In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 26 mars 2017

Peter Gerdehag - The horseman (2014)

Le vide-grenier du dimanche. 
Deux clichés du photographe et cinéaste documentariste suédois Peter Gerdehag (b.1953), qui a consacré sa carrière à témoigner des modes de vie traditionnels menacés de disparition et à magnifier la beauté brute et poétique de la nature suédoise. Depuis plus de quarante ans, Gerdehag mêle photographie et documentaire pour offrir un regard d’une rare authenticité sur des existences singulières, souvent en marge de la modernité.

P. G. - Britt Georgsson (2011)
Ces deux images sont issues de ses œuvres les plus emblématiques : The Horseman (2006), qui suit le quotidien d’un fermier solitaire vivant avec ses trois chevaux ardennais à Raskog, dans les montagnes du sud de la Suède, et Women with Cows (2011), récit tendre et pudique de deux sœurs âgées perpétuant la traite manuelle des vaches. Ce dernier film, véritable phénomène national, est devenu le documentaire le plus vu au cinéma en Suède depuis trente ans. On y partage la vie de Britt Georgsson, 79 ans, qui élève ses douze vaches dans sa ferme, et de sa cadette Inge, restée dans un petit village voisin. Chacune s'accroche à ce qu'elle chérit le plus au monde, Britt à ses vaches, et Inge à sa soeur.

ES2

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dimanche 19 mars 2017

M. Borgeaud - La chambre blanche (1924)
Le vide-grenier du dimanche. Deux toiles de Marius Borgeaud (1861-1924), peintre post-impressionniste suisse de Lausanne, dont la carrière, tardive mais marquante, s’est articulée entre Paris et la Bretagne.
Issu d’une famille bourgeoise vaudoise, Borgeaud ne se tourne vers la peinture qu’à l’âge de 40 ans, après une décennie d’errances financières. En effet, ce n'est qu'après avoir pendant dix ans dilapidé dans la vie parisienne la fortune léguée par son père en 1889 - une décennie qui va se conclure par une cure de désintoxication au bord du lac de Constance -, que Marius Borgeaud consacre sa vie à la peinture. Il étudie alors assidûment à l'Académie Humbert à Paris (1901–1903), où il fréquente les milieux artistiques suisses et parisiens.
M. Borgeaud - Les amis

Marius Borgeaud laissera derrière lui une oeuvre à la fois intimiste et réaliste, peu montrée de son vivant, parfois perçue comme naïve mais qui refuse le pittoresque pour s’ancrer dans la vie ordinaire...
"Il a cherché auprès d'une humanité populaire, humble et rustique le dépaysement nécessaire à tant d'artistes, les milieux et les êtres les plus étrangers à ce qu'il était lui -même de par ses origines sociales, son éducation...[.....] ... À tout bien considérer, que l'on ait pu confondre l'homme et son oeuvre dit mieux que tous les éloges à quelle exactitude d'expression l'artiste était parvenu. Il était difficile de faire plus vrai."
Georges Peillex, Marius Borgeaud, éditions Pierre Cailler, Genève 1962.
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samedi 18 mars 2017

Joey Skaggs - Le Portofess (1992)
Une image et des mots. L'image, c'est ce cliché du prankster américain Joey Skaggs (b.1945) se rendant en 1992 à la convention nationale démocrate.
Il s'y rend avec son confessionnal mobile, le Portofess, pour recueillir les confessions des politiciens.
Les mots sont d'Arrabal, extraits de sa pièce Le cimetière des voitures.

Dila. - Mais à quoi ça va-t-il nous servir d'être bons ?
Emanou. - Eh bien quand on est bon (il récite comme s'il avait appris une leçon par coeur), on ressent une grande joie intérieure, née de la paix de l'esprit dont on jouit lorsqu'on se voit semblable à l'image idéale de l'homme.
Dila, enthousiaste. - Tu le dis de mieux en mieux.
Emanou, fier. - Oui, je n'ai pas à me plaindre. je l'ai appris par coeur.
Dila. - Tu es rudement intelligent, toi : tu sais tout.
Emanou. - Pas tout, mais presque tout. Du moins les choses importantes, et toujours par coeur.
Dila. - Moi je crois que tu as en toi quelque chose de pas ordinaire... (Un temps.) Dis-moi un peu pour voir, tout ce que tu sais.
Emanou. - Eh bien je sais... à quoi ça sert d'être bon... Je sais jouer de la trompette... Je sais les mois de l'année sans en oublier un...
Dila. - Non ?
Emanou. - Si... je sais encore combien vaut chaque billet de banque... je sais les jours de la semaine par coeur aussi...
Dila. - Tu es merveilleux ! Et tu sais aussi penser et tout démontrer comme les gens importants ?
Emanou. - Oui, pour ça j'ai une méthode spéciale. Dis-moi de te démontrer ce qu'il y a de plus difficile.
Dila. - Démontre-moi que les girafes montent en ascenseur.
Emanou. - Les girafes montent en ascenseur parce qu'elles montent en ascenseur.
Dila, enthousiaste. - Comme c'est clair !
Emanou. - Je démontre tout aussi aisément.
Dila. - Tu es vraiment fort. (Un temps.) Et si je te demande de démontrer le contraire : que les girafes ne montent pas en ascenseur.
Emanou. - Ça serait encore plus facile : je n'aurais qu'à faire la même démonstration, mais à l'envers.
Dila. - Oh ! très bien ! Tu sais tout. Je te le dis : tu dois avoir quelque chose en toi, ou bien tu dois être le fils... (elle montre le ciel et dit gauchement)... de quelqu'un... de quelqu'un, disons, de très haut placé.

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dimanche 12 mars 2017

C. Manos - série American color 2 (2010)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain d'origine grecque Constantine Manos (b.1934), membre de l'agence Magnum depuis 1965, et déjà présenté ici en octobre 2012 avec deux de ses clichés en noir & blanc. J'évoquais alors son travail en couleur avec notamment ses deux séries American colors dont voici deux illustrations.

CM. - série American colors 2
Try not to take pictures which simply show what something looks like. By the way you put the elements on an image together in a frame, show us something we have never seen before and will never see again.
Ses clichés font partie des collections permanentes du MoMa à New York, du Museum of Fine Arts de Boston, de l'Art Institute de Chicago, et de la BNF à Paris...
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dimanche 5 mars 2017

A.M. - Son Altesse la femme
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Adrien Moreau (1843-1906), peintre et illustrateur spécialisé dans la peinture de genre et d'histoire. Né à Troyes, il se forme à Paris auprès de Léon Cogniet, puis d’Isidore Pils et d’Henri Lehmann à l’École des Beaux-Arts. Moreau s’impose rapidement par ses scènes raffinées, souvent inspirées du XVIIIᵉ siècle : élégantes en robes à paniers, musiciens, promeneurs dans des jardins, ou intérieurs délicatement reconstitués. Son style se distingue par une minutie apportée aux costumes et aux décors, et par un goût prononcé pour l’anecdote pittoresque. Dans cette veine historiciste et séduisante, il rencontre un grand succès auprès des collectionneurs de la Belle Époque, en France comme à l’étranger. Illustrateur recherché, il collabore à de nombreuses éditions d’auteurs classiques et contemporains : Hugo, Musset, Daudet, Balzac, Anatole France ou encore Voltaire. Son sens du détail et de la narration visuelle se prêtait à merveille à l’accompagnement du texte littéraire.

A. Moreau - Le ferry
Partout où l'homme a dégradé la femme, il s'est dégradé lui-même, écrivait le philosophe Charles Fourier (1772-1837), fondateur de l'École sociétaire et concepteur du phalanstère. À l'approche de la Journée internationale de la femme, j'ai choisi de montrer une aquarelle réalisée par Moreau pour "Son Altesse la femme", un livre publié en 1885 par Octave Uzanne, homme de lettre féminolâtre et - pour la petite histoire -, jeune frère de Joseph Uzanne, membre du club des Hydropathes
Adrien Moreau nous rappelle combien l’art a souvent servi de miroir aux représentations sociales et aux imaginaires liés au féminin. En contemplant ses œuvres, entre reconstitution historique et rêverie poétique, on mesure sa capacité à capter l’élégance et la dignité de ses personnages féminins. Et si son regard demeure celui d’un peintre de la Belle Époque, il nous transmet, à sa manière, une invitation à célébrer la beauté, la présence et la force silencieuse des femmes.
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samedi 4 mars 2017

Life Magazine
Une image et des mots. L'image, cette photo d'une petite "gymnaste" dont j'ignore l'auteur, parue dans Life Magazine.
Les mots sont du philosophe Michel Serres, extraits de ses Variations sur le corps (1999).

"Nul professeur assis ne m'apprit le travail productif, le seul qui vaille, alors que mes maîtres de gymnastique, mes entraîneurs et, plus tard, mes guides en ont inscrit les conditions dans mes muscles et mes os. Ils enseignent ce que peut le corps. [.....] Quelque activité à laquelle on se livre, le corps demeure le support de l'intuition, de la mémoire, du savoir, du travail et surtout de l'invention.
Une procédure machinale peut remplacer n'importe quelle opération de l'entendement, jamais les actes du corps
."
TK1
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