In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 16 juin 2024

J. Sloan - Hairdresser's window (1907)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain John Sloan (1871-1951), déjà présenté ici en février 2011. Né à Lock Haven, en Pennsylvanie, Sloan grandit à Philadelphie. Très tôt, il manifeste un intérêt pour l’art et commence sa carrière comme illustrateur pour des journaux locaux.
En parallèle, il étudie à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, où il rencontre des artistes comme Robert Henri (voir nov.2010), dont l’appel à un art réaliste et socialement engagé marquera profondément sa démarche.
Au début des années 1900, Sloan s’installe à New York et s’attache à représenter les rues animées, les quartiers populaires, les scènes ordinaires de la vie urbaine.

J.S. - Sixth Ave. Elevated (1928)
Il devient une figure centrale de l’Ash Can School, aux côtés de George Bellows, Everett Shinn et William Glackens — un groupe d’artistes qui rejettent les conventions académiques au profit d’une peinture directe et ancrée dans le réel. Ses toiles, pleines de mouvement et de détails, rendent hommage à la dignité et à la vitalité de la vie quotidienne : des enfants jouant sur les trottoirs, des femmes conversant sur les toits, des ouvriers en chemin vers l’usine. Sloan y conjugue regard social et sens poétique ; il observe sans juger, avec cette humanité tranquille qui donne à ses scènes leur force durable. Il est un artiste clé pour comprendre l’évolution de l’art américain au début du XXe siècle.

dimanche 9 juin 2024

Billy Dihn - Untitled

Le vide grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Billy Dinh (b.1990), originaire de Philadelphie, que j’ai découvert récemment sur les réseaux sociaux, où il est très actif. Enfant, il se passionne pour le dessin et la peinture avant de se tourner, presque par hasard, vers la photographie — d’abord comme moyen de garder des souvenirs, puis comme un véritable mode d’expression.
Inspiré par Saul Leiter (voir déc.2013, déc.2014, fév.2019), Harry Gruyaert (août 2009, août 2015, janv.2023), Fan Ho (mai 2009, août 2016), et les peintures réalistes d’Edward Hopper (juin 2011, sept.2018), Dinh développe un style où se rencontrent observation attentive, sens narratif et lumière cinématographique.
Billy Dihn - Untitled

La plupart de ses images sont prises dans les grandes villes – Inde, Vietnam, Éthiopie ou New York, où il vit désormais – et se distinguent par une maîtrise remarquable des couleurs, des ombres et des reflets. Il lui arrive, dit-il, d’attendre longuement qu’une scène se compose d’elle-même, jusqu’à ce que surgisse l’instant juste. Ce que j’aime dans ses photographies, c’est cet équilibre entre spontanéité et construction, entre hasard - "purgatoire de la causalité", disait Baudrillard - et précision.

dimanche 2 juin 2024

Dale Bissnan - Sea view Crinan
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre écossais Dale Bissnan (b.1985). Je ne sais pas grand chose de cet artiste dont la biographie, sur son site, est plutôt succinte.

D.B. - Road to Caolas (2023)
On y apprend seulement qu’il s’est formé en autodidacte, en étudiant les maîtres, leurs styles et leurs techniques, en particulier ceux du XIXᵉ siècle.
« Le Louvre est le livre où nous apprenons à lire », disait Cézanne, ce qu’allait reprendre Matisse en affirmant que le style vient avec la culture. Bissman illustre bien cette idée : il peint ce qu’il connaît, ce qu’il observe au quotidien, avec une attention au détail qui trahit l’apprentissage attentif de ses prédécesseurs. Il choisit des sujets familiers – Glasgow, la campagne ou les côtes écossaises – et les peint avec précision et sensibilité. Les scènes sont banales en apparence ; mais il s'y révèle un univers discret et vivant, qui retient le regard et invite à la contemplation.
MG1

ICI

samedi 1 juin 2024

Meeting of the Mickey Mouse Club (1930s)
Une image et des mots.
Pour accompagner ce cliché, pris aux États-Unis dans les années 30, quelques lignes de Sophie Scholl, résistante allemande au nazisme. Fondatrice avec son frère Hans du groupe de résistants La Rose blanche, elle est exécutée le 22 février 1943 à l'âge de 21 ans, le même jour que son frère.
Les éditions Tallandier ont publié en 2008 leur correspondance.

Le vrai dommage est causé par ces millions qui veulent simplement "survivre". Les gens honnêtes qui ne demandent qu'à être laissés en paix. Ceux qui ne veulent pas que leur petite vie soit perturbée par quelque chose de plus grand qu'eux-mêmes. Ceux qui n'ont ni camps ni causes. Ceux qui ne prendront pas la mesure de leur propre force, de peur d'être confrontés à leur propre faiblesse. Ceux qui n'aiment pas faire de vagues, ni d'ennemis. Ceux pour qui la liberté, l'honneur, la vérité et les principes ne sont que de la littérature. Ceux qui vivent petit, s'accouplent petit, meurent petit. [...] Si vous ne faites aucun bruit, le croquemitaine ne vous trouvera pas. Mais c'est une illusion, car ils meurent aussi, ces gens qui roulent leur esprit en petites boules pour être en sécurité. En sécurité ?! De quoi ? La vie est toujours au bord de la mort ; les rues étroites mènent au même endroit que les grandes avenues, et une petite bougie se consume comme un flambeau. Je choisis ma propre manière de brûler.
TI3

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Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...