In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 17 octobre 2010

Cristoforo de Predis - L'Apocalypse (1476)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'enlumineur milanais du Quattrocento Cristoforo de Predis (c.1440-c.1486). Né sourd-muet dans une famille d'artistes, il parvient à se faire un nom malgré son handicap et va mettre son art au service de grandes familles lombardes, dont les Sforza.

C. de Predis - L'Apocalypse (1476)






Sa manière, influencée à ses débuts par les miniaturistes flamands et français comme Philippe de Mazerolles, Jean Hennecart et Jean Colombe, témoigne d’une grande finesse d’exécution et d’une richesse décorative remarquable.
Il a pu découvrir ces influences grâce à l’importation de manuscrits étrangers en Lombardie, mais aussi par la présence d’artistes venus d’autres régions. À ces apports, il associe l’héritage d’enlumineurs italiens, notamment Belbello de Pavie, avec qui il a peut-être été formé.
Les deux illustrations que j'ai choisies font partie des 323 enluminures de son chef-d'oeuvre le Légendaire de Turin, consacré à la vie de saints, de la Vierge et du Christ. Elles figurent dans la partie consacrée à l'Apocalypse.
"La lune et le soleil s'assombriront, les étoiles tomberont et tout sera à l'opposé de ce qu'il était. [.....] .. et les arbres seront couverts de sang."
MR1

ICI

dimanche 10 octobre 2010

Mark Power - Cracovie (2006)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe britannique Mark Power (b.1959), membre de la prestigieuse agence Magnum.
Photographe à la frontière du documentaire et de l’interprétation artistique, intéressé par les grands bouleversements sociaux et urbains, Mark Power s’attache à révéler la poésie cachée des espaces ordinaires. Son projet "26 Different Endings" par exemple, qui a fait l'objet d'un beau livre, met en lumière des paysages en mutation, souvent délaissés, des périphéries de Londres.

M. Power - Cracovie (2009)
Les clichés présentés aujourd'hui, quant à eux, font partie de sa série "The sound of two songs", un projet documentaire qu'il entreprend en Pologne en 2004, année de l'entrée de ce pays dans l'Union européenne.
L'agence Magnum avait alors commissionné dix de ses photographes pour documenter les dix pays qui rejoignaient l'Union cette même année. À propos de son travail, qui s'est prolongé jusqu'en 2010, Mark Power déclarait ceci :
"En tant que travail subjectif, il faut souligner que "The sound of two songs" n'est pas un compte-rendu factuel de ce qu'est la Pologne contemporaine, ou de ce à quoi elle ressemble. Ce serait une tâche impossible, quel que soit le temps passé et le nombre de photos prises. Ceci dit, je crois profondément que cette série deviendra, avec le temps, un document important sur cette période fascinante de l'histoire de ce pays."

EP2
ICI

samedi 9 octobre 2010

Rose Nadau (1947)
Une image et des mots. Un cliché de la photographe bordelaise Rose Nadau (1910-2007)
Que peut-on chercher dans les livres quand on est confronté à l'absurdité du monde ? Des clés pour le comprendre, ou des ailes pour s'en évader ?
Les mots pour accompagner cette image sont extraits de La mémoire des vaincus (1989), de Michel Ragon.

— A quoi ça sert, tous ces bouquins ? demanda Flora d'un air dégoûté.
— Regardez, les enfants, dit Valet. A droite, vous avez les romans et la poésie. A gauche, le social, la politique. D'un côté le rêve, de l'autre côté l'action. Quand vous posséderez les deux, vous pourrez conquérir le monde.
— Allons, Valet, ne t'emballe pas, dit le libraire, Les choses sont plus complexes, Les romans, c'est aussi de l'action sociale et la politique, c'est aussi du rêve.
Quant à conquérir le monde, qu'en ferais-tu ? C'est la conquête de soi-même, qui importe.

dimanche 3 octobre 2010

A.C. Willink - Vue sur une baie (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres du peintre néerlandais Albert Carel Willink (1900–1983), figure singulière de l’art moderne. Formé à Berlin, influencé d’abord par l’expressionnisme et le cubisme, il expérimente aussi l’abstraction sous l’influence de Kandinsky avant de revenir progressivement à la figuration. Son séjour à Paris en 1926 le rapproche du néoclassicisme et il peint alors des sujets classiques tout en conservant une touche cubiste. 

A.C. Willink
Paysage avec statue renversée (1942)
Finalement, dans les années 30, Willink abandonne les expérimentations modernes et trouve peu à peu sa voie dans une peinture hyperréaliste où l’architecture néoclassique, les silhouettes énigmatiques et les ciels d’orage composent un monde étrange. Ses scènes, parfaitement construites, semblent figées dans une attente silencieuse, comme si le temps s’y était arrêté juste avant – ou juste après – un événement. On évoque à son propos l’écho lointain de Piero della Francesca, mais aussi l’influence plus contemporaine de Giorgio de Chirico.
Willink ne peignait pas des rêves, mais le réel tel qu’il peut parfois apparaître : un monde au bord du basculement.
VB1
ICI

LB1 ICI