In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 4 mai 2008

Charles Levier - Vase à la fenêtre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre franco-américain Charles Levier (1920-2003). Il a dix-sept ans lorsqu'il intègre à Paris l'École nationale des Arts Décoratifs, mais ses études sont interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Engagé en Afrique du Nord, il met à profit sa maîtrise de l’anglais pour devenir agent de liaison entre l’Armée française et l’OSS américain. À la fin du conflit, il choisit de ne pas reprendre ses études et installe son atelier aux États-Unis, tout en conservant des liens étroits avec la France. Sa première exposition personnelle a lieu en 1949 à la galerie Constantine de Lyon, suivie d'une deuxième l’année suivante, à Los Angeles, qui aura un succès retentissant.

Charles Levier - Sans titre

En 1955, il se fait remarquer par un prestigieux galeriste newyorkais, le Dr. Lilienfeld, qui va jouer un rôle clé dans l’établissement de sa renommée auprès de nombreux collectionneurs. Levier expose aussi à Paris, mais c’est principalement aux États-Unis qu’il connaît la célébrité, porté par l’enthousiasme du public et des élites. Cette popularité outre-Atlantique contraste avec l’accueil plus réservé en France, où son style figuratif - qui emprunte au cubisme sans perdre de sa lisibilité -, et empreint d’un optimisme délicat influencé par le cinéma hollywoodien, se heurte à l’avant-gardisme abstrait prôné par la critique officielle.

PG1
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samedi 3 mai 2008

W. Reed - Shoeing a horse (1921)

Une image et des mots. Pour célébrer la Fête du travail, j'ai choisi ce beau cliché du photographe écossais William Reed. J'ai toujours admiré ceux qui travaillent de leurs mains, en partie parce que j'assimile le travail manuel au travail bien fait, ce qui bien sûr est abusif...
Le poème, Le forgeron, est de Émile Verhaeren.

Sur la route, près des labours,
le forgeron énorme et gourd,
depuis les temps déjà si vieux, que fument
les émeutes du fer et des aciers sur son enclume,
martèle, étrangement, près des flammes intenses,
à grands coups pleins, les pâles lames
immenses de la patience.

Il n'y a pas de cafard, disait Cioran, qui résiste au travail manuel.

dimanche 27 avril 2008

L. Wyczółkowski - Printemps, atelier de l'artiste (1933)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, une aquarelle et un pastel, du peintre et illustrateur polonais Leon Wyczólkowski (1852-1936), figure du mouvement moderniste Jeune PologneCe mouvement qui embrassait tous les arts et les érigeait au rang de valeur suprême - l'art pour l'art -, prit son nom d'une série d'articles publiée dans un journal de Cracovie par l'écrivain et critique Artur Górski.

Leon Wyczółkowski - Anémones (1909)






Leon Wyczólkowski fut le principal représentant du réalisme polonais durant l'entre-deux-guerres.
Dans un premier temps, son travail artistique s'est concentré sur la peinture historique, avec une attention scrupuleuse portée au réalisme documentaire. Mais un voyage à Paris marque un tournant dans sa carrière, et il délaisse peu à peu ce style pour adopter des techniques inspirées des impressionnistes français, et se consacrer à la peinture de paysages, de nus et de scènes pastorales...
Voici un fauteuil où l'on aimerait s'asseoir, pour sentir par la fenêtre large ouverte la brise du printemps chargée du parfum des arbres en fleurs. Here, where the world is quiet; here, where all trouble seems dead winds' and spent waves' riot, in doubtful dreams of dreams, écrivait Swinburne.
DB1

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dimanche 20 avril 2008

A.F. - Statue of Liberty at night (1950)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Andreas Feininger (1906-1999), né à Paris de parents américains.
Il est le fils du peintre Lyonel Feininger, associé au mouvement Bauhaus, et cet héritage artistique aura sur son travail une influence significative. Après avoir étudié l'ébénisterie et l'architecture, il commence sa carrière de photographe en 1930 et émigre aux États-Unis en 1939 où il va collaborer notamment avec les magazines Life et Fortune. Il s'y distingue par ses photographies de gratte-ciel, de ponts, et d'autres éléments d'architecture industrielle caractérisés par des formes géométriques fortes aux angles et aux perspectives spectaculaires, avec des contrastes appuyés.

A. Feininger
Route 66, Seligman, Arizona
(1953)
The true tragedy of photography is the fact that all too often it fails to capture the reality of the world, because the photographer is more interested in the picture than in the reality.
Animé par de fortes préoccupations sociales, Andreas Feininger fut l'un des membres de l'influente Photo League, à New York, un groupe de photographes amateurs et professionnels dont faisaient partie d'autres grands noms comme Paul Strand et Ralph Steiner. Socialement engagés, ces photographes souhaitaient utiliser leur art pour sensibiliser l'opinion aux problèmes sociaux et politiques de l'époque, la pauvreté, et les discriminations. À ce titre, les membres de cette association se retrouvèrent dans le viseur du FBI pendant la seconde Red Scare, celle des années 50, et A. Feininger vint s'installer en Europe où il travailla jusqu'à sa disparition en 1999.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...