In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 25 septembre 2022

C.G. Carus - Femme au balcon (1824)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre romantique allemand Carl Gustav Carus (1789-1869), déjà publié en juillet 2015.
Figure clé de son époque, Carus était aussi médecin, naturaliste, psychologue, et il n'a jamais dissocié ses intérêts pour la médecine et les sciences naturelles de sa vision artistique dans sa quête pour capturer l’essence de la nature et l’unité entre le monde physique et spirituel.
En médecine, il est surtout connu pour ses contributions en anatomie et en gynécologie ; il a enseigné à l’Université de Leipzig et fut nommé médecin de la cour de Saxe, où il a notamment exercé des fonctions de conseiller auprès de la royauté. Carus est également pionnier en psychologie, publiant des ouvrages sur la psychologie de l’inconscient, un domaine dans lequel il influencera plus tard Carl Jung.
La clé de la connaissance de la nature de l'âme est à chercher dans le règne de l'inconscient, écrit-il en 1846 dans Psyché, histoire du développement de l'âme humaine.

C.G.C. - Chênes en bord de mer (1835)
Sur le plan artistique, Carus est proche du peintre Caspar David Friedrich, avec qui il partage une vision mystique et contemplative de la nature. Son art révèle une profonde fascination pour les paysages, en particulier les montagnes et les forêts, souvent baignées de lumière crépusculaire.
Il cherchait à représenter l'infini et l'invisible dans la nature, et ses œuvres, moins connues que celles de Friedrich, sont toutefois essentielles pour comprendre l’approche romantique du paysage. Quels sentiments s’emparent de toi lorsque gravissant le sommet des montagnes, tu contemples de là-haut la longue suite des collines, le cours des fleuves et le spectacle glorieux qui s’ouvre devant toi ? — tu te recueilles dans le silence, tu te perds toi-même dans l’infinité de l’espace, tu sens le calme limpide et la pureté envahir ton être, tu oublies ton moi.
Carus a aussi écrit plusieurs essais philosophiques et esthétiques, où il explore la relation entre l’art, la nature et la psychologie humaine. Pour lui l’art était donc, au même titre que les sciences naturelles, un moyen de pénétrer les vérités cachées de l’univers.

samedi 24 septembre 2022

Sebastian B. - We'll leave the light on for you
Une image et des mots. Une photo de Sebastian B., et quelques lignes de Jacques Dupin, extraites de Gravir (1963).

Quand marcher devient impossible, c'est le pied qui éclate, non le chemin. On vous a trompés. La lumière est simple. Et les collines proches.
Si par mégarde cette nuit je heurte votre porte, n'ouvrez pas. N'ouvrez pas encore. Votre absence de visage est ma seule obscurité.

ML1
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dimanche 18 septembre 2022

L.D. - Chapelle de Rosslyn (1824)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe Louis Daguerre (1787-1851). Il fut, avec l'invention en 1839 du daguerréotype que lui inspirèrent les travaux de Niepce, un des grands pionniers de la photographie, cette brève complicité, disait John Stuart Mill, entre la prévoyance et le hasard

L.D. - Bd du Temple, Paris (1838)

Son procédé marque une avancée révolutionnaire dans l'histoire de la photographie et permet la capture permanente d'images sur des plaques d’argent recouvertes d'une fine couche d'halogénure d'argent, après exposition à la lumière.
Il semble que Daguerre ait voulu, après la mort de son associé Niepce, s'attribuer la paternité de l'invention, mais la vérité finit par être rétablie.

dimanche 11 septembre 2022

Don Hogan Charles - Untitled
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe afro-américain Don Hogan Charles (1938-2017), célèbre pour ses images percutantes de la culture, des mouvements sociaux et de la vie urbaine aux États-Unis, particulièrement dans les années 1960 et 1970.

Don Hogan Charles
A view of 100th St. and Park Avenue

Premier photographe noir embauché par le New York Times, Charles est surtout connu pour ses photographies iconiques liées aux droits civiques et à la vie urbaine newyorkaise.
Ses clichés, empreints de réalisme social et d'une forte sensibilité aux luttes et aux défis des communautés afro-américaines, contribuent aujourd'hui à la documentation des mouvements pour les droits civiques et sont toujours exposés et étudiés pour leur impact historique et artistique.

dimanche 4 septembre 2022

Montserrat Gudiol - Lovers (1970)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste catalane espagnole Montserrat Gudiol (1933-2015) auteur d'une œuvre empreinte d'une grande sensibilité par laquelle elle explorait principalement des thèmes de la solitude, du silence et de l'intériorité humaine.
Née à Barcelone, elle est issue d'une famille de restaurateurs d'art, ce qui a profondément influencé son approche artistique dès ses débuts. Autodidacte, elle s'est distinguée par un style figuratif, marqué par des formes épurées, des figures éthérées et une palette subtile de tons doux. Les œuvres de Gudiol représentent souvent des portraits de femmes et des figures isolées, fatiguées et pensives, et comme fondues dans les espaces oniriques et mystérieux d'arrière-plans indistincts.

M.G. - Sans titre (1970)

Loin des approches avant-gardistes de son époque, elle s'est orientée vers une esthétique plus intime et personnelle, évoquant la fragilité et l’émotion avec une grande délicatesse dans sa recherche de l'âme humaine.
Première femme admise à l'Académie Royale Catalane des Beaux-Arts, elle fut aussi la première artiste à recevoir la Creu de Sant Jordi, une des plus hautes distinctions décernées en Catalogne. Montserrat Gudiol laisse derrière elle un héritage artistique qui continue de toucher par la profondeur et la simplicité de son art.
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samedi 3 septembre 2022

Ando Fuchs - Untitled (2017)
Une image et des mots. Aujourd'hui l'image est un cliché de Ando Fuchs et les mots sont extraits du Magicien d'Oz, de Franck Baum, adapté au cinéma en 1939 par Victor Fleming.

"If we walk far enough, says Dorothy, we shall sometime come to someplace"
(Si nous marchons assez loin, dit Dorothée, un jour on arrivera quelque part)....  
Chez Godot ?