In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 23 décembre 2012

Krass Clement - série For natten (2000)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du danois Krass Clement (b.1946), documentariste de la mélancolie. Photographe d'atmosphères plus que de situations, il travaille en flâneur au sens où l'entendait Baudelaire, en parcourant la ville pour en faire l'expérience.
Fils d'un peintre et d'une pianiste il passe la plus grande partie de son enfance à Paris, où il s'initie à la photographie et travaille quelques années en free-lance avant d'entreprendre, à partir de 1973, des études de cinéma à Copenhague, à la National Film School of Denmark

K.C. - Vesterbrogade (1960s)
Mais il revient à la photographie et publie en 1978 son premier livre "Shadows of the moment".
The street is a fantastic space wherein everything unfolds, everything is possible and everything is seen. In other words, the street reveals existence
C'est le début d'une oeuvre documentaire considérable sur le Danemark et ses habitants, principalement en noir et blanc et souvent empreinte de mélancolie.
All my books are formed by two things, partly the memory, partly the loss.
Krass Clement a également publié sur Paris et l'Irlande : ce travail donnera notamment lieu en 1991 à la publication de Drum, une série fascinante de clichés pris en une seule soirée dans un pub irlandais. Loin du spectaculaire, Krass Clement trouve dans le banal une beauté discrète : une esthétique sobre, poétique, profondément humaine.
DS3

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samedi 22 décembre 2012

Château de Cénevières (Lot),
Fresque au-dessus du cabinet d'alchimie
Une image et des mots. L'image c'est un détail de la fresque qui orne, au-dessus de l'athanor, le mur nord du cabinet d'alchimie du Château de Cénevières, dans le Lot.
Les mots sont de Clarice Lispector, extraits de sa Passion selon G.H.

"Depuis la Préhistoire, j'avais commencé ma marche à travers le désert, et sans étoile pour me guider, la perdition seule me guidant, l'égarement seul me guidant - jusqu'à ce que, presque terrassée par l'extase de la fatigue, illuminée par la passion, je trouve enfin l'écrin. Et dans cet écrin, étincelant de gloire, le secret caché.
Le secret le plus ancien du monde, opaque, mais m'aveuglant du rayonnement de son existence simple, y étincelant d'une gloire qui me faisait mal aux yeux. Dans l'écrin, le secret : un morceau de chose. Un morceau de fer, une antenne de cafard, le plâtre du mur. [.....] Le secret de la force était la force, le secret de l'amour était l'amour - et le joyau du monde est un morceau de chose opaque
."
PG4

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dimanche 16 décembre 2012

Inge Morath - Bédouins, sud de Bagdad (1955)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photojournaliste américaine Ingeborg Morath (1923-2002).
Née à Graz, elle étudie les langues et l’histoire de l’art à Berlin, puis travaille comme traductrice et journaliste avant de se former à la photographie aux côtés d’Ernst Haas (voir oct.2011).

I.M. - Tinkers, Ireland (1954)
Elle parcourt le monde, du Proche-Orient à l’Amérique latine, et photographie les visages, les gestes, les lieux, en mêlant regard documentaire et attention poétique.
Mariée au dramaturge Arthur Miller, elle réalise également des portraits intimistes de son entourage (dont Marilyn Monroe).
En 1953, Morath est la première femme à être admise au sein de la prestigieuse agence Magnum, où elle officiera d'abord comme assistante d'Henri Cartier-Bresson avant d'en devenir membre à part entière en 1955.
La photographie est un étrange phénomène; vous faites confiance à votre oeil et ne pouvez pas vous empêcher de mettre votre âme à nu. C'est essentiellement une affaire personnelle, une recherche de la vérité intérieure. Avec la photographie j'ai compris que je pouvais donner corps à une pensée.

dimanche 9 décembre 2012

John A. Grimshaw - Evening shadows (1881)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglais John Atkinson Grimshaw (1836-1893), maître incontesté, pour l'atmosphère de ses crépuscules et le rendu des ciels chargés de brume ou de nuages, des paysages urbains nocturnes de l'Angleterre victorienne.

J.G. - Westminster Bridge by moonlight
(1880)
Autodidacte, d'abord influencé par les préraphaélites, il commence dans les années 1860 par exposer des natures mortes.
Par la suite il est également marqué par le travail du français James Tissot, très en vogue dans la haute société de l'Angleterre victorienne, et qui fera ici, un jour ou l'autre, l'objet d'une publication.
Si Grimshaw peint des paysages portuaires, des rues de Leeds, Liverpool ou Londres, ce n’est pas pour en documenter la réalité, mais pour en extraire une poésie diffuse, presque symboliste. À mi-chemin entre réalisme et romantisme, il joue avec les lumières artificielles, les halos du gaz et les effets atmosphériques, en donnant à ses tableaux un caractère mystérieux et profondément évocateur.
Pour beaucoup, il reste aujourd'hui le peintre des clairs de lune, celui qui a fait dire à l'américain James Abbott Whistler : I considered myself the inventor of nocturnes, until I saw Grimmy's moonlit pictures.

RP1 ICI