Villeglé - L'alphabet de la guerrilla (1983) |
Les mots sont de Babouillec :
«Je suis Babouillec très déclarée sans parole. Seule enfermée dans l’alcôve systémique, nourricière souterraine de la lassitude du silence, j’ai cassé les limites muettes et mon cerveau a décodé votre parole symbolique : l’écriture».
«Je suis Babouillec très déclarée sans parole. Seule enfermée dans l’alcôve systémique, nourricière souterraine de la lassitude du silence, j’ai cassé les limites muettes et mon cerveau a décodé votre parole symbolique : l’écriture».
Et ailleurs...:
«Vingt
fois sur le métier je remets l'ouvrage d'être en vie dans une carapace pénétrée
par le mystère de la fabrique de nos petites vies usées par ce combat stérile
de l'appartenance. J'ai rebroussé chemin pour me raconter.
J'appartiens à une
espèce en voie d'apparition, dépourvue du sens social sécuritaire, bannissant
les codes interrompant les accès aux mystères de la vie. Une espèce fantaisiste
où règne un désordre tonitruant. Équipée de codes indéfinissables brouillant
les radars des formats en tout genre, j'appartiens à cette espèce étrange qui
ne rentre nulle part, qui ouvre la passerelle des impossibles en torturant les
repères sociaux. J'observe sans relâche les codes d'appartenance et je défie
les pièges à la pensée.» [.....] «Je suis arrivée dans ce jeu de quilles comme
un boulet de canon, tête la première, pas de corps aligné, des neurones
survoltés, une euphorie sensorielle sans limites. Les oreilles stand-by à la
jacasserie humaine, les mains et les pieds sens dessus dessous, les yeux dans
les yeux de moi-même.».
Hélène Nicolas, dite "Babouillec", est
autiste et ne parle pas; elle a publié Algorithme éponyme chez
Rivages.