consolation. Tandis que ce n'est qu'à leur stade dernier, à la dissolution de tout un système de croyances et de moeurs que les autres civilisations purent goûter à l'exercice allègre qui prête une saveur d'inutilité à la vie, - c'est en pleine maturité, en pleine possession de leurs forces et de l'avenir, que ces deux siècles connurent l'ennui insoucieux de tout et perméable à tout. [....]
Personne n'atteint d'emblée à la frivolité. C'est un privilège et un art ; c'est la recherche du superficiel chez ceux qui s'étant avisés de l'impossibilité de toute certitude, en ont conçu le dégoût ; c'est la fuite loin des abîmes, qui, étant naturellement sans fond, ne peuvent mener nulle part.
dimanche 14 septembre 2014
Dolorès Marat - Les anges, Deauville (1986) |
"Quand je prend une photo, je fais très vite, quand j'ai l'émotion, le plus souvent en marchant... Même si c'est interdit ou dangereux, comme dans certains quartiers de New York, je ne peux pas m'empêcher de la prendre.."
Dolorès Marat - Les jambes (1987) |
Dolorès Marat travaille avec des tirages Fresson; ce procédé, qui donne à l'image une douceur toute veloutée, fut mis au point au XIXème siècle pour les photographes pictorialistes puis adaptée à la couleur au cours du XXème.
dimanche 7 septembre 2014
Giuseppe de Nittis - Passa il treno (c.1878) |
G.de N. - Dall' alto della diligenza (c.1872) |
J'aime beaucoup l'originalité de ses compositions. Du train dont parle le premier tableau on ne voit que le panache. Et le second nous donne à voir une longue route qui s'étire au loin dans un paysage imprécis, depuis un attelage dont ne voit que les encolures... Le vent du paradis, dit un proverbe arabe, souffle entre les oreilles des chevaux.
samedi 6 septembre 2014
Jungjin Lee - Everglades 17 (2014) |
"L'utopie, c'est le plus joli moment pathologique d'une société normale qui aspire au bonheur. Le malheur, c'est que, n'éprouvant pas les mêmes désirs, nous n'inventons pas les mêmes utopies. Celles des autres nous agressent. Heureusement, la guerre peut nous en préserver et faire triompher notre utopie, la bonne. Ainsi sont justifiés les casse-gueules, au début.
L'homme, par son cerveau qui décontextualise les informations et la parole qui lui permet d'habiter dans le monde de l'imperçu, devint le champion interespèces du leurre qui s'éloigne et se dématérialise pour notre plus grand plaisir et notre plus grande souffrance, car bonheur et malheur s'accouplent pour engendrer l'histoire."
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