In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 28 août 2011

F. Horvat - Boxing boys, London (1955)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'inclassable et passionnant Frank Horvat (b.1928), dont j'ai déjà publié une photographie en octobre 2009.
C'est sa rencontre avec Cartier-Bresson qui sera déterminante dans l'affirmation de sa vocation : "Je n'ai pris aucune photo sans avoir été influencé par Henri Cartier-Bresson", disait-il.
Son style, marqué par une grande liberté de composition et une attention aux instants furtifs, révolutionne la photographie de mode en y insufflant un naturalisme proche du reportage ; le cliché publié en 2009 en est une illustration.
Frank Horvat
Ladies of the Salvation Army, London
(1959)

Mais aujourd'hui, c'est le Frank Horvat photojournaliste que j'ai choisi de présenter, avec ces deux photos qui illustrent de belles valeurs : le courage, la combativité, le fair-play, et le souci d'autrui.
Une bonne photo, c'est une photo que l'on ne peut pas refaire. [...] Une photo doit être imprévisible, et tout ce qu'il y a dedans doit être nécessaire.
RM1

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dimanche 21 août 2011

Z. D. - Lotus and mandarin ducks
(1947)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du chinois Zhang Daqian (1899-1983), figure majeure de la peinture chinoise du XXe siècle, dont la trajectoire singulière mêle érudition classique, virtuosité technique et audace moderne. À la fois peintre, calligraphe, copiste et voyageur infatigable, Zhang Daqian incarne un pont entre la tradition millénaire de la peinture lettrée et les bouleversements esthétiques du siècle. Formé très jeune à la peinture classique, il étudie notamment les grands maîtres des époques Tang, Song et Ming, dont il copie les œuvres avec une maîtrise qui le rend célèbre dans tout le monde sinophone.
La première oeuvre, une encre sur papier estimée à deux millions de dollars US,  s'est vendue cette année dix fois plus cher chez Sotheby's Hong Kong, et Zhang Daqian détrône Picasso au rang des artistes les mieux cotés.
Z. D. - Mount Emei (c.1950)

À Picasso justement, avec qui il échange à propos du grand Qi Baishi, Zhang Daqian dit ceci... " C'est que voyez-vous le pinceau chinois est très différent du pinceau occidental. Il peut être aussi bien souple que ferme, s'imbiber d'une immense ou d'une infime quantité d'eau, en restant toujours extrêmement maniable sur le papier. C'est uniquement grâce à lui que l'artiste peut composer ses peintures en tirant parti des cinq teintes de l'encre de Chine : le sec (jiao), le concentré (nong), l'épais (zhong), le clair (dan), le dilué (qing). Bien utilisées, ces cinq nuances peuvent à elles seules représenter toutes les matières, les couleurs, les lumières de ce monde..."
Le sujet du second tableau, le Mont Emei, dans la province du Sichuan, est la plus haute des quatre montagnes sacrées du bouddhisme en Chine. Elle est traditionnellement considérée comme bodhimanda, lieu de l'éveil.
BI2

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samedi 20 août 2011

F. Woodman - House # 3, Rhode Island  (1976)
Une image et des mots. Naissance des fantômes...., un cliché de la photographe américaine Francesca Woodman (1958-1981), et quelques lignes extraites de la nouvelle Les nuits blanches (1848), de Dostoïevski. 

Et vous vous demandez vous-même : Où sont passés tes rêves ? Et vous hochez la tête et vous vous dites : Comme les années s'envolent vite ! Et vous vous demandez encore : Qu'as-tu fait de tes années ? Où as-tu enterré la meilleure part de toi ?  As-tu vécu ou non ? Attention, vous dites-vous, attention, tout sur terre s'éteint.

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dimanche 14 août 2011

C.C.C - Lady with a bouquet (Snowballs)
(1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Charles Courtney Curran (1861-1942), figure raffinée de l’impressionnisme américain, dont la sensibilité élégante s’exprime surtout dans ses représentations de figures féminines en plein air.
À l'âge de 20 ans il entreprend ses études artistiques à la McMicken School, qui deviendra la Fine Arts Academy of Cincinnati ; études qu'il poursuit à New York à la National Academy of Design et à l'Art Students League.
C.C.Curran - Lotus lilies (1888)

Fin 1888, jeune marié et désireux de parfaire son apprentissage, il part pour deux ans à Paris où il sera - à l'Académie Julian -, l'élève de Benjamin-Constant et de Jules Joseph Lefebvre, et où il va s’imprégner de l’impressionnisme français et du symbolisme fin-de-siècle. Charles Curran a peint de nombreuses scènes dans les Catskills, notamment à Cragsmoor, une colonie d’artistes où il a passé une grande partie de sa carrière.
J'aime beaucoup l'atmosphère de sérénité et d’élégance qui se dégage de ses tableaux ; et la délicatesse avec laquelle il exprime la beauté fugitive du quotidien et de la nature.

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dimanche 7 août 2011

S. Weiner - A boy and his dog, NYC (1945)

Le vide-grenier du dimanche. D'origine polonaise Sandra Weiner (b.1921) arrive aux États-Unis en 1928. En 1940, elle y rencontre à la Photo League le photographe Dan Weiner - de qui elle sera l'assistante et qui va lui donner son nom. C'est lui qui avec Paul Strandt va l'initier à la photographie.

S.W. - Clothes lines, NYC (1942)
Bien que n'ayant pas atteint un niveau de notoriété comparable à celui de son mari - que je présenterai ultérieurement -, elle était une photographe accomplie. 
Son travail s'intéressait à la figure humaine, et elle est particulièrement reconnue pour ses séries en noir et blanc centrées sur les enfants des quartiers populaires de Manhattan dans les années 1940 : moments de jeu dans les terrains vagues, rires et regards pleins de vie. À travers ces images, Weiner n’expose pas la misère mais la ténacité, la joie fragile, cette énergie naïve portée par l’enfance - comme dans sa série autour du jeune garçon nommé Mickey dans l’East 26th Street, qui est devenue une référence du documentaire intime et empathique. L'oeuvre de Sandra Weiner constitue l'un des des témoignages les plus touchants sur New York pendant et juste après la guerre.

samedi 6 août 2011

Bo Bartlett - For Matthew Shepard (2006)
Une image et des mots. Un tableau du moderniste américain Bo Bartlett (b.1955).
Et, pour aller avec, quelques vers extraits de la huitième des Élégies de Duino, de Rainer Maria Rilke.

Wer hat uns also umgedreht, das wir,
was wir auch tun, in jener Haltung sind
von einem, welcher fortgeht? Wie er auf
dem letzten Hügel, der ihm ganz sein Tal
noch einmal zeigt, sich wendet, anhält, weilt,
so leben wir und nehmen immer Abschied.

***
Qui nous a ainsi retournés, pour que,
quoi que nous fassions, nous soyons dans la position
d'un qui s'en va? Comme lui, sur
la dernière colline qui lui fait voir sa vallée tout entière
une fois encore, se retourne, s'arrête, tarde,
ainsi nous autres vivons-nous, sans cesser de faire nos adieux.
SE2

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