In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

samedi 3 décembre 2011

Theodore Roosevelt diary
Une image et des mots. Le journal de Théodore Roosevelt à la page du jeudi 14 février 1884.
Ce jour-là, celui qui dix-sept ans plus tard allait devenir  le 26ème président des États-Unis perdait sa mère et son épouse.

À ces mots, Fernanda sentit une brise légère et lumineuse lui arracher les draps des mains et les déplier dans toute leur largeur. Amaranta éprouva comme un frissonnement mystérieux dans les dentelles de ses jupons et voulut s'accrocher au drap pour ne pas tomber, à l'instant où Remedios la Belle commençait à s'élever dans les airs. Ursula, déjà presque aveugle, fut la seule à garder suffisamment de présence d'esprit pour reconnaître la nature de ce vent que rien ne pouvait arrêter, et laissa les draps partir au gré de cette lumière, voyant Remedios la Belle lui faire des signes d'adieu au milieu de l'éblouissant battement des ailes des draps qui montaient avec elle, quittaient avec elle le monde des scarabées et des dahlias, traversaient avec elle les régions de l'air où il était déjà plus de quatre heures de l'après-midi, pour se perdre avec elle dans les hautes sphères où les plus hauts oiseaux de la mémoire ne pourraient eux-mêmes la rejoindre.
Gabriel García Márquez, Cent ans de solitude (1967)
PS1

ICI

dimanche 27 novembre 2011

Lee Cohen - Haïti (2010)
Le vide-grenier du dimanche.
Il y a des murs impensables, comme au delà des sept mers cette chaîne de montagnes fabuleuses qui pour les hindous sépare les mondes visible et invisible, ou comme le mur infinitésimal de Planck qui ceint l'univers et par delà lequel le temps devient imaginaire.
Il y a des murs invisibles, des murs d'airain qui se dressent entre les hommes; ceux de l'incompréhension, du silence, et de l'oubli.
Il y a aussi des murs visibles, fragiles ou épais, des murs aveugles, des murs "qui ont des oreilles"...; des murs domestiques, où nichent le loir et le moineau, qui nous protègent de l'intempérie et soustraient notre intimité au regard d'autrui...
M. Cook - Stone walls

La première photo, de Lee Cohen, montre des livres emprisonnés sous les décombres d’un immeuble après le séisme qui a ravagé Haïti en 2010. La seconde appartient à une série que Mariana Cook a consacrée pendant huit ans aux murs de pierre sèche, et qui vient de faire en juillet dernier chez Damiani l'objet beau livre intitulé Stone Walls – Personal Boundaries.
Mais dans un autre ouvrage, intitulé "Des murs entre les hommes" et paru en 2008, (ed. Documentation Française), c'est de murs politiques que nous parlent Alexandra Novosseloff et Franck Neisse. De ceux qui séparent, qui divisent, qui repoussent : le mur de Berlin, le béton des Peace Lines à Belfast, la barrière électrifiée entre Indiens et Pakistanais au Cachemire, les barbelés dans la zone démilitarisée entre les deux Corées, la ligne verte à Chypre, le mur en Palestine, le mur entre les États-Unis et le Mexique, le mur d'Hadrien entre l'Angleterre et l'Écosse, le mur de Berlin, ou encore la grande Muraille de Chine...
Et pour faire tomber des murs, c'est ICI.

samedi 26 novembre 2011

Otto Dix - Lever de soleil
Une image et des mots. Une oeuvre d'Otto Dix, peintre impitoyable de la guerre, et qui fera l'objet d'une publication.
Les mots sont un extrait du livre de Tim O'Brien, À propos de courage, qui vint d'être traduit et publié en France par Gallmeister.

C'était des durs.
Ils portaient le bagage émotionnel d'hommes qui sont susceptibles de mourir. Le chagrin, la terreur, l'amour, la nostalgie - tout cela était intangible, mais ces choses intangibles avaient leur propre masse et leur gravité spécifique, elles avaient un poids tangible.
[.....]
Et ils rêvaient alors à des oiseaux de liberté.
GP1

ICI

dimanche 20 novembre 2011

P. Smith - Self portrait (1969)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Patti Smith, vue vendredi au Rocher de Palmer, à Bordeaux. Un concert magnifique. 

P.S. - Portrait of Rimbaud
(1973)
I was a wing in heaven blue
soared over the ocean
soared over Spain
and I was free
needed nobody
it was beautiful
it was beautiful


La beauté, écrivait Simone Weil, c'est l'harmonie du hasard et du bien.... (La Pesanteur et la Grâce, 1947).

PS1
ICI


C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...