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F. Hodler - Chanson du lointain (1905) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du suisse Ferdinand Hodler (1853-1918). Né à Berne, orphelin très jeune, il apprend la peinture auprès d’un modeste restaurateur d’enseignes puis à Genève, où il s’installe définitivement. Sa carrière est marquée par une lente ascension : de ses débuts naturalistes influencés par Courbet et Millet, il évolue vers un style de plus en plus épuré et symboliste. Ses paysages lacustres et alpins, construits par de larges aplats et des lignes rythmiques, traduisent ce qu’il appelle la « loi du parallélisme », une recherche d’harmonie entre nature et figure humaine. Progressivement, à partir de 1900, son œuvre s’oriente vers une simplification des formes qui le rapproche des recherches abstraites alors émergentes.
Cette géométrisation se devine déjà dans sa représentation du lac de Genève. Être simple n'est pas toujours aussi facile qu'il y paraît, disait-il.
Hodler fut aussi un grand portraitiste, attentif à la vérité psychologique autant qu’à la monumentalité des formes, et un peintre d’histoire dans la veine patriotique suisse. Mais c’est surtout par ses paysages et ses allégories symbolistes qu’il se sera imposé comme l’une des figures majeures de l’art européen de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle, admiré aussi bien par Klimt que par Munch.
Sa peinture, entre naturalisme et abstraction, entre rigueur et lyrisme, exprime une quête d’ordre et de beauté qui dépasse le simple motif pour toucher à l’universel.
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