In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 7 mars 2010

M.C. - Emma Dougherty (1942)

Le vide-grenier du dimanche. À l'occasion de la Journée internationale des femmes, voici deux clichés de l'américaine Marjory Collins (1912-1985).
Celle qui se considérait comme une "rebel looking for a cause" a commencé sa carrière de photojournaliste dans les années 30 à New York.

M.C. - Rock Creek Park (1942)

Elle s'installe à Greenwich Village en 1935, et c'est là qu'elle va suivre de façon informelle l'enseignement de Ralph Steiner et assister aux conférences de la Photo League ; puis, à la fin de la décennie, son nom ira s'ajouter à la liste des grands photographes qui ont travaillé pour la fameuse Farm Security Administration (FSA).
En 1941, elle rejoint l'équipe de photographes de Roy Stryker au US Office of War Information, pour lequel elle va documenter la vie des citoyens ordinaires et leur engagement dans l'effort de guerre américain ; les plus de 3000 clichés qu'à ce titre elle a pris en 1942 et 1943 sont aujourd'hui conservés à la Bibliothèque du Congrès.
Après la Seconde guerre mondiale, Marjory Collins travaille comme photographe indépendante et voyage à travers les États-Unis, en Europe et en Afrique ; la majeure partie de ses clichés et négatifs seront détruits par son mari lors de son divorce en 1950.
Durant les années 50 et 60, elle s'implique dans des causes sociales et politiques, contre la guerre au Vietnam, pour les droits civiques et les mouvements féministes. Mise à la retraite par le Journal of Public Health auquel elle collabore, elle crée et anime, de 1971 à 1976, le journal féministe Prime Time.
"Ageism and sexism hit me hard four years ago when I found myself out of a job and forced to go on welfare to have an operation. I became so angry I started Prime Time, a journal for and by older women."

samedi 6 mars 2010

Walt Disney - Mary Poppins (1964)
Une image et des mots.
À deux jours de la Journée internationale de la femme, une image de ce chef d'oeuvre de poésie et d'humour que nous a offert Walt Disney en 1964 avec son adaptation du roman de Pamela Travers.
Et pour aller avec, un extrait de l'ouvrage du sociologue Pierre Bourdieu, La domination masculine (1998).

En fait, il n'est pas exagéré de comparer la masculinité à une noblesse. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer la logique, bien connue des kabyles, du double standard, comme disent les anglo-saxons, qui instaure une dissymétrie radicale dans l'évaluation des activités masculines et féminines. Outre que l'homme ne peut sans déroger s'abaisser à certaines tâches socialement désignées comme inférieures (entre autres raisons parce qu'il est exclu qu'il puisse les accomplir), les mêmes tâches peuvent être nobles et difficiles, quand elles sont réalisées par des hommes, ou insignifiantes et imperceptibles, faciles et futiles, quand elles sont accomplies par des femmes ; comme le rappelle la différence qui sépare le cuisinier de la cuisinière, le couturier de la couturière, il suffit que les hommes s'emparent de tâches réputées féminines et les accomplissent hors de la sphère privée pour qu'elles se trouvent par là même ennoblies et transfigurées.
AB2
ICI

dimanche 28 février 2010

A.L. - The Tron Steeple, Glasgow (1927)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'écossais Andrew Law (1873-1967). Une bourse de la Glasgow School of Art, où il recevait l'enseignement de Francis Newbery, lui permit en 1896 de passer six mois à Paris, pour y prendre des cours à l'académie Delécluse, et y suivre l'enseignement de l'américain Robert Henri (lui-même élève de Bouguereau).

A.L. - Waterloo Street, Kilmarnock

Portraitiste réputé, qui travaillait beaucoup sur commande, il s'est aussi attaché à peindre les rues et les environs de Kilmarnock, la petite ville du nord-ouest de l'Écosse où il a grandi et étudié avant de partir à la Glasgow School of Art.
Très discret, autant que modeste, Andrew Law n'a pratiquement jamais exposé en dehors de Glasgow, et il a été décrit comme "one of the Scotland's unsung heroes of the art world."

dimanche 21 février 2010

D. Stock - James Dean (1955)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Dennis Stock (1928-2010), membre depuis 1951 de la prestigieuse agence Magnum.
Connu pour ses reportages sur le monde du jazz et ses portraits de James Dean, à qui le liait une étroite amitié, Dennis Stock a abondamment documenté l'esprit de contestation qui soufflait sur la Californie hippie de la fin des des années 60.

D. Stock - San Diego Coastline (1968)

J'ai eu le privilège de voir une grande partie de la vie à travers mes objectifs, faisant de ce voyage une expérience éclairée. J'ai principalement mis l'accent sur les réactions positives au comportement humain, et sur une profonde attirance pour la beauté de la nature.

samedi 20 février 2010

Ignacio de Loyola - Exercitia Spiritualia
(1676)
Une image et des mots. L'image est une gravure extraite des Exercices spirituels (1676), de Ignacio de Loyola.
Les mots sont un passage de La main (1967), du philosophe Jean Brun.

Ainsi en va-t-il de chacun de nos gestes, la main qui les accomplit met notre signature indélébile au coeur de ce qui nous entoure, car, chaque fois, nous pouvons provoquer chez autrui la blessure qui le ronge ou lui apporter le message qui le sauve.
Une main qui se tend ne s'immisce pas impunément dans la chaîne des êtres ; elle se charge du poids de ce qu'elle vient d'inscrire à tout jamais dans la trame du temps.

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...