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Z. D. - Lotus and mandarin ducks (1947) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du chinois Zhang Daqian (1899-1983), figure majeure de la peinture chinoise du XXe siècle, dont la trajectoire singulière mêle érudition classique, virtuosité technique et audace moderne. À la fois peintre, calligraphe, copiste et voyageur infatigable, Zhang Daqian incarne un pont entre la tradition millénaire de la peinture lettrée et les bouleversements esthétiques du siècle. Formé très jeune à la peinture classique, il étudie notamment les grands maîtres des époques Tang, Song et Ming, dont il copie les œuvres avec une maîtrise qui le rend célèbre dans tout le monde sinophone.
La première oeuvre, une encre sur papier estimée à deux millions de dollars US, s'est vendue cette année dix fois plus cher chez Sotheby's Hong Kong, et Zhang Daqian détrône Picasso au rang des artistes les mieux cotés.
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Z. D. - Mount Emei (c.1950) |
À Picasso justement, avec qui il échange à propos du grand Qi Baishi, Zhang Daqian dit ceci... " C'est que voyez-vous le pinceau chinois est très différent du pinceau occidental. Il peut être aussi bien souple que ferme, s'imbiber d'une immense ou d'une infime quantité d'eau, en restant toujours extrêmement maniable sur le papier. C'est uniquement grâce à lui que l'artiste peut composer ses peintures en tirant parti des cinq teintes de l'encre de Chine : le sec (jiao), le concentré (nong), l'épais (zhong), le clair (dan), le dilué (qing). Bien utilisées, ces cinq nuances peuvent à elles seules représenter toutes les matières, les couleurs, les lumières de ce monde..."
Le sujet du second tableau, le Mont Emei, dans la province du Sichuan, est la plus haute des quatre montagnes sacrées du bouddhisme en Chine. Elle est traditionnellement considérée comme bodhimanda, lieu de l'éveil.