In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

samedi 26 novembre 2022

Anonyme
Une image et des mots. Une belle photographie, dont je ne connais pas l'origine, et qui nous invite à céder à la tentation d'un irrésistible croque-monsieur. Pour l'accompagner, quelques lignes d'Alexandre Vialatte, issues de l'une de ses chroniques réunies dans le recueil Antiquité du grand chosier (1984).

La femme remonte à la plus haute antiquité. Phorcypeute l'Énumérateur la cite déjà dans ses ouvrages.
Le vicomte Amable de Vieuval fait mention d'elle avec vivacité et Casanova ne la raconte qu'avec la plus grande affection. Elle a su provoquer le lyrisme d'Hermogène le guttural et de Chyme l'Environnaire. Horace la vante et Pétrarque l'exalte, le docteur Gaucher l'étudie.
C'est l'effet de sa grande importance, car elle joue un rôle capital dans la suite des générations et le déroulement même de l'Histoire.

PG9

ICI

dimanche 20 novembre 2022

K.H. - Trois femmes à la fenêtre (1939)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Karl Hofer (1878-1955), l'un des représentants majeurs de l'expressionnisme et de l'art figuratif en Allemagne au début du XXe siècle. Son œuvre, qui se distingue par un style introspectif et expressif, souvent dramatique, a su capter les bouleversements sociaux de son époque.
Né à Fribourg-en-Brisgau, il étudie à l'Académie des beaux-arts de Munich, où il est d'abord influencé par des mouvements européens comme le fauvisme, le cubisme, et le symbolisme, ainsi que par des artistes comme Edvard Munch.
Bien qu’il ne soit pas directement affilié au groupe Die Brücke, son style s’inscrit dans le courant de l’expressionnisme, sans toutefois se conformer à ses codes.

K.H. - Sans emploi (1932)



Hofer explore particulièrement la figure humaine, qu'il rend avec une intensité psychologique marquée, utilisant une palette de couleurs fortes et des formes qui expriment une profonde tension entre l'individu et son environnement.
Avec les années, et tout en gardant un regard sombre et pénétrant sur la condition humaine, Hofer développe son style figuratif et réaliste. 
Ses portraits et scènes de la vie quotidienne dégagent une intensité émotionnelle, un sentiment d'isolement et une gravité qui témoignent de sa quête existentielle et de la période très tourmentée qu'il traverse : sous le régime nazi, ses œuvres sont qualifiées de
« dégénérées » en raison de leur modernité et de leur dimension psychologique, et son engagement personnel en est directement affecté. Après la Seconde Guerre mondiale, il reprend son activité d’enseignant à l’Académie des beaux-arts de Berlin, où il devient une figure influente, et Hofer est aujourd'hui reconnu comme un artiste majeur de l'Allemagne du XXe siècle.
Ses œuvres, marquées par une exploration profonde de l'intériorité humaine et une confrontation avec les tensions sociales de son époque, continuent d'inspirer les amateurs d'art et les artistes occupés par les complexités de l’âme.

dimanche 13 novembre 2022

Y. Ogawa - Untitled (1998)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe japonais Yasuhiro Ogawa (b.1968) qui s'est illustré par ses explorations visuelles de la culture, de la mémoire et de la vie quotidienne au Japon et en Asie. Son travail se distingue par un style intime et poétique, qui capte à la fois l’essence des lieux et les émotions subtiles de ses sujets, avec une attention particulière aux ambiances et aux atmosphères.
Laissons l'émotion nous gagner devant ce petit chemin de pierre : elle est pure, écrivait Paul Gadenne dans son petit Guide du voyageur (1953).

Y. Ogawa - Untitled (1994)
Ogawa, avec sa vision introspective souvent empreinte de mélancolie, explore des thèmes comme la solitude, la mémoire et le passage du temps ; il cherche à dépasser la simple documentation pour offrir une lecture plus universelle et intemporelle de la condition humaine, en invitant le spectateur à ressentir plutôt qu’à simplement observer. Ses photographies capturent des moments qui, bien que fugaces, révèlent une véritable histoire.

dimanche 6 novembre 2022

Ben Shahn - Untitled
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste d'origine lituanienne et naturalisé américain Ben Shahn (1898-1969).
Suite à l'exil de son père en Sibérie en 1902, pour des raisons politiques, Shahn émigre aux États-Unis avec sa mère et ses deux frères.
Ils s'installent à Brooklyn, New York, où Ben Shahn commence par s'initier à la lithographie. Parallèlement à des études en biologie à l'Université de New York, il étudie l'art au City College puis à la National Academy of Design.
Après son mariage en 1924 il voyage avec son épouse et visite l'Afrique du Nord puis l'Europe où il étudie le travail de grands artistes du vieux continent tels que Matisse, Dufy, ou encore Picasso. 
B.S. - Scott's run (1937)

Pourtant il n'est pas totalement satisfait du travail que lui inspire l'art moderne européen, et il oriente ses efforts vers un style réaliste qui lui permette d'exprimer ses préoccupations sociales.
Le succès des 23 gouaches qu'il réalise du procès des anarchistes Sacco et Vanzetti, saluées par le public et la critique, le conforte dans cette voie.
En 1935, le photographe Walker Evans le recommande à Roy Stryker, alors à la tête du département information de la Farm Security Administration ; Ben Shahn va dès lors documenter la vie rurale du Sud au même titre que Dorothea Lange (voir mars 2013), Gordon Parks (voir sept.2012), Jack Delano (voir mai 2012 et oct.2019), Walker Evans (voir juil.2012), Carl Mydans (voir avril 2013), John Vachon (voir mars 2016) Arthur Rothstein (voir avril 2019) ...

samedi 5 novembre 2022

A. Schwarzschild - La chute d'Icare (1920)
Une image et des mots. Un tableau d'Alfred Schwarzschild (1874-1948) "La chute d'Icare", et quelque lignes de Nietzsche, extraites de Ecce homo, son dernier ouvrage avant la démence, écrit en 1888 et publié vingt ans plus tard.
[...] j'ai besoin de solitude, je veux dire de guérison, de retour à moi, du souffle d'un air pur qui circule librement... Tout mon Zarathoustra n'est qu'un dithyrambe en l'honneur de la solitude, ou, si l'on m'a compris, en l'honneur de la pureté... Heureusement, pas en l'honneur de la pure niaiserie ! — Qui sait voir les couleurs l'appellera adamantine... Le dégoût de l'homme, de la «canaille», fut toujours mon plus grand péril...

dimanche 30 octobre 2022

A.Chaskielberg - Flaming path (2014)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'argentin Alejandro Chaskielberg (b.1977) que j'ai découvert en 2016 avec sa série Laberinto dans les pages du magazine Burn, édité par David Alan Harvey pour y présenter de jeunes photographes émergents.

A.C. - Sinapsis (2014)
La photo Sinapsis a été réalisée dans le labyrinthe créé en Patagonie par Claudio Levi et Doris Romera. Chaskielberg dit avoir été pour ce cliché inspiré par les scènes nocturnes du film de Peter Greenaway Drowning by numbers (1988).