In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 27 décembre 2015

Haddon Sundblom - Coca-Cola Santa (1920s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'illustrateur américain d'origine scandinave Haddon Sundblom (1899-1976). Il a, comme le grand illustrateur Howard Terpning (qui sera d'ailleurs son apprenti, voir publication du 4 octobre dernier), suivi l'enseignement de l'American Academy of Art de Chicago.

H. S. - Shaw-Barton pin-up
En s'appuyant sur les caractéristiques établies par Thomas Nast (voir décembre 2014), c'est lui qui pour répondre à une commande de la firme Coca-Cola, établira dans les années 20 la désormais célébrissime image d'un Santa Claus vêtu de rouge, rieur et rondouillard, à l'allure de grand-père infiniment doux.
On peut donc dire que Haddon Sundblom, qui le dessinera pendant plus de 30 ans, est le père de la figure emblématique d'un Père Noël aujourd'hui indissociable de l'imaginaire collectif mondial.
Il fut aussi une influence majeure pour beaucoup de grands illustrateurs - sur qui je reviendrai sans doute -, spécialisés dans une autre image emblématique de la culture populaire américaine, la pin-up.

dimanche 20 décembre 2015

R. Varo - Exploration des sources de l'Orénoque
(1959)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste surréaliste espagnole, d'origine catalane, Remedios Varo (1908-1963).  Mariée en 1930 au peintre anarchiste Eduardo Lizarraga, elle rencontre en 1936 Benjamin Péret venu combattre sur le front de Teruel avec les anarchistes de la colonne Durutti. 

R.Varo - Tailleur pour dames (1957)

Ils vont entretenir une liaison d'une dizaine d'années. Avec lui elle rencontre Breton, Max Ernst, Miró, Leonora Carrington dont elle partage le grand intérêt pour l'occultisme et avec qui elle nouera au Mexique une amitié définitive. C'est là, où en 1941 elle a fui avec Benjamin Peret la France occupée, qu'elle va s'intéresser à la doctrine ésotérique de Gurdjieff - et en particulier à sa théorie de la "quête transformante". C'est là aussi qu'elle va réaliser la plus grande partie d'une oeuvre que son pays d'adoption, pour le centenaire de sa naissance, classera trésor national.

samedi 19 décembre 2015

Bruno Bruni
Une image et des mots. Une sculpture de l'artiste italien Bruno Bruni (b.1935).
Pour aller avec, j'ai pensé à ce passage d'une nouvelle de Thomas Pynchon, Basses-Terres.

Elle fit une petite moue et se mit à pleurer.
- Tu ne veux pas de moi pour femme.
- Le problème, dit Flange, très gêné, c'est que j'en ai déjà une. Enfin, je suis marié.
Elle le regarda, les yeux fixes, comme si elle venait de recevoir un coup de poignard, puis elle éclata en sanglots désordonnés.
- J'ai simplement dit que j'étais marié ; je n'ai pas dit que ça m'était particulièrement agréable.
- Ne sois pas fâché contre moi, Dennis, dit-elle d'une voix plaintive, ne me quitte pas, dis que tu resteras avec moi.
Flange réfléchit un moment.
[.....]
- Oui, c'est entendu, je resterai.
Un petit moment, en tous cas. Elle le regarda avec gravité. Il y avait des vagues couronnées d'écume qui flottaient dans ses yeux. Elle aurait, il le savait, des créatures marines qui croiseraient dans le sous-marin vert de son coeur.

RH1

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dimanche 13 décembre 2015

Tomio Seike - Zoe, Tokyo (1984)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe japonais Tomio Seike (né en 1943), qui n’a jamais cherché à faire grand bruit. Formé à l’Académie photographique du Japon, puis assistant de Shigeo Hayashi au début des années 1970, il passe ensuite quelques années en Angleterre, dans le studio de Sam Haskins. Il y travaille dans la mode, mais sans vraiment s’y installer ; dès 1985, il abandonne ce milieu pour se consacrer à un travail plus personnel, plus libre.
Je l’ai découvert à travers ses clichés de Prague, où l’avait conduit son admiration pour Jan Saudek.

Tomio Seike - Brighton, série Overlook
(2010)
Une de ses premières séries marquantes fut celle qu’il a consacrée à l’artiste américaine Zoe Leonard - évoquée ici en mai dernier -, qu’il suivit entre Tokyo, Londres, New York et Paris. De cette collaboration est née une série de portraits très sobres, attentive à la lumière naturelle, et qui semble vouloir exprimer un monde en retrait, minimaliste et silencieux. Est-ce qu'il serait abusif, en parlant de son travail, de penser au wabi, non pas comme esthétique revendiquée, mais comme une manière d’habiter le vide et le fragile ?
Entre figuration et abstraction, Seike est resté fidèle à la lumière naturelle et au noir et blanc pour ses séries suivantes, ses nus, ses paysages d’eau (waterscapes), ses scènes urbaines désertées. C’est avec la série Overlook, entamée autour de 2010 depuis son appartement de Brighton (dont voici une image), qu’il s’est aventuré vers la couleur.
CB1

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dimanche 6 décembre 2015

Alice Neel - Harlem nocturne (1952)
Le vide-grenier du dimanche. Deux tableaux de l'américaine Alice Neel (1900-1984).
Après ses études secondaires et une expérience professionnelle de trois années dans la fonction publique, elle étudie l'art à la Philadelphia School of Design for Women et néglige l'impressionnisme alors en vogue pour s'intéresser au réalisme de l'Ash Can School.
Après une dépression et une tentative de suicide consécutives à la perte d'un enfant et son divorce d'avec le peintre cubain Carlos Enríquez Gómez, elle retourne en 1931 vivre chez ses parents.

Alice Neel - Cityscape (1934)
De retour à New York elle s'installe à Greenwich Village puis à Spanish Harlem ; elle côtoie des sympathisants du Parti Communiste USA, dont le cinéaste et photographe Sam Brody, qui en est membre. À travers ses portraits de la communauté portoricaine, Alice Neel traduit ses engagements contre les inégalités et pour le féminisme... Art is two things : a search for a road and a search for freedom.
On verra Alice Neel, en 1959, faire une apparition aux côtés d'Allen Ginsberg dans le film beatnik Pull my Daisy, de Robert Frank.

Lectionnaire d'Henri III Une image et des mots. En ce surlendemain de Fête du travail... Ce que veut dire la parabole des ouvriers ...