In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 22 décembre 2012

Château de Cénevières (Lot),
Fresque au-dessus du cabinet d'alchimie
Une image et des mots. L'image c'est un détail de la fresque qui orne, au-dessus de l'athanor, le mur nord du cabinet d'alchimie du Château de Cénevières, dans le Lot.
Les mots sont de Clarice Lispector, extraits de sa Passion selon G.H.

"Depuis la Préhistoire, j'avais commencé ma marche à travers le désert, et sans étoile pour me guider, la perdition seule me guidant, l'égarement seul me guidant - jusqu'à ce que, presque terrassée par l'extase de la fatigue, illuminée par la passion, je trouve enfin l'écrin. Et dans cet écrin, étincelant de gloire, le secret caché.
Le secret le plus ancien du monde, opaque, mais m'aveuglant du rayonnement de son existence simple, y étincelant d'une gloire qui me faisait mal aux yeux. Dans l'écrin, le secret : un morceau de chose. Un morceau de fer, une antenne de cafard, le plâtre du mur. [.....] Le secret de la force était la force, le secret de l'amour était l'amour - et le joyau du monde est un morceau de chose opaque
."

samedi 4 octobre 2008

E. Osterlof - Miss Curiosity (1908)
Une image et des mots. "Veilleur, où en est la nuit?" (Isaïe, 21,11).
Voici un beau portrait de sa fille Sophie par le photographe polonais Edmund Osterloff (1863-1938).
Représentant du courant pictorialiste - il a pu être comparé à Léonard Misonne - il fut l'un des pionniers de la photographie artistique en Pologne.
Ce cliché a été pris à Tbilissi, en Georgie, où il dut s'exiler pendant 25 ans après deux ans d'emprisonnement pour son appartenance aux cercles socialistes.

Les mots pour l'accompagner sont de Clarice Lispector, extraits de Silencio.

Seulement ça : il pleut et je regarde la pluie. Comme c'est simple. Je n'aurais jamais cru que le monde et moi puissions parvenir à un tel accord. La pluie tombe non pas parce qu'elle a besoin de moi, et je la regarde non pas parce que j'ai besoin d'elle. Mais nous sommes aussi indissociables que l'eau de pluie l'est de la pluie. Et je ne remercie rien. [.....]
Je suis une femme, je suis une personne, je suis une attention, je suis un corps qui regarde par la fenêtre. De même la pluie n'est pas reconnaissante de n'être pas une pierre. Elle est la pluie. Peut-être est-ce cela, ce que l'on pourrait appeler
"être vivant". Ce n'est pas plus que cela, seulement cela : "être vivant". Et je vis seulement d'une joie paisible.