In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 28 novembre 2021

Speedy Graphito - Carte d'artiste
(2021)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du graphiste Olivier Rizzo (b.1961), aka Speedy Graphito, déjà présenté ici le 14 février 2015, jour de la Saint Valentin.
Formé à l ESAIG de Paris (École supérieure des arts et industries graphiques, plus connue sous le nom d'École Estienne), il se situe au point d'articulation entre le mouvement de la figuration libre - illustré par des artistes tels que Combas en France ou Haring et Basquiat aux États-Unis -, et le Street Art des années 80.

Speedy Graphito
Délaissant ses diablotins emblématiques, Dédé le démon ou son personnage fétiche Lapinture (à gauche), Speedy Graphito rend aujourd'hui hommage à ses modèles (Van Gogh, Mondrian, ou comme ici, Hokusai) en revisitant joyeusement leurs oeuvres. "La constante, c'est le détournement".
Quand il confronte l'art des "Grands Maîtres" aux images de la culture populaire urbaine, des figures iconiques qui imprègnent notre mémoire collective consciente ou inconsciente, celui qui se définit comme un "DJ des arts plastiques" interroge profondément, en le réinventant, notre monde consumériste et ses représentations.
Pour en savoir plus sur lui et sur son oeuvre, c'est ICI.

samedi 27 novembre 2021

a/u
Une image et des mots. Montaigne, qui a vécu à une époque de grandes découvertes, était lui-même un grand voyageur qui a sillonné l'Europe. 
Il voulait, disait-il, frotter sa cervelle contre celle d'autrui, et c'est à lui que l'on attribue l'adage bien connu selon lequel les voyages forment la jeunesse.

Dans sa Vie des philosophes illustres, Diogène Laërce évoque Anacharsis, "voyageur sauvage poli par les moeurs étrangères", qui se serait "défait" de sa barbarie en fréquentant les Athéniens. 
Du philosophe Scythe, issu d'un peuple de cavaliers nomades qui dominait les steppes eurasiennes entre le VIIe siècle av. J.-C. et la fin de l'Antiquité, il rapporte ces paroles :
Moi je suis venu au pays des Grecs pour être instruit de leurs coutumes et de leurs pratiques. L'or, je n'en ai aucun besoin ; il me suffit de retourner chez les Scythes en homme meilleur.

Quant à Goethe, il nous dit : Veux-tu vivre heureux? Voyage avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir.

dimanche 21 novembre 2021

Eugenia Loli - The other side
Le vide-grenier du dimanche. Je me rends compte que je n'ai bizarrement encore accordé dans ce blog aucune place au collage, qui est une forme d'expression artistique que j'aime pourtant beaucoup depuis toujours ; depuis en fait que je l'ai découverte avec Jacques Prévert dans ma prime adolescence. Alors en voici deux de l'artiste grecque Eugenia Loli (b.1973), déjà présentée ici en mai 2015 et en mars 2016, et qui revisite avec ses collages surréalistes et rétro-futuristes pleins d'une poésie teintée d'humour les images vintage des années 50. 
Après une carrière dans l'industrie technologique en Californie, elle s'est tournée vers la création artistique, où elle a rapidement gagné en popularité avec des œuvres qui mélangent des éléments vintage avec des thèmes contemporains pour créer des scènes semblant appartenir au rêve ou à des réalités parallèles.

E.Loli - Let me get that for you
Ces tableaux intrigants, qui explorent la condition et la psyché humaines, elle les compose en incorporant des images d'époque, des scènes de science-fiction et des symboles populaires piochés dans des magazines, des livres et des photographies anciennes. Ses collages sont souvent interprétés comme des commentaires sur la société moderne, l'individualité, et les dimensions intérieures de la réalité humaine. Le premier fait partie de sa série Reportaz, le second de la série Oh, l'amour !
Eugenia Loli cite comme ses principales influences Julien Pacaud ICI et Kieron Cropper ICI ; et pour découvrir son travail à elle, c'est ICI.
EL1

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dimanche 14 novembre 2021

John Bulmer - Manchester (1976)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photo-reporter anglais John Bulmer (b.1938), pionnier de la photo couleur britannique déjà présenté ici en octobre 2015.
Dans un entretien de décembre 2020 au magazine britannique Art Dependence, à propos de sa proximité avec les personnages photographiés :

Perhaps it was the influence of Cartier-Bresson, but I'd always been attracted to pictures that included people in their environment. My work as a news photographer has probably encouraged me to go in closer and get to the heart of the matter.

J. Bulmer - Manchester (1976)
Et sur ses autres influences :
Cartier-Bresson's pictures were full of humanity as well as capturing a decisive moment, Bill Brandt had a more built-in power, Larry Burrows raised the level of news photography to art.

dimanche 7 novembre 2021

T.B. Kennington - Orphans (1885)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglais Thomas Benjamin Kennington (1856-1916), renommé pour ses œuvres réalistes et sociales, particulièrement celles qui abordent la pauvreté et les difficultés de la classe ouvrière dans l'Angleterre victorienne. Né à Grimsby, dans le Lincolnshire, Kennington a étudié l'art à l'École des Beaux-Arts de South Kensington (maintenant le Royal College of Art) et a poursuivi sa formation à l'Académie Julian à Paris où il a suivi l'enseignement de William Bouguereau. 

T.B.K. - Homeless (1890)
Ainsi, influencé à la fois par la tradition réaliste et la peinture académique européenne, Kennington réalise des œuvres poignantes qui se distinguent par leur approche empathique et leur attention méticuleuse aux détails, mettant en avant des thèmes sociaux tout en respectant une esthétique académique et soignée. Elles sont porteuses d'un puissant message humaniste, et dépeignent souvent les conditions de vie difficiles des démunis, comme dans ce tableau Homeless (1885), où il montre une femme et son enfant dans la froidure et la misère.
En 1886, Thomas Kennington a été l'un des fondateurs de la New English Art Club (NEAC), un collectif artistique alternatif qui offrait une plateforme différente de la Royal Academy pour les artistes souhaitant exposer leurs œuvres.

KA2
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samedi 6 novembre 2021

Gérard Exupéry - Leave

Une image et des mots. Je ne me souviens pas avoir déjà rêvé que j'étais en train de lire. 
Ça m'est donc arrivé pour la première fois une nuit de la semaine dernière et dans mon rêve je lisais un texte de Stevenson - qui, si j'écrivais moi-même serait un de mes modèles -, en revenant sans cesse sur les deux mêmes phrases : "Le dehors guérit" et "Là où je reste je ne suis pas chez moi". La première est bien de lui, mais la seconde sort de nulle part... 
C'est en voyant cette photo de Gérard Exupéry - déjà présenté ici en septembre 2011 - que je repense aujourd'hui à ce drôle de rêve. Et pour aller avec, voici quelques lignes extraites d'une nouvelle de Jack London (qui, si j'écrivais moi-même etc... etc...), La piste des soleils (1905).

... et dès ce jour-là j'acquis une grande sagesse. Une grande lumière se fit et je vis clair, et je compris que ce n'était pas pour l'argent qu'un homme doit vivre mais pour un bonheur qu'aucun homme ne peut donner, ni acheter, ni vendre, et qui est au-delà de la valeur de tout l'or du monde.

LB4
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