In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 27 juillet 2008

Anders Zorn - Notre pain quotidien (1886)
Le vide-grenier du dimanche.
Deux œuvres du peintre, graveur et photographe Anders Zorn (1860–1920), l’autre géant de la peinture suédoise avec Carl Larsson, à qui il écrivait : « La chose la plus importante en peinture est d’avoir le sentiment. Si vous ne l’avez pas, toutes les connaissances du monde ne vous serviront à rien. »
Né à Mora, dans la région de Dalarna, Zorn garde toute sa vie un lien fort avec ses origines. Formé à l’Académie royale des Beaux-Arts de Stockholm, puis brièvement à l’École des Beaux-Arts de Paris, il s’impose d’abord comme un prodige de l’aquarelle. Le réalisme suédois, très en vogue à la fin du XIXe siècle, nourrit ses premières toiles : scènes rurales, portraits paysans, gestes du quotidien, où Zorn se révèle dans une veine quasi méditative, attaché à ses racines, attentif à la dignité simple des siens.

Anders Zorn - Le fournil (1889)
Quand, dans les années 1880, il séjourne à Paris, au cœur de l’effervescence impressionniste, il y découvre une peinture plus libre, plus fluide. Manet l’influence, notamment dans sa manière de traiter la lumière. Comme beaucoup d’artistes de l’époque, il est également fasciné par l’art japonais. Anders Zorn devient ensuite un graveur accompli, admirateur de Rembrandt, influencé aussi par Félix Bracquemond, grand passeur de l’estampe japonaise en France. À cela s’ajoute une importante production photographique, et même quelques sculptures. Une œuvre multiple, donc, sur laquelle je reviendrai sans doute.

samedi 26 juillet 2008

Harold Pierce Cazneaux
Une image et des mots. L'image est un cliché du photographe pictorialiste australien Harold Pierce Cazneaux (1878-1953), présenté ici au mois de janvier dernier. 
Les mots pour l'accompagner sont de l'américain Cormac McCarthy, extraits de son roman "De si jolis chevaux", traduit et publié chez Actes Sud en 1993.

"Il pensait que dans la beauté du monde il y avait un secret qui était caché. Il pensait que pour que batte le coeur du monde il y avait un prix terrible à payer et que la souffrance du monde et sa beauté évoluaient l'une par rapport à l'autre selon des principes de justices divergents et que dans cet abyssal déficit de sang des multitudes pourrait être le prix finalement exigé pour la vision d'une seule fleur."
JB1

ICI

dimanche 20 juillet 2008

A.B. - The Rocky Mountains, Lander's Peak
(1863)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Albert Bierstadt (1830–1902), né en Allemagne et émigré aux États-Unis dans son enfance. Il est l’un des peintres emblématiques de l’école de l'Hudson et du courant plus large de la peinture de paysage américaine du XIXe siècle. Formé à Düsseldorf, en Allemagne, où il assimile la rigueur du dessin académique et l’héritage romantique, il transpose cette esthétique à la grandeur des paysages américains.

A.B. - Storm clouds (c.1880)
Bierstadt se distingue par ses représentations spectaculaires de l’Ouest américain, qu’il découvre au cours d’expéditions menées dans les années 1860. Il y peint en virtuose des scènes grandioses - vallées embrumées, cimes enneigées, lacs aux reflets irréels -, des tableaux qui ne relèvent pas du simple naturalisme mais visent à susciter l’émerveillement, à exalter la beauté et la majesté d’un territoire alors encore largement inexploré par l'Amérique urbaine. On y retrouve une dimension quasi mystique, voire patriotique, qui a contribué à forger une mythologie visuelle du continent. Certains ont critiqué son goût du sublime et ses effets parfois jugés trop emphatiques, mais Albert Bierstadt n’en reste pas moins une figure majeure de la peinture américaine, à la croisée du romantisme européen et de l’imaginaire national. Ses œuvres, souvent de très grand format, témoignent d’un moment où l’art s’empare de la nature pour en faire le miroir d’une vision idéalisée du progrès et de la destinée américaine. "The continual slaughter of native species must be halted before all is lost. The magnificent beauty of the natural world is a manifestation of the mysterious natural laws that will be forever obscured from us."

AG1

ICI

dimanche 13 juillet 2008

Antanas Sutkus - Irena (1959)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Antanas Sutkus (b.1939). figure essentielle de la photographie lituanienne et plus largement d’une forme d’humanisme visuel de l’après-guerre. 
Après avoir étudié au Vilnius Art Institute, il commence à travailler comme photographe indépendant dans les années 1960.
Dès lors, dans l’URSS des années 1960 à 1980, à rebours de l’imagerie officielle, Sutkus va patiemment construire une œuvre discrète consacrée à la vie quotidienne en Lituanie. Son objectif ne visait ni les manifestations, ni les symboles du régime : il préférait les visages d’enfants, les vieux assis sur des bancs, les passants dans la lumière d’été..., autant de scènes simples, mais chargées de gravité et de poésie.
I'm not interested in the exotic or the erotic. I'm interested in the humanI do not photograph for the sake of photography, I photograph for the sake of people.
A. Sutkus

Considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands photographes de l'ex Union soviétique, il fut le cofondateur de la Société lituanienne d'art photographique et l'auteur de nombreux livres sur la Lituanie et les pays du bloc de l'Est.
Son travail a été fortement marqué par la photographie humaniste, ce courant majoritairement français né au milieu du 20ème siècle, en partie en réponse aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale mais aussi en lien avec les profondes difficultés économiques de l'immédiat après-guerre. Parmi ses influences, Antanas Sutkus cite Henri Cartier-Bresson, W. Eugene Smith, et Robert Capa, mais aussi des représentants de la peinture et de la poésie lithuaniennes.

TI1
ICI

dimanche 6 juillet 2008

W. G. - Chant des hirondelles (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Wu Guanzhong (1919-2010), né dans la province côtière de Jiangsu. Considéré comme l'un des plus grands peintres chinois contemporains, il a su réconcilier la tradition millénaire de la peinture à l'encre avec les recherches modernes venues d'Occident.
Après des études d'ingénieur, il entre aux Beaux-Arts de Hangzhou, où il suit l'enseignement du grand Lin Fengmian, pionnier du dialogue entre arts chinois et occidentaux. En 1947, il part pour Paris et se forme à l'École nationale supérieure des beaux-arts, où il découvre Braque, Cézanne, Utrillo, Van Gogh.

Wu Guanzhong - Rizières (nd)
Dès lors, Wu Guanzhong passe sa vie à bâtir un pont entre deux mondes : celui de la calligraphie et de la peinture de paysage classique chinoise, et celui de l'abstraction lyrique et du modernisme européen.
Il disait : « La beauté est l’âme de l’art, l’émotion est son sang », et toute son œuvre semble tendre vers cet équilibre fragile, où le trait calligraphique ouvre les paysages familiers à l'abstraction. En montrant que la modernité pouvait s’ancrer dans des racines anciennes sans les renier, Wu Guanzhong a ouvert une voie nouvelle pour l’art chinois du XXᵉ siècle. Revenu en Chine en 1950, il ne cessera jamais de produire, malgré la condamnation de son travail par la Révolution culturelle.

samedi 5 juillet 2008

Tanja Jeremić
Une image et des mots. Les rêves que fait le ciel, disait je crois à peu près Chesterton à propos des nuages...

... et nous voilà lancés dans des rêveries sans fin. Nous les contemplons avec une sorte de vertige, comme si leur flottement avait le pouvoir de nous faire perdre l'équilibre, et leurs formes étranges et capricieuses évoquent des souvenirs enfouis au plus profond de notre être.
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu (1913-1927)

L'image est de l'artiste serbe Tanja Jeremić.

René Maltête -  La majorité Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français René Maltête (1930-2000). Né à Lamballe en Bre...