In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 26 août 2018

Ernst Haas - Last D.P. boat (1950)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe austro-américain Ernst Haas (1921-1986), déjà présenté ici en octobre 2011.

E.H. - White Sands, New Mexico
(1952)

La première photographie donne à voir le dernier D.P. boat (Displaced Persons boat) à son arrivée à Ellis Island en 1950.
En vertu de la loi sur les personnes déplacées (le Displaced Persons Act de 1948) signée par le Président Truman pour permettre après la guerre leur accueil aux États-Unis, des milliers de réfugiés européens, Polonais, Lituaniens, Tchèques..., pour beaucoup des Ostarbeiter - des travailleurs d'Europe de l'Est qui avaient été employés dans les usines et les fermes allemandes -, ou des survivants des camps de concentration, ont ainsi embarqué pour un Nouveau Monde.
CH1

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dimanche 19 août 2018

William M. Chase - Meditation (1886)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre impressionniste américain William Merritt Chase (1849-1916), membre de la Ten American Painters, une association de dix peintres démissionnaires de la Society of American Artists dont ils désapprouvent le mercantilisme (pour en savoir plus, c'est ICI).
Son goût pour la peinture se révèle très tôt, et il commence à l'étudier pendant son adolescence à Indianapolis auprès de deux portraitistes et peintres paysagistes locaux, Jacob Cox et Barton Hays.

W. M. Chase - A city park (1887)
Après une très brève expérience professionnelle dans la marine marchande, à l'âge de 19 ans, ses deux professeurs lui conseillent de partir pour New York poursuivre ses études artistiques. Il s'y installe en 1869 et devient d'abord l'élève du portraitiste Joseph Oriel Eaton, avant de s'inscrire à la National Academy of Design pour y suivre l'enseignement de Lemuel Wilmarth, lui-même ancien élève du français Jean-Léon Gérôme et fondateur de la Art Students League of New York.
Il voyagera ensuite en Europe, pour étudier à l'Académie des beaux-arts de Munich ; il y deviendra ami avec son compatriote portraitiste Frank Duveneck, avec qui il voyagera en Italie avant de retourner définitivement aux États-Unis.
William Merritt Chase rejoindra ainsi les rangs des nombreux peintres américains qui auront apporté l'influence de l'impressionnisme français sur la scène artistique newyorkaise ; il deviendra à son tour un des professeurs les plus réputés et respectés, comptant parmi ses élèves de futures grandes figures de la peinture américaine comme Edward Hopper, Georgia O'Keeffe, Charles Sheeler, et Rockwell Kent.
Ce beau pastel, Méditation, est un portrait de son épouse.

RW3
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samedi 18 août 2018

(A/U)
Une image et des mots. Une photo de l'abbé Fouré (1839-1910) qui pendant près de quatorze ans, jusque trois ans avant sa mort, a sculpté plusieurs centaines de figures dans les rochers surplombant la mer malouine.

(A/U)



"Les rochers ! Tous les monstres de la mer semblent s'être pétrifiés au bas de la falaise.
Tous les rêves que l'imagination peut enfanter sont concrétisés là en d'épaisses et terribles formes.
Il y a là des membres de géants épars, des torses, des épaules, des jambes, des chevilles.
.."
Paul Gadenne, Feuille détachée (1934).
AP3
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dimanche 12 août 2018

R. Dufy - Promenade des Anglais (1928)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, à l'aquarelle et au pastel, de Raoul Dufy (1877-1953). La première, à Nice, est une vue sur la Baie des Anges depuis le tournant de la Promenade des Anglais. La seconde, une oeuvre de jeunesse, est au Havre, la ville natale et la ville de coeur du peintre. C'est là qu'à partir de 1893 il va commencer son apprentissage de la peinture, aux cours du soir que dispense Charles Lhullier à l'École municipale des beaux-arts ; il y rencontre Othon Friesz avec qui il nouera une indéfectible amitié et avec qui il partagera plus tard un atelier à Montmartre. Une bourse lui permettra en effet d'entrer en 1900 à l'École des beaux-arts de Paris, à l'atelier de Léon Bonnat où il retrouvera son ami.

R.D. - L'estacade à Sainte-Adresse
(1902)

D'abord influencé par Eugène Boudin (voir publication de juillet 2017) et l'impressionnisme, il découvre ensuite Signac, Matisse et le fauvisme, puis Cézanne ; et peu à peu la couleur va prévaloir, jusqu'à se désolidariser du trait, déborder du dessin en "flaques juxtaposées", comme on peut le voir sur l'oeuvre ci-dessus.
"Une silhouette est un mouvement, non une forme. [...] Manier des couleurs et des lignes, n'est-ce pas une vraie diplomatie, car la vraie difficulté c'est justement d'accorder tout cela".

dimanche 5 août 2018

Bruce Gilden - série Lost and found (1979)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Bruce Gilden (b.1946).
Natif de New York, où il vit encore aujourd'hui, il fait des études de sociologie à l'Université de Pennsylvanie. C'est le film Blow-Up, d'Antonioni (1968) qui le pousse à acheter son premier appareil photo et à s'inscrire aux cours du soir de la School of Visual Arts de New York. 

B.G. - série Lost and found (1978)

If you can smell the street by looking at the photo, then it's a street photograph.
La photographie de Gilden est réputée sans concessions, brute et souvent rugueuse, avec le recours fréquent au flash pour éclairer ses sujets de manière directe et parfois peu flatteuse. Son style audacieux et parfois controversé a pu susciter des discussions sur l'éthique de la photographie de rue.

TI1
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samedi 4 août 2018

Guy Rose - Carmel shore (1919)
Une image et des mots. "Carmel shore" (1919) est une toile du peintre impressionniste américain Guy Rose (1867-1925), ami de Claude Monet. 
Je l'ai choisie pour illustrer ces vers de la poétesse américaine (d'origine anglaise) Denise Levertov (1923-1997):

The sea’s repeated gesture

Stroking its blue shore
throughout the night, patient, patient,
determined rhetoric that never
persuades, the rocks unwilling
to be pebbles, nights and days and
centuries passing before the pebbles
dwindle to join the sand, the sand itself
at last barring the sea’s way
into the land, an island
forming from the silt. Yet still
all this night and all
the nights of our life the sea
stoking its blue shore,
patient, patient.


Denise Levertov

***

Le geste répété de la mer

Caressant son rivage bleu
tout au long de la nuit, patiente, patiente,
rhétorique entêtée qui jamais
ne persuade, les rochers ne voulant pas
être galets, les nuits et les jours et
les siècles s’écoulant avant que les galets
ne soient réduits en sable, le sable
enfin barrant le chemin de la mer
à l’intérieur des terres, une île
se formant du limon. Néanmoins
cette nuit toute entière et toutes
les nuits de notre vie la mer
caressant son rivage bleu,
patiente, patiente.
HP3

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JP4 ICI