In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 10 février 2019

William Fenech - Sans titre
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de William Fenech (b.1946). D'origine maltaise il naît en Algérie et arrive en France, dans les Pyrénées Orientales, après les événements.
C'est là qu'il vit encore et travaille, dans son atelier de Céret, en artiste autodidacte qui revendique son inscription dans la tradition picturale française de la fête et de la danse. Ses tableaux puisent leur inspiration dans l’univers des cabarets, pianos-bars, bals populaires et cafés-concerts, autant de lieux où s’incarne une certaine idée de la convivialité parisienne.

W.F. - Bd Lafayette
Admirateur de Renoir et de Toulouse-Lautrec, Fenech reprend à sa manière ce fil de la peinture festive, où la joie collective, la musique et le mouvement deviennent matière picturale.
Son travail se situe à la croisée de l’expressionnisme figuratif et d’un réalisme attentif aux détails. Les visages, souvent saisis avec une certaine rudesse, traduisent moins une idéalisation qu’une recherche de vérité : rides, mimiques, regards parlent de l’authenticité des êtres. Mais l’essentiel est ailleurs : dans le mouvement, omniprésent, qu’il soit celui des danseurs, celui des gestes, ou celui qui anime la toile entière par la circulation des regards et l’ambiance sonore qu’elle semble contenir.
On croit entendre la musique, les voix, le brouhaha joyeux de la fête.
À travers ces scènes, Fenech ne cherche pas seulement à peindre un spectacle : il célèbre un art de vivre à la française, fait de danse, de chansons, de plaisir partagé. Sa peinture revendique une fonction optimiste, presque sociale : « embellir la vie », selon la formule de Fernand Léger qu’il aime à citer, et redonner au spectateur un peu de ce « goût de vivre » que ses toiles exhalent.
Je m'attache à conserver dans ma peinture la tradition artistique française de la danse et de la fête. Je peins les cabarets dansants, les piano-bars, les cafés-concerts, les chanteuses de cabaret. Je me situe dans la tradition des bals populaires.
EL1
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dimanche 3 février 2019

Saul Leiter - In my room - Untitled (1950s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Saul Leiter (1923-2013) - déjà présenté en décembre 2013 et 2014 -, pour illustrer la parution il y a peu chez Steidl d'un ouvrage de photos intimes, simplement intitulé In my room, et prises chez lui, dans l'East Village à New York.

S.L. - In my room - Lynn (1969)
Jay, Barbara, Faye, Inez, Jean, Soames, j'ignore si toutes ces jeunes femmes photographiées par Leiter sur trois décennies ont été ses maîtresses, ou simplement des muses ou des amies, mais à aucun moment elles ne me semblent avoir été photographiées comme des objets. Je pense que de toute façon le photographe devait les aimer.
Et lorsqu'ici il joue avec les miroirs et les embrasures, c'est sans que l'on ait le sentiment d'une photo volée, sans jamais que l'on  puisse douter de la confiance entre le photographe et ses sujets.
WF1
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samedi 2 février 2019

A. de Humboldt - L'Orénoque
Une image et des mots. L'image, c'est cette carte dessinée en 1802 d'après ses observations par Alexandre de Humboldt (1769-1859), le premier à rapporter ce phénomène hydrographique si particulier qu'est le Casiquiare, un cours d'eau sinueux et parsemé de rapides qui relie les bassins des deux géants amazoniens, l'Orénoque et l'Amazone; il faut lire son Voyages dans l'Amérique équinoxiale, paru en deux petits volumes dans une collection de poche, chez La Découverte.
Les mots, extraits du Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, sont du situationniste Raoul Vaneigem :

"Dans le monde unitaire, sous le regard immobile des dieux, l'aventure et le pèlerinage définissent le changement à l'intérieur de l'immuable. Il n'y a rien à découvrir, car le monde est donné de toute éternité, mais la révélation attend le pèlerin, le chevalier, l'errant à la croisée des chemins. En vérité la révélation est en chacun: parcourant le monde, on la cherche en soi, on la cherche au loin et elle jaillit soudain, source miraculeuse que la pureté d'un geste fait sourdre à l'endroit même où le chercheur disgracié n'aurait rien deviné... [.....] Sous le mouvement, trouver l'immuable; sous l'immuable, trouver le mouvement."
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Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...