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JC1 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
samedi 23 juin 2018
dimanche 17 juin 2018
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F. Hodler - Chanson du lointain (1905) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du suisse Ferdinand Hodler (1853-1918). Né à Berne, orphelin très jeune, il apprend la peinture auprès d’un modeste restaurateur d’enseignes puis à Genève, où il s’installe définitivement. Sa carrière est marquée par une lente ascension : de ses débuts naturalistes influencés par Courbet et Millet, il évolue vers un style de plus en plus épuré et symboliste. Ses paysages lacustres et alpins, construits par de larges aplats et des lignes rythmiques, traduisent ce qu’il appelle la « loi du parallélisme », une recherche d’harmonie entre nature et figure humaine. Progressivement, à partir de 1900, son œuvre s’oriente vers une simplification des formes qui le rapproche des recherches abstraites alors émergentes.
Cette géométrisation se devine déjà dans sa représentation du lac de Genève. Être simple n'est pas toujours aussi facile qu'il y paraît, disait-il.
Hodler fut aussi un grand portraitiste, attentif à la vérité psychologique autant qu’à la monumentalité des formes, et un peintre d’histoire dans la veine patriotique suisse. Mais c’est surtout par ses paysages et ses allégories symbolistes qu’il se sera imposé comme l’une des figures majeures de l’art européen de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle, admiré aussi bien par Klimt que par Munch.
Sa peinture, entre naturalisme et abstraction, entre rigueur et lyrisme, exprime une quête d’ordre et de beauté qui dépasse le simple motif pour toucher à l’universel.
dimanche 10 juin 2018
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John Schott - Route 66 motels (1973) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain John Schott (b. 1944). Formé à la Rhode Island School of Design puis à l’Université de Chicago, il est surtout connu pour cette série Motels réalisée en 1973, publiée plus tard dans la collection emblématique New Topographics.
"La route mère, le chemin de la fuite", comme la décrit John Steinbeck dans Les raisins de la colère.
Avec cette série, John Schott donne à voir l'architecture unique et le charme des motels qui bordaient jadis cette route mythique. Beaucoup sont aujourd'hui tombés en ruine ou ont été démolis, et ces images sont un précieux témoignage d'une époque révolue. Schott s'inscrit ainsi dans la tradition des grands photographes des routes américaines, comme Robert Frank, William Eggleston, ou Stephen Shore, qui ont documenté les paysages et la culture américaine à travers des pare-brise de voitures. Mais il l'a fait avec une rigueur documentaire qui annonce le regard distancié de New Topographics ; et ses motels deviennent alors moins des étapes de voyage que des emblèmes d’un paysage moderne en train de disparaître.
dimanche 3 juin 2018
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P. Mønsted - River landscape (1898) |
Il est toujours difficile de choisir les œuvres qui rendraient le mieux justice à son immense talent... ;
à la subtilité avec laquelle il capte les nuances de la lumière et la transparence de l’eau, ou encore à la minutie quasi photographique de ses feuillages.
Son travail s’inscrit dans la lignée réaliste attachée à la représentation fidèle du monde naturel, mais Mønsted dépasse la simple description : ses paysages sereins et ses scènes rurales paisibles sont une célébration de la beauté harmonieuse du monde.
Influencé à la fois par la peinture française de plein air - notamment l’école de Barbizon - et par la tradition des peintres de Skagen, Peder Mørk Mønsted a contribué non seulement à faire rayonner une esthétique scandinave où réalisme et romantisme se conjuguent avec une virtuosité technique sans égale, mais aussi à nous éveiller à un rapport plus attentif, à une conscience plus profonde de la nature, perçue non plus comme un simple décor mais comme une part essentielle de notre existence. Enfin, c’est du moins ainsi que je le ressens…
samedi 2 juin 2018
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Franziskus Pfleghart - After the storm (2017) |
Une image et des mots. L'image est du photographe allemand Franziskus Pfleghart (b.1959).
Les mots pour l'accompagner sont extraits d'un poème de l'américaine Maya Angelou sur la résilience :
You may write me down in history
With your bitter, twisted lies,
You may trod me in the very dirt
But still, like dust, I'll rise.
[.....]
Did you want to see me broken?
Bowed head and lowered eyes?
Shoulders falling down like teardrops,
Weakened by my soulful cries?
[.....]
Leaving behing nights of terror and fear
I rise
Into a daybreak that's wondrously clear
I rise
Bringing the gifts that my ancestors gave,
I am the dream and the hope of the slave.
I rise
I rise
I rise.
***
(traduction libre)
Pourtant je m'élève
Vous pouvez bien me rabaisser
Avec vos mensonges vicieux et amers,
Vous pouvez me traîner dans la boue,
Et pourtant, comme la poussière, je m'élève.
[.....]
Vouliez-vous me voir abattu?
Tête basse et les yeux baissés?
Les épaules tombantes comme des larmes,
Affaibli par mes pleurs déchirants?
[.....]
Tournant le dos à des nuits de terreur et d'effroi
Je m'élève
Dans une aube merveilleusement claire
Je m'élève
Portant les présents de mes ancêtres,
Je suis le rêve et l'espoir de l'esclave.
Je m'élève
Je m'élève
Je m'élève.
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