In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 13 avril 2025

C.D. F. - Femme à la fenêtre (1822)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'allemand Caspar David Friedrich (1774-1840). Né sur les rives de la Baltique, alors sous domination suédoise, il grandit dans un environnement empreint de piété luthérienne, et est marqué dès l’enfance par plusieurs deuils familiaux. Ces pertes précoces, combinées à une profonde intériorité, vont nourrir une œuvre où la solitude, le silence et la quête spirituelle occupent une place centrale.
Formé à l’Académie de Copenhague, il s’imprègne du néoclassicisme et va s'imposer dès le début du XIXe siècle comme l’un des principaux représentants du romantisme allemand ; il ne s’agit plus de représenter la nature de manière fidèle, mais d’en faire le miroir d’un état d’âme :
" le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu'il voit en face de lui, mais aussi ce qu'il voit en lui.".
Cet homme, disait de lui le sculpteur David d'Angers, a découvert le tragique du paysage.
C.D. F. - Le soir (1821)

Et les paysages de Caspar Friedrich - étendues enneigées, montagnes brumeuses, ruines gothiques ou silhouettes solitaires face à la mer -, ne sont pas de simples décors. Ils sont une confrontation entre l’homme, souvent de dos (le fameux "Rückenfigur"), et l’infini. 
Peu soucieux des modes, Friedrich reste à l’écart des cercles officiels et son style, jugé trop sombre ou passéiste au fil du siècle, va tomber progressivement dans l’oubli après sa mort en 1840. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle, puis le XXe, pour qu’il soit redécouvert par les symbolistes, les expressionnistes, et plus tard les surréalistes.

dimanche 25 septembre 2022

C.G. Carus - Femme au balcon (1824)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Carl Gustav Carus (1789-1869), déjà publié ici en juillet 2015. Figure essentielle du romantisme allemand, Carus fut à la fois peintre, médecin, naturaliste et psychologue. Il n’a jamais dissocié ses recherches scientifiques de sa quête artistique : chez lui, l’observation du vivant et la contemplation du monde obéissent à un même élan, celui de saisir l’unité du physique et du spirituel.
Médecin de la cour de Saxe et professeur à l’Université de Leipzig, il s’est illustré par ses travaux en anatomie et en gynécologie, mais aussi comme pionnier de la psychologie de l’inconscient - un domaine où il influencera plus tard Carl Jung.
« La clé de la connaissance de la nature de l’âme est à chercher dans le règne de l’inconscient », écrit-il en 1846 dans Psyché, histoire du développement de l’âme humaine..

C.G.C. - Chênes en bord de mer (1835)
Proche de Caspar David Friedrich, Carus partage avec lui une vision mystique et contemplative de la nature. Ses paysages, parfois baignés d’une lumière crépusculaire, traduisent une fascination pour l’infini et pour l’invisible qui se manifeste dans les formes du monde.
« Quels sentiments s’emparent de toi lorsque, gravissant le sommet des montagnes, tu contemples la longue suite des collines et le cours des fleuves ? » écrivait-il. « Tu te recueilles dans le silence, tu te perds toi-même dans l’infinité de l’espace, tu sens la pureté envahir ton être, tu oublies ton moi. »
Carus voyait dans l’art, tout comme dans la science, un chemin vers les vérités cachées de l’univers ; ses toiles, moins célèbres que celles de Friedrich, n’en sont pas moins essentielles pour comprendre la profondeur spirituelle du paysage romantique.

Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...