In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 4 avril 2010

Zurbarán - Christ en croix (1627)
Le vide-grenier du dimanche. Que dire en deux lignes, et que montrer en deux oeuvres, de Francisco de Zurbarán à qui j'aimerais consacrer tout ce blog.
Ce Christ en croix est celui qui est conservé à l'Art Institute of Chicago; Zurbarán l'a peint pour le monastère San Pablo de Séville.
Le Christ est seul, conformément à l'esprit (et à la lettre) de la Contre-Réforme qui prévaut alors; il est hors du temps et de l'espace.
Si l'on veut comparer cette crucifixion au calvaire ensanglanté de Velásquez - l'autre géant du Siècle d'or espagnol et son ami fidèle - conservé au Prado, la croix de Zurbarán est ici en bois mal dégrossi, la couronne d'épines - sur un visage à la beauté apaisée -, est moins visible, le corps du Christ est moins raide, il s'affaisse naturellement - la tête reposant sur son épaule droite - et la tension sur les bras fait remonter sa cage thoracique.... La tenue du corps est magistrale, et la densité de cette représentation est pour moi inégalée.

Zurbarán - Agnus Dei (c.1635)

Pour l'accompagner, un autre visage du Christ : une des six versions de son Agnus Dei qui, si l'on s'en tient à un simple regard naturaliste, égale ou surpasse en virtuosité les plus grands peintres animaliers. Qui ne voudrait pas poser une main consolatrice sur l'agneau résigné de Zurbarán?

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