In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 30 janvier 2011

Lee Falk - Le Fantôme
Le vide-grenier du dimanche. Comme l'an dernier, la clôture du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême me donne l'occasion d'évoquer une oeuvre pour moi mémorable.

Lee Falk - Mandrake

Cette fois-ci, deux beaux souvenirs d'enfance, deux créations de l'américain Lee Falk (1911-1999), "Le Fantôme du Bengale", et "Mandrake le Magicien".
CS1
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dimanche 23 janvier 2011

F.O. Larson - Cars under streetlights (1958)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe amateur américain Frank Oscar Larson (1896-1964), dont l’œuvre est restée méconnue jusqu’à sa redécouverte au début des années 2000.
Fils d'immigrants suédois arrivés à New York dans les années 1890, il sert durant la Première guerre mondiale, puis fait carrière jusqu'à sa retraite en 1960 comme employé dans une banque du Queens.

F.O.L - Alleyway with bookstore (1958)







Mais toute sa vie Frank Larson s'adonne à la photographie, et à partir des années 50 il s'y investit avec passion, consacrant ses week-ends à arpenter avec son Rolleiflex les rues de Manhattan, du Bronx et du Queens. Il va ainsi abondamment documenter, avec une sensibilité proche de celle des grands photographes humanistes, le New York populaire de ces années-là : China Town, Hell's Kitchen, The Bowery...
C'était aussi l'époque d'Elvis, et de l'émergence du mouvement pour les droits civiques.

MO1
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samedi 22 janvier 2011

Eero Järnefelt - Winter sun

Une image est des mots. Un tableau du Finlandais Eero Järnefelt (1863-1937), qui a suivi à l'Académie Julian l'enseignement de Jules-Bastien Lepage.
Pour aller avec, voici quelques lignes de Jean-Christophe (1904), le roman monumental de Romain Rolland.

Gottfried lui montra le soleil, qui paraissait dans l'horizon rouge et glacé.
- Sois pieux devant le jour qui se lève. Ne pense pas à ce qui sera dans un an, dans dix ans. Pense à aujourd'hui. Laisse tes théories. Toutes les théories, vois-tu, sont mauvaises, sont sottes, font le mal. Ne violente pas la vie. Vis aujourd'hui. Sois pieux envers chaque jour. Aime-le, respecte-le, ne le flétris pas surtout, ne l'empêche pas de fleurir. Aime-le, même quand il est gris et triste, comme aujourd'hui. Ne t'inquiète pas. Vois. C'est l'hiver maintenant. Tout dort. La bonne terre se réveillera. Il n'y a qu'à être une bonne terre, et patiente comme elle. Sois pieux. Attends. Si tu es bon, tout ira bien. Si tu ne l'es pas, si tu es faible, si tu ne réussis pas, eh bien, il faut encore être heureux ainsi. C'est sans doute que tu ne peux davantage. Alors, pourquoi vouloir plus ? Pourquoi te chagriner de ce que tu ne peux pas faire ? Il faut faire ce qu'on peut ...
[.....] Un héros, c'est celui qui fait ce qu'il peut. Les autres ne le font pas.

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dimanche 16 janvier 2011

J.H. - Mira calligraphiae monumenta
(c.1591)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'enlumineur et peintre flamand Joris (Georg) Hoefnagel (1542-c.1600), issu d'une famille très fortunée de diamantaires anversois.
Ce n'est pas sans importance, car c'est pour lui la chance de découvrir l' Europe, de recevoir une bonne éducation et d'acquérir une culture générale propres à développer chez lui une grande curiosité intellectuelle. Après l'idéal antique de l'homme sage, l'idéal médiéval de l'homme de vertu, l'époque va cultiver un nouvel idéal, celui de l'homme de savoir : c'est l'honnête homme du XVIIème siècle.

J. Hoefnagel - Varsovia (1572)
La première illustration est une planche du Mira calligraphiae monumenta, un ouvrage de calligraphie élaboré en 1591 par le secrétaire de Ferdinand 1er. 
C'est lorsque le livre passera aux mains de l'empereur Rodolphe II qu'il sera demandé à Hoefnagel de l'illustrer.
Ici, une châtaigne, deux cerises, et une belle nigelle de Damas, appelée aussi Cheveux de Vénus (et que les anglo-saxons nomment joliment love-in-a-mist).
La seconde est une des illustrations du Civitates orbis terrarum (Les cités du monde), un atlas de 480 villes réalisé en 1572 par le chanoine de Cologne, Georg Braun. Je profite de la représentation, en vignette, de membres de la noblesse polonaise, pour rappeler que c'est précisément à cette époque que le trône de Pologne cesse d'être héréditaire; ce sont les nobles qui désormais vont élire le roi par élection directe, et il n'existait alors nulle part ailleurs de monarchie aussi démocratique.
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dimanche 9 janvier 2011

J.C.- Tobacco Road, Ovens Valley (1956)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'australien Jeff Carter (1928-2010), photographe, écrivain et cinéaste autodidacte, dont le travail documente avec acuité la vie des milieux ruraux et ouvriers de son pays. celle des anonymes et des pauvres.
Né à Sydney, il quitte l’école tôt et à partir des années 50 il parcourt l’Australie en stop, en accumulant les petits boulots et les rencontres qui nourriront toute son œuvre.

J.C - The dreamer, Starvation Bore
(1963)


Pendant des décennies,  il photographie les mineurs, les pêcheurs, les travailleurs agricoles, mais aussi les communautés aborigènes, souvent ignorées ou marginalisées à l’époque. Parfois, il vit parmi les personnes qu’il photographie, afin de mieux comprendre leur mode de vie et les réalités de la vie rurale et ouvrière australienne.
"Ceux qui produisent la laine, la viande, et les récoltes sont ceux qui ont mis l'Australie debout. J'en suis venu naturellement à photographier les travailleurs; je ne suis pas intéressé par les gens riches et célèbres". Son approche humaniste et son engagement pour une photographie réaliste, proches du photojournalisme social, rendent visible la dignité des gens simples et la rudesse des paysages australiens. Cet attachement profond à cette Australie authentique et sans artifice font de lui une figure majeure de la photographie documentaire de son pays.
JJ1

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dimanche 2 janvier 2011

Koho Shoda - Lac Biwa (1910)
Le vide-grenier du dimanche. Deux gravures sur bois du peintre et graveur japonais Koho Shoda (1871-1946), un représentant du mouvement Shin-hanga - où l'artiste se consacre exclusivement à son dessin, laissant à d'autres artisans le soin de la gravure et de l'impression. On sait peu de choses sur sa biographie précise, ce qui est relativement courant pour certains artistes de cette période.
K. S. - Mer au clair de lune
(1910)

Le style shin hanga, initié par l’éditeur Watanabe Shōzaburō, mêle esthétisme traditionnel japonais et influences occidentales, notamment dans le traitement de la perspective et de l’ombre.
La nature y est idéalisée, toujours empreinte d'une poésie mélancolique et silencieuse ; la nuit, la neige ou la pluie, sont des éléments prédominants dans les oeuvres de ce courant où prévaut toujours - plutôt que les thèmes populaires traditionnels -, une atmosphère d'une grande profondeur. Les âmes, disait Alfred de Vigny, ont leur monde.
PG1

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samedi 1 janvier 2011

K.Capek - Rossum's Universal Robots
(BBC 1938)
Une image et des mots. Une scène de l'adaptation pour la BBC, en 1938, de la pièce de science-fiction de Karel Capek : R.U.R. (Rossum's Universal Robots).

Les mots sont un extrait de Le paysan polonais en Europe et en Amérique. Récit de vie d'un migrant, un gros ouvrage publié par le sociologue américain William Thomas et le philosophe d'origine polonaise Florian Znaniecki entre 1918 et 1920.

« L’évolution personnelle est toujours une lutte entre l’individu et la société – lutte pour l’expression de soi de la part de l’individu, lutte pour sa soumission de la part de la société –, et c’est tout au long de cette lutte que la personnalité – non pas en tant qu’enseignant statique mais en tant qu’ensemble dynamique d’activités en constante évolution –, se manifeste et se construit. »
Thomas avance que les comportements humains sont dictés par la perception qu'a l'homme de la réalité, et non par la réalité elle-même. Cela rejoint une idée exprimée je crois dans le Talmud, selon laquelle nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont, mais telles que nous sommes. Le sociologue complète cette réflexion avec sa formule : « If men define situations as real, they are real in their consequences » (Si les hommes définissent des situations comme réelles, alors elles sont réelles dans leurs conséquences).
JP1

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Meilleurs voeux !

NY4 ICI