In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 11 novembre 2012

K. Matsubayashi - Lune d'automne
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du japonais Keigetsu Matsubayashi (1876-1963), formé par Noguchi Yukoku, le maître de la peinture nan-ga (peinture du Sud), un genre qui s'est développé à partir du 18e. siècle. 

K. M. - Sans titre (nd)
Ce style de peinture japonaise était très influencé par la tradition lettrée chinoise des peintres érudits (wenrenhua). Apparue à l'époque d'Edo (1603-1868), elle était pratiquée principalement par des artistes amateurs, des intellectuels et des poètes qui privilégiaient une approche personnelle et expressive plutôt qu'académique.
Je crois qu'une feuille d'herbe est à la mesure du labeur des étoiles, écrivait Walt Whitman.

JA1
ICI

dimanche 4 novembre 2012

Joan Fontcuberta - Miracle of cryofloration (2002)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du catalan Joan Fontcuberta (b.1955). La première est extraite de sa série Miracles & Co, qui a fait grand bruit en Espagne. On y voit un prêtre orthodoxe (incarné par le photographe) marcher sur l'eau, ou bien en état de lévitation, ou bien encore ouvrant sa soutane sur une glorieuse poitrine féminine. Il s'agit, nous dit Fontcuberta d' "une référence critique à la foi religieuse, au fanatisme, à la superstition, au paranormal et à la crédulité."
Certes...., mais je trouve que l'artiste nous fait là, comme on dit au rugby, des passes un peu trop téléphonées ; et pour ma part je ne conserve de cette série, pour des raisons simplement esthétiques, que cette photo qui me plaît assez pour la présenter ici..
J. F. - Braohypoda frustata
(1982)

Pour sa beauté abstraite, mais aussi pour la réflexion à laquelle elle nous invite, j'aime bien davantage sa série Herbarium (1982-1985), ci-contre, d'où est extraite cette plante imaginaire.
Il s'agit -  à la manière du splendide Formes originelles de l'art de Karl Blossfeldt - d'un catalogue pseudo-scientifique de fausses plantes exotiques reconstituées à partir de déchets végétaux, de débris industriels, et de restes animaux. Un travail sur le simulacre et la fiction qui nous porte à questionner notre relation émotionnelle et intellectuelle au monde.
Fontcuberta est également théoricien de la photographie et a publié en 2005, chez Actes Sud, un essai très intéressant intitulé "Le baiser de Judas".

samedi 3 novembre 2012

Une image et des mots. J'ai découvert par hasard ce petit film d'animation, ICI, qui bien sûr, et malgré une tonalité sans doute plus proche de Kafka que de Borges, évoque immédiatement les aberrations spatiales d'Escher.
À quelle connaissance de l'espace et de l'objet notre perception nous permet-elle d'accéder ? Nous savons que ces moines ne gravissent ni ne descendent cet escalier impossible, inspiré du triangle paradoxal de Penrose, mais peut-on le "voir" ? Peu importe ; c'est à l'infini et à l'idée de l'éternel retour qu'Escher nous confronte.

Escher - Ascending and descending
(lithographie 1960)
« Le temps peut-il être enclos dans le mouvement nécessaire d’une liaison logique? » s’interrogeait le philosophe mathématicien - et marxiste - Pierre Raymond ("La résistible fatalité de l'histoire",1982)

Pour aller plus loin dans la réflexion à laquelle invite le travail du graveur hollandais, un livre de Douglas Hofstadter ("Gödel, Escher, Bach", 1979) ICI.
Plus qu'une mise en relation des mathématiques, des arts, et de la musique, il s'agit ici d'étudier dans quels mécanismes neurologiques cachés la cognition trouve son origine.

Et, pour découvrir l'oeuvre d'Escher, c'est ICI.

Et si un jour ou une nuit, un démon se glissait furtivement dans ta plus solitaire solitude et te disait : ” Cette vie, telle que tu la vis et l’a vécue, il te faudra la vivre encore une fois et encore d’innombrables fois; et elle ne comportera rien de nouveau, au contraire, chaque douleur et chaque plaisir et chaque pensée et soupir et tout ce qu’il y a dans ta vie d’indiciblement petit et grand doit pour toi revenir, et tout suivant la même succession et le même enchaînement – et également cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et également cet instant et moi-même. Un éternel sablier de l’existence est sans cesse renversé, et toi avec lui, poussière des poussières !
Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir

"Nous reviendrons avec le cours des choses réversibles, avec la marche errante des saisons, avec les astres se mouvant sur leurs routes usuelles [...]
[...] et les signes qu'aux murs retrace l'ombre remuée des feuilles en tous lieux, nous les avions déjà tracés."
Saint-John Perse, Vents
MR1

ICI

dimanche 28 octobre 2012

C.M. - KKK, Columbia, South Carolina
(1952)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe gréco-américain Constantine Manos (b.1934), collaborateur de nombreux magazines dont Life et membre de l'agence Magnum Photo.
Au lycée il fait partie du club photo et devient à 19 ans le photographe officiel du Boston Symphony Orchestra dans sa résidence d'été de Tanglewood ; ce travail fera l'objet de sa première publication : Portrait of a symphony.
Diplômé en 1955 de l'Université de Caroline du Sud en littérature anglaise, il fait son temps dans l'armée puis part s'installer à New York où il va rapidement collaborer avec divers magazines.
C.M. - Man reading a newspaper

De 1961 à 1964, il vit en Grèce, et c'est pendant cette période qu'il rejoint l'agence Magnum dont il deviendra membre à part entière en 1965, dès son retour aux États-Unis.
L'année 1995 voit la publication de son travail en couleur sur les américains, American Color, qui fera l'objet d'une future publication.

Phil Greenwood - Leaf fall (1979) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graveur et aquafortiste gallois Philip Greenwood (b.1943). I...