In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 20 mars 2021

Bibliothèque de Cincinnati

Une image et des mots. Les livres ont les mêmes ennemis que l'homme, disait Paul Valéry : le feu, l'humide, les bêtes, le temps, et leur propre contenu
Je ne connais pas l'auteur de cette photo qui nous donne à voir la formidable bibliothèque de Cincinnati et Hamilton County, dans l'Ohio ; construite en 1853 elle était considérée comme l'une des plus belles des États-Unis.
Elle fut détruite en 1955 pour laisser place à un parking.
Allons-nous trouver quelque consolation à cette disparition chez l'auteur argentin Alberto Manguel ? 
Ces mots sont extraits de "Je remballe ma bibliothèque", que vient de publier Actes Sud.

Platon, qui serait convenu avec ma grand-mère que tout est sujet à perte, pensait que notre expérience du monde ne consistait qu'en indices de significations et en ombres sur la paroi d'une caverne. Ce que nous formulons n'est qu'ombres d'autres ombres, et tout livre avoue l'impossibilité de saisir pleinement notre expérience. Et toutes nos bibliothèques sont le glorieux compte-rendu de cet échec.

dimanche 14 mars 2021

Zhiyong Jing - Lamplighter (2020)

Le vide-grenier du dimanche. Deux toiles du chinois Zhiyong Jing (b.1982). Formé à l'Académie des beaux-arts de Tianjin, il vit et travaille actuellement à Pékin.

Z. Jing - Murphy (2020)














Ce qu'il nous donne à voir dans ses peintures, qu'il décrit comme "explorant  des rêves et des réalités absurdes", ce sont des paysages habités de scénarios surréalistes où il incorpore parfois des éléments quotidiens dans des contextes inattendus.
Ce mélange d'éléments familiers et étranges invite à la réflexion sur des mondes imaginaires, tout en produisant un sentiment de solitude et de contemplation​.

MB2

ICI

dimanche 7 mars 2021

G. Käsebier - The manger (1899)

Le vide-grenier du dimanche. À la veille de la Journée internationale des droits de la femme, deux clichés de la photographe américaine Gertrude Käsebier (1852-1934), reconnue pour son influence sur le développement de la photographie artistique au début du XXe siècle. Elle est souvent célébrée pour ses portraits intimes et émotionnels, ainsi que pour ses natures mortes. Käsebier a joué un rôle clé dans l'affirmation de la photographie en tant que forme d'art, en mettant l'accent sur la composition, la lumière et l'expression.

G.K. - The sketch (1903)

Ses œuvres sont caractérisées par une sensibilité unique et un style qui évoque la peinture, particulièrement dans ses représentations de la maternité et des femmes.
Elle a été membre fondatrice de la Photo-Secession, un mouvement qui cherchait à établir la photographie comme un art à part entière, sur un pied d'égalité avec d'autres formes artistiques comme la peinture. Gertrude Käsebier a également été impliquée dans des initiatives visant à améliorer la reconnaissance des femmes dans les arts, encourageant une plus grande représentation et une reconnaissance des contributions des artistes féminines. I earnestly advise women of artistic tastes to train for the unworked field of modern photography. It seems to be especially adapted to them, and the few who have entered it are meeting with gratifying and profitable success.

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samedi 6 mars 2021

Cy Twombly - Untitled
Une image et des mots. Une toile de l'américain Cy Twombly (1928-2011). 
Et quelques lignes de l'astrophysicien Jean-Pierre Luminet à propos de l' "univers hésitant" de Georges Lemaître, tirées de sa contribution à l'ouvrage collectif Forme et origine de l'univers, Regards philosophiques sur la cosmologie

Ce modèle (celui de l'"univers hésitant") résout le problème de l'âge de l'univers et laisse suffisamment de temps aux galaxies pour se former. 
Lemaître y introduit le concept révolutionnaire d'atome primitif. 
[....] "L'atome-univers s'est brisé en fragments, chaque fragment en morceaux plus petits. [....]. L'évolution du monde peut être comparée à un feu d'artifice qui vient de se terminer. Quelques mèches rouges, cendres et fumées. Debout sur une escarbille mieux refroidie, nous voyons s'éteindre doucement les soleils et cherchons à reconstituer l'éclat disparu de la formation des mondes."

Au fait, c'est de l'art ça? À vous de "voir". Voici, ICI, ce qu'en disait Le Parisien en décembre 2016, à l'occasion de la rétrospective Twombly du Centre Pompidou.

dimanche 28 février 2021

 Le vide-grenier du dimanche.  Deux oeuvres de l'irlandaise naturalisée américaine Colleen Browning (1918-2003), figure majeure du mouvement réaliste à New York avant d'être précipitée dans l'oubli par l'avènement de l'expressionnisme abstrait de Jackson Pollock. Le titre complet du premier tableau est Kids playing jump-rope in the city.

Colleen Browning - Jump-rope
L'atmosphère y est irréelle. Des enfants jouent à la corde-à-sauter sous un ciel rougeoyant que traverse un vol de mouettes; les lessives flottent haut entre les pylônes, et il y a sur le flanc d'un immeuble l'une de ces fameuses issues de secours new-yorkaises rendues obligatoires par le Tenement House Act de 1867.

C. Browning - Holiday (1951)


Le second tableau est plus étrange encore. C'est pourtant une scène très banale observée par Colleen Browning depuis la fenêtre de l'appartement qu'elle occupe, à New York, avec son mari, l'écrivain britannique Geoffrey Wagner. Une enfant vêtue de rouge se tient immobile sur un large trottoir. Elle garde les mains croisées dans son dos, comme le font les surveillants d'internat et les grandes personnes qui réfléchissent intensément... Son regard est baissé sur le sol jonché d'une multitude de papiers froissés.

Markus Hartel - Sans titre Une image et des mots.  Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur parta...