In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 1 décembre 2019

Emeric Feher - Les chaises, Paris (1934)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Émeric Feher (1904-1966) d'origine hongroise comme Brassaï ou Kertesz. Immigré en France dans les années 20, il est rapidement embauché chez Peugeot puis chez Citroën comme ouvrier-tourneur. Puis, en 1930, il va entrer comme électricien au studio typographique Deberny et Peignot où il rencontre Maurice Tabard puis Maurice Cloche qui l'encouragent et l'initient à la photographie.

E.F. - Solitude, Paris (1934)
Mais c'est surtout à partir de 1933, quand il rejoint le studio de René Zuber qu'il va vraiment s'investir dans une démarche personnelle, en s'attachant à documenter le simple quotidien de son pays d'adoption et des hommes qui y vivent et travaillent.
Feher est un photographe de la rue, de l’ombre et des lignes...
Reliant le réalisme à l'humanisme, dira de lui l'historien de la photographie Pierre Borhan, Feher sait capter la pureté d'une ligne, la grâce d'une forme, et avec chaleur, avec même une certaine innocence, la saveur de la vie.
Son regard, à la fois graphique et poétique, se distingue par une attention particulière aux structures urbaines, aux reflets, aux jeux de lumière, aux silhouettes en mouvement.
Très influencé par le constructivisme et le Bauhaus, il affectionne les cadrages audacieux, les plongées, contre-plongées, et les compositions géométriques ; une modernité assumée, mais qui ne sacrifie jamais l’émotion.

TI2
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dimanche 24 novembre 2019

R.F. - The Americans
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Frank (1924-2019), photographe et cinéaste suisse naturalisé américain, disparu au début de ce mois. Né à Zurich, il gagne très jeune les États-Unis et, sur les conseils de Walker Evans, sillonne le pays de 1955 à 1957 avec femme et enfants. De ce voyage naîtra The Americans (1958), livre mythique qui dresse un portrait sans fard de l’Amérique d’après-guerre : bars, autoroutes, juke-boxes, visages anonymes… Pas de spectaculaire, mais une suite d’images abruptes, parfois mélancoliques, qui révèlent les fractures sociales, raciales et culturelles d’un pays en mutation. Proche des artistes de la Beat Generation, il voulait, disait-il, « un documentaire contemporain dont l’impact visuel le dispenserait de commentaires ». 
Cette série de 84 clichés, publiée en France dès 1958, a bouleversé l’histoire de la photographie documentaire.

R.F. - The Americans
Frank s’écarte délibérément de l’esthétique conventionnelle qui domine alors la photographie : cadrages obliques, contrastes rugueux, flous assumés, comme si la spontanéité comptait plus que la perfection formelle. Cette approche directe, presque instinctive, fera école et inspirera toute une génération de photographes, notamment ceux de la street photography et du documentaire social.
"Of all the photographs in The Americans, I think there were only two or three photographs where I did talk to the person, but most of the time I was completely silent, walking through the landscape, through the city, and photographing and turning away. Well, that is my temperament, to be silent, just looking on..." 
Par la force de son regard, Robert Frank a montré que la photographie pouvait être à la fois un carnet de voyage, un témoignage critique et une confession intime.
DS2

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dimanche 17 novembre 2019

Mike Worrall - Pink shirt
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre anglais Mike Worrall (b.1942). Né à Matlock dans le Derbyshire, il a étudié à la Sheffield School of Art avant de s’installer en Australie à la fin des années 1970.
Le surréalisme, dans ses principes comme dans ses œuvres, ne m'a jamais beaucoup séduit... 
Mais si l'approche de Worrall a pu être qualifiée de
« surréaliste », il s’agit d’un surréalisme singulier, plus narratif que théorique, qui évoque parfois De Chirico ou Magritte, tout en restant profondément personnel.

M.W. - Killer blonde (2017)
Mais malgré ça...., de nombreux tableaux de Mike Worrall - la plupart à vrai dire - me laissent indifférent. 
Pas ces deux là. J'aime leur composition, et j'aime les histoires qu'ils me permettent de me raconter. Un homme élégant sur un monocycle - accessoire de cirque - dans une rue lugubre ; et une blonde fatale, dans une ville qui semble à l'abandon (mais le bar est bondé)... Est-elle descendue de cette splendide Hudson Hornet qui s'éloigne en laissant derrière elle un chat écrasé ?

TY1
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Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...