| CC1 |
In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0
samedi 30 mars 2024
dimanche 24 mars 2024
![]() |
| T.F. Klein - Dear stranger (2020) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe mexicaine Tania Franco Klein (b.1990), à qui j’avais déjà consacré une publication en février 2017.
Comme dans ses autres séries, ces images révèlent sa maîtrise du clair-obscur, qu’elle transpose dans un langage contemporain fait de contrastes nets, de lumières artificielles et de couleurs saturées. Ses photographies mettent en scène des personnages féminins figés dans des instants suspendus : chambres d’hôtel impersonnelles, espaces domestiques vides, paysages désolés. La lumière artificielle, les couleurs saturées et les contrastes appuyés renforcent cette impression d’étrangeté et de tension latente.Pour la série Proceed to the route, à laquelle appartiennent ces deux photographies, Tania Franco Klein se met elle-même en scène dans un univers à la fois familier et lointain, traversé de silence et de tension.
Je suis fascinée par ces lieux délaissés par le progrès et la gentrification, qui existent dans une situation intermédiaire de quasi-abandon.[...] Je m'interroge sur la possibilité de quitter le train de la vie, et de se perdre pour la vivre réellement. Mes principaux personnages, ce sont les émotions.
dimanche 17 mars 2024
![]() |
| Albert Edelfelt - Parisienne (1885) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre finlandais Albert Edelfelt (1854-1905), l’une des figures majeures de l’art finlandais à la fin du XIXᵉ siècle. Reconnu pour ses portraits, ses scènes historiques et ses représentations de la vie quotidienne, Edelfelt a contribué à inscrire l’art finlandais dans le contexte européen. Il a étudié à Paris à l’École des Beaux-Arts et dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme à partir de 1874, fréquentant des artistes comme John Singer Sargent (voir juil. 2010 et oct. 2014) ou Henri Gervex (voir mai 2016).
Son travail reflète l’influence du naturalisme de Jules-Bastien Lepage et, malgré sa réserve face à l’impressionnisme, il s’approprie certains aspects modernes de la peinture européenne.
![]() |
| A.E. - La parisienne, Virginie (1883) |
Edelfelt a laissé de nombreux portraits célèbres, comme celui de Louis Pasteur ou des membres de la famille impériale russe, mais il est aussi connu pour ses tableaux historiques – La Reine Blanche, Le Corps de Stenbock – et pour ses scènes plus intimistes ou ses paysages finlandais. Très patriote, Edelfelt était profondément attaché à la Finlande et à son autonomie face à la Russie. Cet engagement transparaît dans ses choix de sujets et dans sa manière de peindre : ses œuvres contribuent à forger une identité artistique nationale forte, tout en s’inscrivant dans un dialogue avec l’Europe grâce à une carrière internationale florissante.
J'aime beaucoup sa peinture, qui se distingue par la finesse des détails et une sensibilité qui ne sacrifie jamais la vie de ses sujets à la seule composition.
dimanche 10 mars 2024
![]() |
| M.C. - Emma Dougherty (1942) |
Le vide-grenier du dimanche. Au lendemain de la Journée internationale des femmes, voici deux clichés de l'américaine Marjory Collins (1912-1985).
Elle se décrivait elle-même comme une « rebel looking for a cause » et a commencé sa carrière de photojournaliste dans les années 1930 à New York. Installée à Greenwich Village en 1935, elle suit de manière informelle l’enseignement de Ralph Steiner et assiste aux conférences de la Photo League, avant de rejoindre à la fin de la décennie la liste des photographes de la fameuse Farm Security Administration (FSA).
Elle se décrivait elle-même comme une « rebel looking for a cause » et a commencé sa carrière de photojournaliste dans les années 1930 à New York. Installée à Greenwich Village en 1935, elle suit de manière informelle l’enseignement de Ralph Steiner et assiste aux conférences de la Photo League, avant de rejoindre à la fin de la décennie la liste des photographes de la fameuse Farm Security Administration (FSA).
En 1941, elle intègre l’équipe de Roy Stryker au US Office of War Information, où elle documente la vie des citoyens ordinaires et leur engagement dans l’effort de guerre américain. Plus de 3 000 clichés pris en 1942 et 1943 sont aujourd’hui conservés à la Bibliothèque du Congrès. Après la Seconde Guerre mondiale, Collins travaille comme photographe indépendante et voyage aux États-Unis, en Europe et en Afrique, avant que la majeure partie de ses négatifs ne soit détruite par son mari lors de leur divorce en 1950. Durant les années 1950 et 1960, elle s’engage dans des causes sociales et politiques – contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques et les mouvements féministes. Mise à la retraite par le Journal of Public Health, elle crée et anime de 1971 à 1976 le journal féministe Prime Time. Comme elle le racontait elle-même : « Ageism and sexism hit me hard four years ago when I found myself out of a job and forced to go on welfare to have an operation. I became so angry I started Prime Time, a journal for and by older women. »
Ce qui me plaît particulièrement dans ses clichés, c’est évidemment cette capacité à donner une voix et une présence à des personnes ordinaires, tout en mêlant engagement social et sensibilité esthétique : un équilibre qui rend son regard à la fois humain et affûté.
Inscription à :
Commentaires (Atom)
WN2 ICI
-
Jaime Zapata - El encuentro (2007) Une image et des mots. " El Encuentro " est une huile sur toile du peintre équatorien Jaim...
-
A. Allori - Charybde et Scylla (1575) Une image et des mots. Cette représentation du voyage d'Ulysse, quand six de ses compagnons sont ...
-
Fellini - Roma (1972) Une image et des mots. Revu pour la Xième fois le Roma (1972) de Fellini, dont voici un photogramme ; il s'agit ...


.jpg)
%201883.jpg)

